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Une Pure Affaire, critique

posté le 28/02/2011

Que feriez-vous à la découverte d’un sac chargé de cocaïne pure ? Si vous êtes comme François Damiens dans le film, vous vous paierez un peu de bon temps. C’est d’ailleurs la sensation qu’on a à la découverte d’Une pure affaire, pépite parmi les comédies françaises.

« Comédie à la française » cette expression fait déjà peur. On pense toute suite à une succession de scènes un peu grotesques, une idée de scénario creuse, un acteur comique lourdingue, une histoire de départ un peu tiré par les cheveux… et puis il y a les comédies sympathiques, bien faites, sincères et sans grande prétention qui se révèlent parfois des bonnes petites comédies lorsqu’on les a visionnées et re-visionnées.

Une Pure Affaire fait partie de celles-ci. L’idée de base est simple : David Pelame, quadragénaire lambda qui ne mène pas une vie très réjouissante, tombe un soir sur un sac contenant quelques kilos de cocaïne. Au lieu de s’en débarrasser ou de le restituer aux autorités, il va décider de prendre la suite du dealer délesté et de se mettre les juteux dividendes illégaux dans les poches. Sa femme, avec qui il forme un couple plus très enflammé, va rapidement se prêter au jeu.

Très vite, une vie plutôt aisée va s’inviter chez les Pelame, le luxe et le faste des belles voitures et des manteaux de fourrures vont peu à peu prendre le pas sur la monotonie d’un couple érodé et l’euphorie de ces euros facilement gagnés remplacer le train-train quotidien.

Mais, c’est confronté au patron, le vrai bandit du film, que les choses vont se corser et la famille Pelame va devoir tout mettre en œuvre pour se tirer de ce mauvais pas.

Vie de famille bancale au début de l’histoire, argent facile, femme hystérique qui s’emporte à la moindre émotion, mari pataud plus très concerné, on est résolument dans le contexte d’une gentille comédie française à mi-chemin de la douce folie moralisatrice des comédies américaines. Sauf que, si dès le départ Une pure affaire franchit le cap de la petite comédie sans prétention à révolutionner les rires en salle, l’acceptation de cette nouvelle situation (les parents qui revendent de la drogue !!) va être simplement prétexte à une mise en scène singulière d’éléments assez classiques.

En effet, la famille, l’amour un temps effacé dans un couple (mais qui revient forcément dès qu’on le met en péril), la communication entre les membres d’un même foyer, la volonté de réussir sa vie professionnelle, sont autant de thèmes empruntés ci et là aux productions belges, britanniques, américaines et françaises. Car c’est toute la réalisation d’Alexandre Joffre (« petit nouveau » très prometteur) qui va parvenir à donner un goût sincère à sa partition. Par sa caméra discrète et ses plans jamais intrusifs ni accusateurs, la part belle est donnée aux honnêtes échanges des (très bons) acteurs qu’on croirait bien former une famille, aux mots justes, aux situations jamais trop dramatiques, à une évolution maitrisée du scénario qui, s’il va forcément dans une direction prévisible, n’a pas le temps de lasser le spectateur.

Commençant comme une comédie presque potache avec le pendant physique de Seth Rogen (ici le trublion belge François Damiens dans le rôle du mec marrant malgré lui, un peu loser et de façon générale un peu dépassé par les événements), l’humour pince-sans-rire et la réalité assez caustique dépeinte dans Une pure affaire sont un souffle frais sur la comédie qui, si elle ne vous fera par marrer, vous fera passer un très bon moment pas honteux du tout et vous ressortirez avec le sentiment d’avoir goûté au bonheur conjugal retrouvé. Allez vite vous prendre ce bol d’air dans les comédies françaises éreintantes avec cette très sympathique pure affaire.

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