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L’Étrange Festival touche presque à sa fin mais avant terminer dans un final qui s’annonce hallucinant (Drive et Don’t be afraid of the Dark),  entamons la dernière ligne droite avec Kill List, le primé à Deauville Take Shelter et Dead Heads.

C’est avec entrain que je me suis rendu à la séance de Kill List. Après quelques échos plutôt positifs de sa première projection, je me voyais mal être déçu. Hélas, malgré un court métrage hilarant à base de poulet électrocuté, c’est un peu la douche froide. Dans Kill List, Ben Weathley raconte l’histoire d’un soldat de retour de Kiev et qui devient tueur à gage une fois de retour au pays. Il n’y a pas à dire, c’est bien joué et le réalisateur sait maintenir la tension avec des effets choc (la scène de dispute du couple dès le début du film est d’ailleurs sacrément prenante, et s’en est une parmi d’autres). Pourtant on peine à s’attacher aux personnages assez froids et surtout, Weathley n’arrive pas vraiment à avoir de fil conducteur pendant le film, il pose pas mal de question sans y répondre ou plutôt sans apporter les réponses de la manière la plus simple et naturelle qui soit. En s’embrouillant comme ça, le film plein d’idées reste assez confus. Dommage.

Pas de déception par contre pour Take Shelter. Le film de Jeff Nichols qui vient de repartir avec le Grand Prix à Deauville mérite bien la très bonne réputation qui le précède. Pour la petite histoire, nous suivons Curtis LaForche, père de famille qui rêve qu’une terrible tempête va s’abattre. Petit à petit il tombe dans la folie et se détache des personnes qui l’entourent. Et c’est là qu’est la grande réussite du film. Nichols prend son temps et nous entrons alors dans le quotidien de cet homme malade qui sombre lentement dans la paranoïa. Une progression en douceur et un jeu exceptionnel de Michael Shannon et Jessica Chastain qui nous placent dans le même état d’esprit, jusqu’à un final très puissant en émotions. Loin du film catastrophe (mais avec des images prophétiques marquantes), le réalisateur se concentre sur les thèmes de la communication et des liens qui unissent la famille pour délivrer une Å“uvre forte et poignante .

Pour entamer le week-end il était temps de voir un film de zombies à l’Etrange Festival avec Dead Heads. D’autant plus quand c’est une comédie avec des zombies humains et amoureux. Pas grand chose à dire sur le film des frères Pierce. Peu de budget, une idée de départ sympa mais mal exploitée avec une tonne d’idées qui n’étaient pas bonnes à prendre. Tout y est forcé pour essayer de devenir le prochain Shaun of the Dead et ça ne marche pas. Entre des personnages caricaturaux plutôt mal joué et des blagues et références qui tombent à plat à chaque fois, il n’y a pas grand chose à sauver. A croire qu’on a déjà fait le tour du thème des zombies au cinéma.