The Green Hornet, critique
Le Frelon Vert sort du petit écran et des comics pour un film réalisé par Michel Gondry, mais surtout à la « gloire » de Seth Rogen. Attention the Green Hornet est dans la place !
A l’origine, il y avait un feuilleton radio puis un comic-book. Mais si le personnage est connu c’est bien parce que la sĂ©rie TV a rĂ©vĂ©lĂ© Bruce Lee. A part ça, pas de quoi fouetter un chat. Sauf quand on voit que notre gĂ©nie de Michel Gondry national est attachĂ© au projet d’une adaptation pour le grand Ă©cran. Lui, d’ordinaire si poĂ©tique et inventif va-t-il rĂ©ussir Ă imposer sa patte dans une commande de studio ? Oui … et non Ă la fois car la prĂ©sence de Seth Rogen Ă la production et au scĂ©nario fait surtout la part belle Ă l’acteur lourdingue des productions Apatow.
Le Frelon Vert c’est donc l’histoire de l’hĂ©ritier d’un grand journal qui va devoir suivre son destin mais va surtout chercher Ă devenir un super-hĂ©ros. Enfin presque car Brit Reid n’est tout de mĂŞme qu’un gosse de riche, orphelin, mais Ă©gocentrique et demeurĂ© au possible. C’est lĂ la rĂ©ussite du scĂ©nario, prendre Ă contre-pied ce qui a fait de Batman ou Iron Man des icĂ´nes pour montrer que Monsieur tout le monde veut ĂŞtre un super hĂ©ros juste pour se la pĂ©ter et se taper la secrĂ©taire. Un point de vue qui sied parfaitement Ă ce branleur de Seth Rogen et qui apporte donc toute son originalitĂ© au film, en allant jusqu’au bout de cette idĂ©e du hĂ©ros incapable. CentrĂ©e sur le personnage de Reid, le rĂ©cit n’en oublie pas pour autant son acolyte Kato, campĂ© par un Jay Chou impeccable, aussi Ă l’aise dans les sĂ©quences de combat que dans les traits d’humour (plus subtile que ce balourd de Rogen) et surtout tellement douĂ© en mĂ©canique qu’il nous fabrique une Black Beauty du tonnerre que tout geek rĂŞve de conduire. Les autres personnages seront par contre peu explorĂ©s. Que ce soit Cameron Diaz en potiche (ça lui va si bien, mais elle l’a tellement fait qu’on s’en fout) ou le talentueux Christoph Waltz dans la peau d’un mĂ©chant mal dans ses baskets, ils manquent un peu de relief. Mais on notera le camĂ©o d’un James Franco gĂ©nial.
Alors le Seth Rogen show on s’y attendait, et pour ceux qui n’aiment pas son jeu et son humour, ça va paraitre bien lourd. Mais d’un autre cĂ´tĂ©, ce qu’on attend surtout, c’est ce que va nous proposer Michel Gondry dans sa mise en scène. Et lĂ , c’est tout bonnement du plaisir. Alors bien sĂ»r, tenu par les contraintes d’un studio, il n’en fait pas autant que par le passĂ© mais on peut noter quelques sĂ©quences tout bonnement incroyables. Que ce soit la scène de combat de Jay Chou contre plusieurs malfrats qui en remontre Ă certains dans l’utilisation des ralentis ou le montage papier-mâchĂ© illustrant une intense rĂ©flexion, on retrouve bien lĂ la patte du rĂ©alisateur. Mais son grand moment de mise en scène et de montage est bien un split-screen hallucinant, l’image se sĂ©parant Ă chaque rencontre de personnages pour les suivre ensuite et ainsi plusieurs fois, nous amenant au final Ă suivre plus d’une demi-douzaine d’actions simultanĂ©es ! Impressionnant ! Mais plus que cette sĂ©quence assez dingue, le rĂ©alisateur fait preuve d’une bon savoir-faire dans les sĂ©quences d’action comme dans les sĂ©quences de dialogues oĂą l’on retrouve d’ailleurs un ton bon enfant qui rĂ©gnait dans Be kind Rewind. On regrettera seulement 3D faite en post-production qui n’apporte rien au film mais ne dĂ©sert pas pour autant le film (comme ce fut le cas d’un Choc des Titans ou d’une Alice), d’autant plus qu’on a droit Ă une bonne bande-son digne des clips du rĂ©alisateurs (dont les White Stripes justement).
Au final, The Green Hornet n’est pas la catastrophe que certains attendaient. C’est mĂŞme plutĂ´t une bonne surprise si on passe outre la lourdeur de Seth Rogen et que l’on apprĂ©cie le style incomparable de Michel Gondry qui a su garder sa patte dans un projet de commande.
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