Accueil > Cinéma, Critiques ciné, Festivals > Confession d’un Enfant du Siècle, critique

Confession d’un Enfant du Siècle, critique

posté le 20/05/2012

Alfred de Musset était invité dans la sélection Un Certain Regard, avec Confession d’un Enfant du Siècle de Sylie Verheyde interprété par l’ex-rockstar-junkie Peter Doherty et l’égérie de Lars Von Trier Charlotte Gainsbourg … sans doute l’un des moments d’ennui profond de ce festival.

Trahi par sa maîtresse, Octave tombe dans la dépression et se retire dans la campagne profonde où il tombera amoureux d’une jeune veuve, bien plu âgée que lui. Mais elle ne souhaite pas entretenir une relation tout de suite avec son prétendant. A se tourner autour, ils tomberont forcément dans les bras l’un de l’autre mais leur amour est-il réel et sincère ou seulement un manque, un désir de l’instant à combler ? Telle est la question de Confession d’un Enfant du Siècle, roman en prose d’Alfred de Musset ici transposé à l’écran par Sylie Verheyde… seulement face à l’ennui et le manque total de passion du film, il y a de quoi rester dubitatif.

On ne doute pas de la qualité du romantisme tragique et profond de l’Å“uvre originale, mais force est de reconnaître qu’en l’adaptant au cinéma, la réalisatrice n’a pas forcément choisi la meilleure voie. En effet, son interprétation n’apporte aucune modernité au récit original sur l’amour maudit et la passion de deux êtres qui ont besoin l’un de l’autre pour se reconstruire mais n’y arrivent pas. Les « je t’aime, moi non plus » et les « je pars mais je reviens » qui ponctuent le récit sur 2 heures lassent tout de suite.
Résultat, l’écriture est bancale mais en plus les dialogues d’une banalité affligeante voire d’un ridicule qui fera sourire et il ne faut pas compter sur la mise en scène pour relever notre enthousiasme tant celle-ci manque de relief et ne va jamais rechercher à retranscrire une quelconque passion mais seulement relever la dépression de ses personnages dans des décors sans personnalité. Nous avons même l’impression que par instants Sylie Verheyde cherche à imiter le style et le spleen de Sofia Coppola (l’agréable bande-son et certains rares plans joliment pensés étant certainement à l’origine de cette pensée) sans en atteindre à un seul moment la profondeur.

Mais ce qui est le plus énervant, en dehors du rythme lent de l’histoire et de sa platitude, c’est l’entrain avec lequel ses deux acteurs jouent. Non seulement Peter Doherty n’est pas à sa place et ne fait que porter sa figure de « poète » rock un peu maudit avec un costume où il se sans engoncé et Charlotte Gainsbourg ne demande qu’à être bousculée pour chuchoter une seule phrase… mais en plus il n’y a tout simplement aucune alchimie entre les deux. A force de s’effleurer et de se fuir, les échanges ne fonctionnent pas. Et quand Octave déclare sa flamme à Brigitte, absolument aucune passion ne transparait. Avec un détachement égoïste, Doherty provoque autant l’embarras face à ce qu’aurait dû être l’interprétation d’Octave que consternation.

Bref, servi ni par ses comédiens que l’on n’a jamais connus plus amorphes, ni pas son scénario et sa mise en scène, à cette Confession d’un Enfant du Siècle est finalement assez bien résumée lorsqu’Octave déclare s’ennuyer puisque, le spectateur pense tout à fait la même chose du film.

Suivez mes aventures dans une équipe de blogueurs au festival de Cannes au jour le jour sur le blog live Orange

publié dans :Cinéma Critiques ciné Festivals

  1. Pas encore de commentaire