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Alors que Captain America est sorti il y a quelques semaine, il fait bon retrouver la patte des années 40 qu’avait déjà apporté Joe Johnson au divertissement dans les années 90 avec un Rocketeer bon enfant.

Après avoir travaillé sur les effets spéciaux (et pas des moindres puisque c’était sur Star Wars), Joe Johnston est devenu un proche collaborateur de George Lucas et Steven Spielberg. Très vite il fait preuve d’un savoir-faire qui l’amènera à réaliser Chérie j’ai rétrécit les gosses. Tout de suite, la bonne humeur du film en fera un peu un spécialiste du film familial puisqu’il récidivera avec Richard au Pays des livres magiques et surtout Jumanji. C’est dans cette période qu’il réalise le retro The Rocketeer.

A la base, The Rocketeer est un comic-book sorti dans les années 80 rendant hommage aux tous premiers pulps dessinés avant la guerre. Il relate les aventures d’un jeune aviateur qui trouve un engin lui permettant de voler dans les airs. Un appareil tellement révolutionnaire que les nazis voudraient s’en emparer. Et pendant ce temps, ce gentil baroudeur essaie de conter fleurette à Betty, future actrice. C’est à l’aube des années 90 que Johnston décide d’en faire l’adaptation cinéma.

Après Indiana Jones et la dernière croisade, c’est donc Joe Johnston qui retrouve complètement l’ambiance des années 40 et la menace nazie. La reconstitution est impeccable dans les costumes et les décors mais c’est surtout dans l’esprit qu’il arrive à instaurer au film qu’est la réussite de Rocketeer. Le réalisateur arrive parfaitement à retranscrire l’ambiance pulp de la bande-dessinée et des feuilletons qu’on pouvait retrouver à l’époque (Flash Gordon …). Il y a comme un côté nostalgique d’une Amérique rêvée et insouciante que l’on a grand plaisir à retrouver dans le film qui respire la bonne humeur.

Il faut dire qu’en bon poseur d’atmosphère, Johnston sait aussi bien manier la caméra et diriger ses acteurs. Ainsi, si nous n’avions pas vu un acteur voler au cinéma depuis Superman c’est ici le cas (avec hommage à la clé) et le réalisateur se montre assez doué pour filmer des scènes d’action prenantes. Côté acteurs, si Billy Campbell est trop lisse pour marquer les esprits dans le rôle du héros (nous nous rappellerons surtout de son look de Rocketeer), ce sont surtout les présences de Jennifer Connelly et de Timothy Dalton qui retiendront notre attention. La première dans le rôle de la belle, actrice, séduisante, qui a grandit depuis Il était une fois en Amérique. Le second dans le rôle du salaud de première, à l’encontre du personnage de James Bond dont il vient de sortir du costume.

L’accueil autour du film ne sera pas dithyrambique et il sera loin de pulvériser le box-office. Pourtant, petit à petit, le public s’attache à ce film qui respire les années 40, l’esprit retro et pulp. Mais surtout il s’agit de l’un des films qui retranscrit le mieux le comic-book. Il n’en faudra pas plus pour qu’il jouisse d’aujourd’hui d’une petite aura culte auprès de ceux qui ont grandi avec ce film comme ceux qui ont grandi avec les Goonies. Et face à cette réussite et cette maitrise impeccable du divertissement familial, il était bien naturel de retrouver Joe Johnston derrière le nouveau Captain America de Marvel.