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Jonah Hex, le far west mais pas trop loin quand même

posté le 24/02/2011

jonah hex critique

Le western revient à la mode cette semaine avec l’oscarisable True Grit qui dépoussière le genre. Mais quand un comics dont les histoires se situent dans cette période sauvage des Etats-Unis est adapté comme un teen-movie aux acteurs cabots, c’est plus du côté du pastiche que de l’hommage qu’il faut lorgner pour subir Jonah Hex.

Épisodiquement, le western, genre du cinéma d’action assez unique et sans trop de surprises, refait surface sur les grands écrans. Basé sur les histoires vraies et les légendes de l’ouest américain au XIXème siècle, le western a obtenu ses lettres de noblesses dans les années 40-50, puis 60 avec le western Spaghetti, puis a été repris soit en pastiche soit de façon urbaine dans les années 70, avant de tomber en désuétude. Il faut dire qu’à de rares occasions, des réalisateurs tenaces ont essayé de remettre le genre au goût du jour, certains avec succès en donnant lieu à de vraies chefs d’œuvre (Impitoyable), d’autres complètement inutiles (Open Range et consorts)… Bref, difficile de rendre passionnant ces films enfermés dans un certain nombre de clichés qui ont pourtant forgé sa légende.

D’où, les tentatives répétées du cinéma de produire des longs-métrages au goût de l’ouest mais souvent sans réelle consistance. C’est le cas de Jonah Hex qu’on peut qualifier de western pour adolescent joué par des gentils acteurs désirant s’encanailler et qui peinent à paraître méchant. A la base, il est donc une adaptation du anti-héros du comics de DC du même nom, justicier mal léché, moitié mystique et morose parce qu’il a la capacité de communiquer avec les morts.

Saluons tout de même, une fois les premières scènes mal digérées, un générique tout en animation style BD vraiment bien fait. Jonah Hex raconte donc les pérégrinations d’un ancien combattant Sudiste de la guerre civile américaine qui sera laissé pour mort par son ennemi juré, va être ressuscité par des indiens mais va malheureusement être damné (et aussi garder une disgrâce faciale). Jonah, personnage bougon et presque antipathique va trainer sa salle trogne pour faire la justice partout où il se baladera, cela après s’être vengé, le moteur de sa survie.

Le film met donc en scène un Josh Brolin pour incarner la gueule cassée Jonah Hex, opposé à un général Turnbull diablement mené par John Malkovich sans prétention. L’intérêt féminin revêt les atours de la splendide Megan Fox qui joue ici une prostitué (qui apparait dans 2 scènes et dans le final). Se déroulant 10 après la guerre de sécession, Jonah Hex gagne sa vie en tant que chasseur de primes (original pour un western) qui va se mettre à la poursuite de son ennemi juré pour rendre service à l’Etat fédéral. Le « evil genius » Général Turnbull est lui décidé à tuer le plus de gens possibles car il n’aime pas les gens et vole donc une Arme de Destruction Massive (véridique). Jonah Hex, même s’il n’aime personne et s’il pense qu’à lui car il refuse toute autorité, va quand même mettre ses talents au service de la nation jeune de 100 ans et se révéler juste un peu soupe-au-lait, aimable, serviable voire gentleman. Mention spéciale pour le lieutenant du méchant général, le trublion irlandais joué par Michael Fassbender qui au moins prend plaisir à jouer dans ce film (il est le seul).

Vous l’aurez compris, on se trouve dans un western aussi violent que Pirates des Caraïbes où les méchants sont forcément fous à liés, complètement misanthropes et psychotiques, le antihéros est en fait un bon gars et le reste de la progression de l’histoire est aussi surprenante qu’une comédie romantique ! Ajoutez à cela une mise en scène clipesque et Disney, aux couleurs vives très déstabilisantes pour un western et un politiquement correct insupportable, vous comprendrez alors pourquoi Jonah Hex n’est pas sorti en salle chez nous, mais directement en DVD au début du mois de février et en ce qui nous concerne DIRECT TO NANARD !

Reconnaissons-le, le western est un genre qui ne se renouvelle pas mais c’est avec ses codes et son rythme qu’on l’adore. Famille du cinéma totalement a part, c’est grâce à sa recette mêlant les mêmes ingrédients que le western possède ses fans. Pauvre Jonah Hex, le comic book n’aurait jamais paru aussi attardé et édulcoré.

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