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Beginners, critique

posté le 08/06/2011

Ewan McGregor touchant comme jamais, c’est dans le très personnel Beginners de Mike Mills.

Mike Mills n’est pas un rĂ©alisateur. C’est avant tout un artiste qui cherche Ă  raconter son histoire par les mĂ©diums qui lui sont proposĂ©s. Que ce soient des pochettes de disque, des vidĂ©oclips ou des films. Beginners est son second long-mĂ©trage et, autant le dire tout de suite, il est aussi personnel qu’il est mĂ©lancolique. Car dans le film, il y raconte beaucoup de son histoire, celle d’un artiste de pochette de disque qui vient de perdre son père après que celui-ci lui ait avouĂ© ĂŞtre gay (Ă  75 ans !). Une nouvelle et une perte qui remette toute son existence en perspective. C’est alors qu’il va se rapprocher de la douce et toute aussi paumĂ©e Anna avec qui il pourrait peut-ĂŞtre enfin prĂ©tendre Ă  une vie, la sienne.

A travers son rĂ©cit construit en flash-back, on comprend toute la difficultĂ© d’Oliver Ă  accepter non pas la diffĂ©rence de son père mais la monotonie de sa propre vie. Ainsi, si le fait que son père lui ai avouĂ© ĂŞtre gay sur le lit de mort peu sembler anecdotique au dĂ©but de l’histoire, cette rĂ©vĂ©lation est en fait ce qui fait toute la personnalitĂ© de l’histoire et ce qui renforce le parcours de ces personnages qui cherchent Ă  commencer une nouvelle vie.
Le rĂ©alisateur reste toujours au plus près de ses trois personnages principaux qui ont chacun leur manière de vivre leur vie et d’Ă©chapper Ă  leurs problèmes
. Le film navigue ainsi dans une mĂ©lancolie constante qui ne nous lâche pas Ă  la sortie de la salle oĂą l’on peut se sentir lĂ©gèrement dĂ©primĂ©.beginners mcgregor laurent dog

Pour l’incarner Ă  l’Ă©cran, le rĂ©alisateur a choisi Ewan McGregor et c’est un choix tout Ă  fait naturel lorsque l’on connait le comĂ©dien aussi Ă  l’aise dans l’action que dans le drame. L’acteur rĂ©vèle encore ici une grande part de sensibilitĂ© qui nous implique, dans laquelle on peut bien se reconnaitre. Face Ă  lui on pouvait avoir peur de MĂ©lanie Laurent pour son second rĂ´le en anglais mais elle sait ici rester sobre. Elle est ici, comme beaucoup de ces films qui reposent sur une humeur, le rayon de soleil d’Oliver, celle qui le fera avancer.
Et pour la blague, le meilleur acteur, outre la prestation impeccable de Christopher Plummer qui refuse de se laisser abattre, est bien le chien. En effet, l’une des bonnes idĂ©es de narration de Mike Mills est d’avoir introduit des sous-titres sur ce que veut dire le chien lorsqu’il regarde son nouveau maĂ®tre. Comme si il Ă©tait sa conscience ou la rĂ©incarnation de son père dĂ©cĂ©dĂ©. Ce qui ajoute encore un supplĂ©ment d’âme tout Ă  fait personnel au film.

beginners mcgregor plummer

Alors c’est sĂ»r, on ne sautille pas de joie après avoir vu le film et Mike Mills ne prend pas beaucoup de partis pris dans sa rĂ©alisation (il traine mĂŞme souvent son rĂ©cit en longueur), mais il en rĂ©sulte un film incroyablement personnel et touchant qui aura de quoi bouleverser les plus sensibles.

beginners mcgregor laurent

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