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Killing Bono, critique

posté le 16/08/2011

killing bono critique

Tuer Bono ? assassiner le leader de U2 ? Avouez que certains aimeraient ne plus entendre parler du plus gros groupe de la planète (oui, il faut bien l’admettre, la bande à Bono est le plus gros vendeurs de tickets de concerts) et Neil McCormick a une raison supplémentaire de le haïr puisqu’il lui a un peu volé sa vie.

killing bono afficheFace au succès interplanétaire de U2, on pourrait s’attendre à ce que vienne enfin un biopic sur le groupe dirigé par Bono. Il faudra attendre encore un peu et profiter du calme avant la tempête avec ce Killing Bono. L’histoire de deux frangins qui ont failli faire partie de U2 et on finalement suivi la carrière inverse car plus U2 devenait populaire, plus ils galéraient pour faire leur musique alors qu’il ne rêvent que de dépasser leur pote d’enfance.

C’est Nick Hamm, british réalisateur de the Hole et Godsend qui s’attaque donc à l’autobiographie invraisemblable mais vraie de Neil McCormick. Mais plutôt que de chercher à en faire un biopic traditionnel, il va seulement en faire un film au charme tout britannique qui s’attache à ses deux frères. Pas de montée du succès et de descente aux enfers dus à la drogues et au sexe avant la rédemption. Non, c’est juste l’histoire d’un loser qui entraine son frère dans sa galère bercée d’illusions.

De petits traquenards aux négociations avec des producteurs incapables tout en insistant pleinement sur les bourdes monumentales de Niel et son obsession malade pour ses frères-ennemis U2, le film à l’ambiance so british s’avère très plaisant à regarder, notamment grâce à ses personnages attachants. En effet, quand on aime la musique, on rêverait tous de connaitre la gloire mais les heureux élus sont peu nombreux et la plupart on sans doute du connaitre la même destinée que les frères McCormick.
Il y a donc une certaine vérité dans cette histoire qui montre enfin que la route vers le succès est semée d’embuches et qu’il est facile de tomber. Mais malgré son ambiance 80’s, le film souffre tout de même de quelques longueurs, notamment dans sa dernière bobine qui tarde à se conclure.

On pourrait se dire que les fans de U2 sont les premiers concernés par le film. C’est une erreur. Car si évidemment il est fait mention du groupe, si il est régulièrement présent en toile de fond dans l’histoire des McCormick et que l’on voit bien le jeune Bono (la ressemblance de Martin McCann avec la superstar est frappante), il n’y aura qu’un seul titre de U2 diffusé pendant le film, justifié par l’histoire, alors que le reste de la (bonne) bande-originale est constitué des titres des frères McCormick interprétés par les comédiens. Des titres plutôt réussis qui nous feraient même nous demander pourquoi ils n’ont pas percé.

Mais Killing Bono c’est avant tout l’histoire de ces deux frangins qui cherchent à percer par eux même, qui vont rencontrer quelques hauts et beaucoup de bas. L’alchimie entre les comédiens Ben Barnes et Robert Sheehan est d’ailleurs parfaite dans sa complémentarité. Le premier incarne l’ainé protecteur qui veut montrer qu’il peut réussir sans U2 mais en étant paradoxalement obsédé par leur réussite. Le second rencontre le plus posé Ivan qui aurait pu être le cinquième membre de U2 mais suivra tout de même son frangin sans sourciller, acceptant d’aller au fond du trou car trop confiant. On sent bien que les deux frères sont unis et sincères, ce qui les rend très attachants.

Au final, on passe donc un très bon moment devant ce Killing Bono qui parle plus de fraternité et de bonne musique que de la bande à Bono et ce n’est pas plus mal car ce film « de losers » nous touche ainsi plus facilement.

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