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La Guerre est Déclarée, critique

posté le 12/07/2011

Bénéficiant d’un bouche à oreille plus que flatteur, La Guerre est Déclarée a été présenté et récompensé au Festival Paris Cinéma avant sa sortie en salle le 31 aôut. Et il se pourrait bien que ce petit film créé la surtprise auprès du public comme des professionnels.

Après avoir été présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et avoir remporté le grand prix du Festival du Film Romantique de Cabourg, La Guerre est déclarée a donc été présenté en compétition et muli-récompensé au Festival Paris Cinéma avant sa sortie prochaine le 31 août.  Mais pourquoi ce film dont on entend tellement parler commence à ramasser les prix partout où il passe ?

La Guerre est Déclarée est le nouveau film de Valérie Donzelli dont son précédent long métrage, La Reine des Pommes lui avait permis de se faire un vrai prénom dans la réalisation, adoptant un ton frais et décalé. Ici, le sujet est bien plus fort puisqu’il s’agit de l’histoire d’un couple mis à mal par le cancer développé par leur enfant.
Mais n’allez pas croire que le film soit un énième drame français au pathos exacerbé. Au contraire, la réalisatrice en fait un objet un peu pop, rempli d’émotions et malgré quelques défauts parfois lourds, s’acère très touchant.

L’histoire de ce couple qui doit faire face à maladie de leur fils assez autobiographique, et ça se sent. Mais ce n’est pas pour autant que Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm ne prennent pas de distance par rapport à l’histoire. En effet, ils gardent une certaine pudeur dans le récit pour ne pas en faire un gros mélo sur lequel les violons seraient trop forcés.
Et de ce côté, c’est une réussite. De la rencontre de Roméo et Juliette (petit clin d’œil pop qui donne le ton) à la lutte, on reste au côté des personnage et on s’attache très vite à eux, car ils sont naturels et vivent un événement fort qui ne peut que souder. La réalisation de Valérie, sur le vif, nous fait même entrer plus facilement dans la famille.

La réalisatrice filme des instants, des réactions face aux événements et les visages silencieux des personnages disent ainsi en une image bien plus qu’un simple dialogue. Entre naturel et esthétique tout de même soignée, le juste milieu est trouvé.
Certaines scènes appuyées par des morceaux musicaux variés représentent bien l’humeur des personnages et nous permettent d’être toujours avec eux, même lorsque que les deux personnages chantent à un instant. C’est alors plus qu’un drame, c’est un délicieux melting-pot pop mélancolique qui nous permet d’apprécier la vie et de se battre pour celle de l’enfant.

Mais si la réalisation et les personnages sont remplis de naturel et nous fait suivre avec passion leur parcours, leur lutte, La Guerre est Déclarée n’en est pas moins exempt de défauts qui donnent par instants une certaines lourdeur au film. Ainsi ont passera sur une interprétation parfois (mais heureusement rarement) approximative mais par contre l’utilisation de la narration en voix off est assez embarrassante.
En effet, celle-ci appuie les images de manière complètement superflue. De la première narration nous présentant le contexte façon Jean-Pierre Jeunet à celles qui suivront nous décrivant ce que font les personnage ou ce qu’ils ressentent alors que cela se voit très bien à l’image, cette voix off a le don d’alourdir des scènes qui n’en  avaient aucun besoin.

Néanmoins, le ressenti à la sortie du film dépasse aisément ces défauts car on ressort tout de même de la Guerre est Déclaré en étant très touché par la justesse et le naturel qui se dégage du film qui porte un message fort sur la lutte contre ce qui peut nous empêcher de vivre. Valérie Donzelli apporte ici une bouffée d’air frais dans le mélodrame avec un sujet pourtant grave.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 12/07/2011 à 21:12 | #1

    Un film très prometteur…

  2. SlimGus
    31/08/2011 à 11:53 | #2

    Récompensé également du Valois du meilleur film au Festival du Film Francophone d’Angoulême le 28 août dernier, ce film a le don de m’énerver! Certes il apporte un regard léger sur un mélodrame mais ce ton me dérange: voir ce couple continuer à vivre, à chanter, à faire presque comme si de rien n’était me semble totalement faux, surtout au vus du piètre jeu de sa réalisatrice et actrice principale.
    Son film « assez autobiographique » et égocentrique me laisse donc totalement insensible et distant alors qu’il évoque pourtant un sujet dramatique. Plouf, à côté!