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Culte du dimanche : Blow Out

posté le 04/12/2011

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Aujourd’hui, retour sur l’un des films cultes de l’un des maĂ®tres du suspense, le digne hĂ©ritier (plagiaire diront certains) d’Hitchcock, j’ai nommĂ© Brian De Palma avec Blow Out.

Après s’ĂŞtre fait un nom avec Sisters, Phantom of the Paradise et surtout Pulsions (qui contient l’essentiel de son cinĂ©ma et de ses rĂ©fĂ©rences), Brian De Palma croule sous les projets plus qu’intĂ©ressants au dĂ©but des annĂ©es 80. Avant de connaitre la consĂ©cration avec son Scarface devenu aussi culte (sinon plus) que l’original, le rĂ©alisateur va rendre un vibrant hommage au Blow  Up de Michelangelo Antonioni sorti dans les annĂ©es 60. A la diffĂ©rence de son modèle consacrĂ© Ă  la puissance de l’image (le hĂ©ros Ă©tait un photographe qui a capturer une image qu’il n’aurait pas du voir), De Palma va travailler avec Blow Out sur l’importance du son, une composante du cinĂ©ma Ă  laquelle on ne pense pas toujours (le cinĂ©ma Ă©tant avant tout affaire d’images) mais qui est tout de mĂŞme essentielle pour ressentir les Ă©motions d’un film.

Après Carrie, Brian De Palma refait donc Ă©quipe avec John Travolta et lui offre le rĂ´le d’un preneur de son pour le cinĂ©ma. Travaillant pour des sĂ©ries B erotico-horrifiques, le jeune homme est blasĂ© et sa vie va basculer le soir oĂą il sera tĂ©moin d’un accident de voiture. Mais en rĂ©Ă©coutant ce qu’il aura enregistrĂ©, il va s’apercevoir que l’accident a Ă©tĂ© provoquĂ© par un coup de feu. Il va alor devoir dĂ©busquer la vĂ©ritĂ© dans un complot politique et sauver sa vie et celle de l’unique tĂ©moin de la scène.

De Palma fait encore une fois preuve de sa maestria dans Blow Out. La scène d’ouverture en plan sĂ©quence est encore une fois Ă  couper le souffle tout en offrant une mise en abĂ®me assez drĂ´le avec ce film dans le film.  Le rĂ©alisateur y montre sa maitrise de l’image mais aussi et encore ses influences. Dans ce petit film d’horreur, impossible de ne pas penser aux giallo qui l’ont fortement inspirĂ©. Cette introduction est peut ĂŞtre techniquement gratuite mais nous plonge nĂ©anmoins tout de suite dans l’ambiance du film et De Palma nous montre tout de suite ce qu’il veut que l’on voit, sans pour autant que ce soit a vĂ©ritĂ©.
Il fait avancer ensuite son rĂ©cit en dĂ©crivant le milieu du cinĂ©ma de sĂ©rie B qui sent le vĂ©cu (après tout, c’est bien de ce cinĂ©ma que le rĂ©alisateur vient) jusqu’Ă  l’accident qui fera tout basculer. Cet accident, pivot central du film, est d’ailleurs prĂ©cĂ©dĂ© de l’une des scènes qui montre le mieux ce qu’est le mĂ©tier des preneur de son en quelques images surprenantes (prenant toujours plus de recul pour dĂ©couvrir l’origine des bruits enregistrĂ©s).

Après cet accident, le film vire alors dans un thriller paranoĂŻaque qui, si il finit par trainer un peu en longueur et par donner ensuite moins d’importance au son (le coup de feu enregistrĂ© sera d’ailleurs ensuite superposĂ© aux photos qu’un protagoniste Ă  pris lors de l’accident), entretient tout de mĂŞme un suspens permanent. Qui est responsable ? Qui est l’origine du complot ? Et comment notre tĂ©moin est-elle liĂ©e Ă  cette histoire ? Autant de questions qui trouveront rĂ©ponse en temps et en heure dans cette course pour la vĂ©ritĂ© prenante jusqu’Ă  une filature finale tragique se terminant sur un plan de toute beautĂ©, rĂ©vĂ©lant le fatalisme du genre et des histoires de De Palma dans lesquelles les protagonistes ne sortent jamais indemnes.

Pour mener Ă  bien Blow Out, De Palma s’est entourĂ© d’une Ă©quipe d’acteur qu’il connait Ă  la perfection. Ainsi, Travolta revient devant la camĂ©ra du rĂ©alisateur et nous offre l’une de ses meilleures performances. Si Nancy Allen (dĂ©jĂ  croisĂ©e dans Carrie et Pulsions) joue la jeune femme naĂŻve et un peu irritante, John Lithgow (vu dans Obsession) reprend lui le rĂ´le de bad guy dans lequel il excelle toujours. Et cĂ´tĂ© musique, le rĂ©alisateur retravaille avec Pino Donaggio qui nous offre encore une composition magnifique, sous tension et tragique.

Au final, en plus d’ĂŞtre un film au suspens prenant, Blow Out marque donc une apogĂ©e dans la filmographie de De Palma. La dernière Ĺ“uvre d’un cycle consacrĂ© presque exclusivement Ă  des thrillers mĂŞlant habilement romance, complot, horreur et paranoĂŻa (genre auquel il reviendra tout de mĂŞme rĂ©gulièrement) avant de s’attaquer Ă  la mafia (Scarface, les Incorruptibles) avec toujours cette mĂŞme maestria technique (plans-sĂ©quence, split-screens, …) pour garder le spectateur sous tension, plus que jamais attentif au rĂ©cit.

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