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Devil, direct-to-nanar

posté le 21/04/2011

EnfermĂ©s Ă  5 dans un ascenseur et le diable se cache parmi le groupe : monument de l’horreur ou plongĂ©e vers un navet en puissance ? La rĂ©ponse avec ce Devil en direct-to-nanar.

Longtemps attendu chez nous, Devil est simplement la nouvelle production de M. Night Shyamalan. Il n’a signĂ© que le scĂ©nario et assure une partie de la production mais ne se charge pas de la rĂ©alisation. Il produit en fait ici une trilogie qu’il a Ă©crite. Le rĂ©sultat aurait pu donc ĂŞtre pire. Tant attendu, cet artisan du suspense avec dose d’horreur qui avait tant surpris avec ses dĂ©buts puis gravement déçu voire agacer avec ses films SF pour enfants, signe un nouveau morceau.

Le pitch de Devil et les premières images parvenues jusqu’Ă  nous pouvaient laisser prĂ©sager de plein de moments de tension sanglante. Tout de mĂŞme, le summum du huis-clos de l’horreur : des individus coincĂ©s dans un ascenseur avec le diable au milieu du petit groupe, dans le genre Agatha Christie, le coupable est parmi vous, on ne pouvait pas s’attendre Ă  mieux. Mais ici, point de montĂ©e en puissance avec cet ascenseur pour l’enfer, coincĂ© au 24e Ă©tage. Après un prĂ©ambule plutĂ´t Ă©vasif sur une histoire d’enfant racontĂ© par le narrateur (« le diable surgit après qu’il y ait eu un suicide, pour venir tourmenter les humains qui ont quelque chose Ă  se reprocher »), on est vite plongĂ© dans le vif du sujet.

5 personnages dont les passĂ©s ne sont pas dĂ©voilĂ©s arrivent tous Ă  l’improviste dans un ascenseur. Celui-ci s’arrĂŞte net du fait d’un Ă©vĂ©nement qui se rĂ©vèle plutĂ´t surnaturel. Puis, après une attente assez longue, chacun des passagers va ĂŞtre Ă©liminĂ© de façon plutĂ´t brutale. En parallèle, un policier sensĂ© ĂŞtre en deuil vient enquĂŞter sur un suicide ayant eu lieu plus tĂ´t et devient spectateur des Ă©vĂ©nements se dĂ©roulant dans la cabine d’ascenseur. Ayant rejoint un vigile ultra croyant et un autre vieux et cynique, ils vont tous assister Ă  l’Ă©trange pièce de théâtre.

Car en fait, le diable s’est immiscĂ© au milieu de ces personnages sans histoires qui rĂ©vèlent tous avoir fait des choses pas claires dans leur passĂ© (des trucs comme avoir voler des bonbons, menti Ă  la maĂ®tresse, regarder la tĂ©lĂ© après 22H00, etc.). Cette torture psychologique de « mais-qui-c’est-qui-vient-de-tordre-le-cou-de-Jimmy »  va s’intensifier avec des lumières fonctionnant mal et des persistances rĂ©tiniennes semblable aux taches d’encre du Test de Rorsach mais colorĂ©es, sensĂ©es figurer le DĂ©mon ! Oh my God, ça fait peur ! Une musique discrète et des bruits gutturaux de Batman enrouĂ© viennent en rajouter Ă  l’horreur la plus totale qui ferait passer vos peurs infantiles de monstres sous le lit pour une Ă©raflure au genou.

Vous l’aurez compris, on ne rentre pas du tout dans ce Devil. Et pour cause, des personnages sans histoires, une situation de suspense qui lasse très vite, un huis-clos devenant rapidement ridicule, des extĂ©rieurs dignes de sĂ©ries B et un scĂ©nario Ă  petit tiroir, vous feront vite dĂ©crocher. En plus, doublĂ© d’une pseudo introspection sur la rĂ©demption (« est-ce possible de pardonner Ă  un tueur »…) sur fond de croyances religieuses et populaires, Devil, s’il part avec un titre et un pitch très encourageant, déçoit très vite pour le cĂ´tĂ© trop gentillet de M. Night Shyamalan. Quelques bris de glace, interruptions de courant, Ă©nervements passagers et un flic moustachu plus tard, on finit par ne pas ĂŞtre, mais alors pas du tout ĂŞtre terrorisĂ© par ces histoires de fantĂ´mes de cour de rĂ©crĂ© qui ferait passer Candyman pour Casper.

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