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Battlefield Earth, le film pas très bon du jeudi

posté le 18/08/2011

Epopée d’une poignée de survivants sur terre qui tentent de se rebeller, Battlefield Earth résonne comme une bonne blague dans tout le cosmos. Il prouve que les nanars n’appartiennent pas qu’au passé.

Légende parmi les nanars, nous nous plongeons dans le cauchemar de la planète terre colonisée, un peu pour la résonance avec le titre du film Space Battleship de Takashi Yamazaki sorti il y a peu. Mais c’est surtout pour l’écho avec « La Planète des Singes : les origines » qu’on s’y attaque. Par contre, les singes envahisseurs ne sont pas forcément ceux qu’on penserait.  Dès les premières minutes de Battlefield Earth, dans ces étranges montagnes hostiles où des humains vivent terrés, d’où surgit une cavalière pas très belle et aux cheveux sales, on sait que le film va être une bouse de série B. On pourrait même se croire être devant un navet sans le sous, tourné dans le désert, s’il n’y avait pas John Travolta, Forest Whitaker et Barry Pepper à l’affiche !

Mais voilà, Battlefield Earth est précédé d’une aura qui malgré le résultat aussi naze soit-il, on a quand même envie de le voir, pour en parler et participer au débat : c’est quoi un film de scientologue ? Est-ce que je ne vais pas avoir le cerveau lessivé à la sortie du film ? Peut-être, mais pas forcément pour ses messages subliminaux sur la dianétique. Film maudit, il en ressort que Battlefield Earth (Terre champ de bataille comme disent nos amis québécois) n’est qu’une pâle variation sur le thème de La Planète des singes : une planète terre ravagée, des êtres humains opprimés par une race plus intelligente, le soulèvement dans un dernier sursaut de liberté pour récupérer la souveraineté de notre bonne vielle terre…

Sauf que dans Battlefield Earth, on mélange un peu tout sans trop expliciter ce qui va se passer durant les 113 minutes ! On sait qu’on est dans un film de Science-Fiction. En soit, le thème est intéressant, on connait bien l’idée de base, mais après, au niveau de la réalisation, de l’enchaînement des séquences et du jeu des acteurs, on souffre pas mal. Bon, on débute avec des humains vivants terrés dans des montagnes, apeurés et imbéciles. Craintifs face à des peintures rupestres, ils demeurent ignares et se cachent des dieux ! Mi-préhistoriques et mi-romanichels, ces humains se sont résolus au nouvel ordre sur terre : ça fait 1 000 ans (tout rond) que les Psychlos, vilaines déformations d’humanoïdes gorilles proches de l’urukaï, ont envahi la terre et décimé ses habitants. Pourtant, un jeune héros prêt à en découdre, Jonnie Goodboy Tyler (Barry Pepper), va partir à la recherche des dieux qu’il trouvera sous la forme de statues, dans des villes dévastées (à la Je Suis Une Légende, La Route) et envahies par les plantes. Puis débarquent dans l’ombre (et en slow-mo) les redoutables Psychlos qui vont les poursuivre dans un supermarché abandonné ; et les capturer pour les envoyer dans leur camp de travail.

Ces Psychlos de la planète Psychlo sont un croisement entre des rastaman à dreads et des wookies steampunks habillés comme dans Highlander 2 ! Sensés être supérieur en intelligence, c’est plus par leur brutalité et grâce à la taille de leurs mains poilues qu’ils ont renversé l’humanité. Ils se révèlent tout aussi cupides, cruels et cyniques que les humains (qui sont eux bien gentils dans le film) ! Je passerais sur l’histoire et l’enchaînement des étapes pour gagner la liberté que les humains prisonniers, menés par Jonnie, vont traverser tellement c’est du déjà-vu et surtout très mal filmé. L’utilisation quasi maniaque des ralentissements pour mettre en scène le moindre éternuement des personnages principaux n’est malheureusement pas la seule tare du film : filtres bleus et verts sur la caméra, dialogues débiles dignes d’une bagarre de cour d’école primaire, cabotinage intense des Psychlos (Mr Travolta en est le roi !), il n’y a que le scénario troué comme du gruyère pour excuser la réalisation digne d’un épisode de Sliders : les mondes parallèles (c’est ironique !).

C’est simple : on connait d’avance les étapes habituelles du film où un héros se soulève pour renverser l’envahisseur (Spartacus). Mais là, même lorsque le plan est dévoilé, une série de non-sens et d’éclipses, dira t’on poliment, va torpiller le peu d’attention qu’on pouvait encore avoir pour Battlefield Earth. Entre les hommes de Cro-Magnon pilotant des avions de chasse US qui sont sensés avoir 1000 ans d’âge, la recherche d’or par les aliens, le bras arraché de John Travolta qui ne le fera jamais souffrir (c’est peut-être là une application de la « religion scientologue » avec cette idée de « domination du mental sur le corps », mais bon), la « copine » du héros dont tout le monde se fout, etc. On est vraiment face à un mystère du cinéma. Dans ce cauchemar, on aura de cesse de vouloir que le film se termine et qu’ils repartent tous sur leur planète. Voyons ! Roger Christian (le réal) à quand même été chef décorateur sur l’Episode IV de Star Wars, Directeur Artistique d’Alien, réalisateur de la seconde équipe de Star Wars : épisode I, et là, il nous inflige ça !

Long et ennuyeux pour rester poli, Battlefield Earth est un navet à voir. Pour le côté secte maintenant, j’entends déjà les claviers qui s’affutent pour me répondre : « meuh c’est un classique de la Science-Fiction et L. Ron Hubbard l’a écrit sans aucun lien avec la Scientologie« . Je ne suis pas spécialiste des sectes ni des religions et puis surtout ça ne m’intéresse pas, alors le lien avec les sectes s’arrêtera au simple parallèle d’humains-moutons, surnageant dans leur ignorance, qui ont peur de leur ombre, de dieux vengeurs faits de chair et de sang, et d’inscriptions sur les murs d’une grotte !

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