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Argo, critique

posté le 30/10/2012

Reconstitution historique, espionnage, suspense et humour, Ben Affleck repasse derrière la caméra et confirme à nouveau son statut de réalisateur à suivre avec Argo.

Après Gone Baby Gone et The Town, Ben Affleck s’est dĂ©finitivement dĂ©barrassé de son image d’acteur aux choix douteux, toujours dans l’ombre de son pote Matt Damon et de son frère Casey. Il a mĂŞme rĂ©vĂ©lĂ© un auteur digne d’intĂ©rĂŞt et un rĂ©alisateur clairement douĂ© pour raconter une histoire. Cette fois, il quitte Boston pour remonter Ă  la fin des annĂ©es 70 en Iran pour raconter l’improbable histoire de l’opĂ©ration Argo.

En pleine rĂ©volution iranienne, des militants envahissent l’ambassade amĂ©ricaine, et prennent 52 AmĂ©ricains en otage. Mais six AmĂ©ricains rĂ©ussissent Ă  s’échapper et Ă  se rĂ©fugier au domicile de l’ambassadeur canadien. Pour les secourir et les faire revenir au pays, l’agent de la CIA Tony Mendez, spĂ©cialiste de l’exfiltration monte un plan original et sacrĂ©ment risquĂ©. En effet, avec l’aide de producteur hollywoodiens, il va monter le projet d’un tournage de film de SF qui doit se rendre en Iran. Mais tromper les autoritĂ©s ne sera pas aussi simple.

En introduisant son film par les Ă©meutes devant l’ambassade, Ben Affleck pose le ton et fait tout de suite grimper la tension. Il reste ainsi dans l’univers urbain et nous plonge d’un coup au cĹ“ur de l’action. Ainsi, il faudra un petit temps d’adaptation pour comprendre ce qu’il se passe mais aussi pour se faire Ă  cette reconstitution des annĂ©es 70 plus vraies que nature. Costumes, coupes de cheveux, lunettes et moustaches, mais aussi le grain de l’image, pas le moindre dĂ©tail n’Ă©chappe au rĂ©alisateur qui rappelle les classiques du genre et de l’Ă©poque (et en particulier les Hommes du PrĂ©sident dès que nous verrons les personnages courir dans les bureaux de la CIA).

Mais plus qu’une simple reconstitution, Ben Affleck a une histoire Ă  raconter et aussi invraisemblable qu’elle puisse ĂŞtre, elle est labellisĂ©e « histoire vraie ». Une fois son contexte installĂ©, le voici donc parti dans sa mission et celle-ci ne sera pas simple. En effet, le rĂ©alisateur doit jouer habilement sur deux tableaux avec d’un cĂ´tĂ© le drame qui se joue pour les rĂ©fugiĂ©s qui attendent douloureusement d’ĂŞtre fixĂ©s sur leur sort tandis que de l’autre cĂ´tĂ© il brocarde avec humour l’industrie cinĂ©matographique hollywoodienne de l’Ă©poque avec John Goodman et Alan Arkin en producteurs au grand cĹ“ur mais Ă  la langue bien pendue.
Le risque est grand car une tonalitĂ© peut vite empiĂ©ter sur l’autre et pourtant le rĂ©alisateur s’en sort avec les honneurs en arrivant Ă  faire monter la pression jusqu’Ă  un final certes prĂ©visible mais sacrĂ©ment bien menĂ©. Les touches d’humour bien senties servant alors de soupapes de dĂ©compression avant d’agripper son fauteuil de plus belle.

Le rĂ©alisateur peut aussi s’appuyer sur une Ă©quipe d’acteurs solides. Car mĂŞme si les rĂ´les ne sont pas forcĂ©ment très fouillĂ©s (Ben Affleck le premier reste d’ailleurs assez neutre), ils se rĂ©vèlent suffisamment humains pour s’attacher Ă  eux et Ă  leur calvaire jusqu’au final qui nous dira si ils pourront rentrer ou non. Mais aussi sur un scĂ©nario qui ne s’embarrasse pas d’un discours stigmatisant l’une ou l’autre des parties il se concentre seulement sur ce sauvetage et les mĂ©thodes originales de la CIA. Contrairement au film politique ce qu’il serait devenu entre les mains de son acolyte George Clooney (qui lui a d’ailleurs suggĂ©rĂ© l’histoire), il reste donc un efficace divertissement d’une intelligence rare qui confirme bien la maĂ®trise du rĂ©cit et de la camĂ©ra par son rĂ©alisateur.

Une nouvelle fois, Ben Affleck prouve donc son savoir faire derrière la camĂ©ra sans pour autant se rĂ©pĂ©ter et cherche mĂŞme quelques dĂ©fis pour rendre son film digne de ses modèles. DĂ©finitivement, celui qui n’Ă©tait qu’un pâle acteur s’est mutĂ© en rĂ©alisateur qui pourrait bien, tel un Clint Eastwood, nous sortir très bientĂ´t un grand film, voire plusieurs.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. quent1
    25/02/2013 Ă  12:34 | #1

    salut,
    Bon moi le sujet ne m’intĂ©ressait pas, au final la reconstitution d’époque est rĂ©ussi mais c’est trop superficiel. Je ne suis pas rentrĂ© dedans, le film Ă©tant trop light, pas abouti, cela laisse de vrai perspective pour ce rĂ©alisateur mais va falloir se creuser pour nous donner un vrai film!très déçus me suis ennuyĂ©!!
    peace!