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Culte du dimanche : Tron

posté le 06/02/2011

tron, culte

Alors que son Héritage attendu depuis un sacré bout de temps débarque enfin sur nos écrans, revenons donc sur le Tron original qui a tant révolutionné le cinéma.

Tron PosterA la fin des années 70, Disney essayait de se diversifier et avait proposé son premier film de science-fiction, Le Trou Noir. Ce fut un échec commercial mais la firme aux oreilles de Mickey est toujours motivée pour tenter de nouvelles expériences. Il faut dire que, mine de rien, côté innovation, Disney a très souvent fait bouger les choses, de Blanche-Neige à Mary Poppins en passant par Fantasia. Ainsi, lorsque Steven Lisberger débarque avec une nouvelle idée de film de SF, le studio est preneur.

C’est pourtant un pari risquĂ© puisque les jeux vidĂ©o en sont Ă  leurs dĂ©buts (Pacman vient d’arriver sur les bornes d’arcade) et que l’imagerie numĂ©rique n’en est qu’Ă  ses balbutiements sur grand Ă©cran. En 1982, c’est tout un univers virtuel qui est crĂ©Ă© sur ordinateur et projetĂ© sur grand Ă©cran. Celui de Tron, oĂą un concepteur de jeu va se retrouver dans l’ordinateur pour y remettre de l’ordre. Alors devant nos yeux s’Ă©tale un monde inĂ©dit conçu par l’informatique oĂą les humains sont des programmes aux costumes lumineux. Du jamais vu Ă  l’Ă©poque et une vĂ©ritable rĂ©volution technique pour le milieu du cinĂ©ma qui prend alors conscience de ce que peuvent permettre les pixels pour dĂ©velopper la crĂ©ativitĂ©.

tron light cycleEt dans ce nouveau monde il y a du spectacle (la course de light cycle et le duel de disques resterons dans les mĂ©moires des spectateurs) mais aussi de la rĂ©flexion. Car, non content d’innover et malgrĂ© un scĂ©nario sur le fond assez simple, c’est encore une critique de la machine Ă  laquelle nous avons droit. Ainsi, en pleine pĂ©riode de guerre froide, l’informatique est paradoxalement mise au service d’un message dĂ©nonçant l’arrivĂ©e de son intelligence artificielle. Heureusement que Jeff Bridges y est prĂ©sent pour apporter un peu d’humanitĂ© Ă  tout ça.

Mais plus que le fond du film, c’est son influence et son destin qui sont intĂ©ressants. Car Ă©videmment, comme toute grande innovation, cet avant-gardiste Tron sera incompris du grand public. Il faut dire que parler de programmes, de concepteur, de nanosecondes, … ne parle pas spĂ©cialement au spectateur, peu habituĂ© Ă  ces concepts informatiques rĂ©servĂ©s aux nerds. Le film pionnier sera donc un nouvel Ă©chec commercial dans le domaine de la science-fiction pour Disney, refroidissant pas mal ses ardeurs de ce cĂ´tĂ©. Mais c’est sans compter sur une nouvelle gĂ©nĂ©ration entière Ă©levĂ©e aux bits des jeux vidĂ©os et qui va connaitre le film par l’intermĂ©diaire de la vidĂ©o. Alors que leurs parents n’avaient pas forcĂ©ment bien compris tout le propos du film et sa portĂ©e technologique,  les enfants geeks s’imaginent bien dans les courses de light cycle. Petit Ă  petit, Tron va donc gagner l’estime des spectateurs jusqu’Ă  la fin des annĂ©es 90 oĂą un autre film traitant d’univers virtuel (Matrix), va rĂ©vĂ©ler le pouvoir des gĂ©nĂ©ration geek qui va dominer hollywood pendant les annĂ©es 2000. Tron est alors un peu comme la bible, le socle commun Ă  ces personnes abreuvĂ©es d’informatique, le film qui a permit de voir les innovations suivantes arriver (John Lasseter, ILM, James Cameron doivent beaucoup aux innovations de Disney).

Devenu culte, on s’aperçoit alors de toute l’influence qu’Ă  eu Tron, de citations ouvertes dans les Simpsons Ă  la reprise des thèmes abordĂ©s en passant par l’amĂ©lioration des techniques qu’a initiĂ© le film (et ce, malgrĂ© son aspect aujourd’hui dĂ©passĂ© mais au charme indĂ©niable). Cette influence s’est Ă©tendue non seulement au cinĂ©ma (Matrix, entre autres, lui doit beaucoup, mĂŞme inconsciemment) mais aussi Ă  tout un pan de la culture, une franchise qui fut un Ă©chec commercial (design, musique, sĂ©ries, inventions, jeux vidĂ©os). Aussi, lorsqu’un pur « fils de Tron », Joseph Kosinski, vient prĂ©senter des essais technique pour dĂ©poussiĂ©rer le mythe, Disney y voit une fabuleuse occasion de moderniser l’univers de Lisberger. Avec son appui, Disney va donc Ă  nouveau innover (nouvel univers graphique, double rajeuni de Jeff Bridges, costumes, 3D) pour faire revivre, après presque 30 ans.

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