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Culte du dimanche : Elephant Man

posté le 18/12/2011

elephant man culte

En ce dimanche, nous allons faire preuve de compassion et nous intĂ©resser Ă  l’un des premiers films de l’Ă©trange David Lynch. SĂ»rement le plus simple Ă  suivre mais avant tout le plus humain : Elephant Man.

elephant man afficheAprès avoir vu le premier film de David Lynch, Eraserhead, Mel Brooks, que l’on connait surtout pour ses parodies des classiques (Frankenstein Junior, la Folle histoire de l’espace, …), propose au jeune rĂ©alisateur de rĂ©aliser Elephant Man, l’histoire vraie de Joseph Merrick, dĂ©jĂ  adaptĂ©e au cinĂ©ma et surtout en pièce de théâtre reconnue (dans laquelle David Bowie venait d’ailleurs de jouer). On sent tout de suite ce qui a pu intĂ©resser Lynch dans cette histoire dans la droite lignĂ©e des freaks qui faisaient l’objet de films dans la première partie du XXe siècle, ces personnes difformes qui Ă©taient honteusement exposĂ©es dans des foires pour impressionner les passants qui cherchaient Ă  se faire peur.

L’histoire d’Elephant Man est donc celle de Joseph Merrick (renommĂ© ici John Merrick), jeune homme nĂ© complètement difforme, Ă©levĂ© et martyrisĂ© comme un monstre de foire, jusqu’Ă  ce que le docteur Treves le trouver et le ramène Ă  l’hĂ´pital pour le soigner. Il va alors prendre plus d’assurance, se faire des amis et rĂ©vĂ©ler toute sa sensibilitĂ©. Mais son propriĂ©taire compte bien venir le chercher pour l’exposer Ă  nouveau.

Le parti-pris de Lynch dans la mise en scène d’Elephant Man est audacieux. En hommage aux films de l’Ă©poque, il utilise un noir et blanc qui sublime les Ă©motions d’un cinĂ©ma d’antan mais dont le discours est intemporel et fait donc entrer le film directement dans la case des classiques. Mais cela ne l’empĂŞche pas d’avoir quelques sĂ©quences de rĂŞve qui dĂ©gagent une Ă©trangetĂ© hypnotique.
D’un autre cĂ´tĂ©, il ne nous rĂ©vèle pas le monstre dès les premières images. MĂ©nageant ses effet, il nous montre d’abord les rĂ©actions des personnages Ă  la vision de cet ĂŞtre difforme (la larme de Treves, les regards impressionnĂ©s des docteurs) avant de nous le montrer en pleine lumière quand on ne s’y attend plus. Mais ce n’est pas de la peur que nous allons Ă©prouver pour ce « monstre ». PlutĂ´t de la compassion pour cet ĂŞtre difforme, qui ne peut pas mener une existence normale malgrĂ© son intellect raffinĂ©.

En plus d’attirer notre attention sur la condition de cet homme et de faire passer un message fort sur l’acceptation de la diffĂ©rence, Ă  travers Elephant Man, le rĂ©alisateur nous pose aussi d’autres questions d’ordre moral. En effet, alors que Merrick Ă©tait exposĂ© Ă  la vue des passant dans une foire, d’une certaine manière, sans forcĂ©ment le vouloir, Treves va faire la mĂŞme chose en exposant cet homme malade Ă  ses confrères. En s’en rendant compte il va alors se demander si ce qu’il fait est bien juste.
Mais il y a aussi, un discours sur l’humanitĂ© qui a peur de ce qu’elle ne comprend pas. Dans une foire ou Ă  l’hĂ´pital, Merrick est vu comme une curiositĂ© mais dès qu’il se retrouve en public, il s’agit d’un monstre que les ignorants chercherons Ă  abattre. Mais le plus humain est finalement celui qui a souffert et rĂ©vĂ©lera dans un long cri toute sa peine et son dĂ©sĂ©spoir. Et mĂŞme si il retrouve ses amis pour vivre un moment excpetionnel Ă  l’opĂ©ra, il comprend qu’il ne peut pas vivre dans ce monde, ne pouvant y trouver sa place.

Le film est ainsi d’une profonde humanitĂ©, rĂ©vĂ©lant les Ă©motions pures d’un ĂŞtre en souffrance mais bien plus raffinĂ© que n’importe quel humain. John Hurt, sous la couche de maquillage fait donc ici preuve d’une sensibilitĂ© exceptionnelle, aidĂ© Ă  ses cĂ´tĂ©s par un Anthony Hopkins tout aussi excellent. Avec Elephant Man nous donne ici une grande leçon qui laisse la gorge nouĂ©e.
Il n’est pas Ă©tonnant que le film ait alors Ă©tĂ© nommĂ© 8 fois aux oscars, mais n’en recevra aucun malgrĂ© son succès public. La France sera plus gĂ©nĂ©reuse avec un accueil critique et public favorable mais surtout avec un CĂ©sar du meilleur film Ă©tranger et le grand prix d’Avoriaz. Suite Ă  ce succès et avec la renommĂ©e montante de Lynch, Dino DeLaurentiis propose alors au rĂ©alisateur de prendre les rĂŞnes de l’adaptation de Dune

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. 21/12/2011 Ă  22:21 | #1

    Un très grand film qui ne peut pas laisser indifférent.

  2. my
    20/02/2013 Ă  21:16 | #2

    film très émouvents