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Arrietty le petit monde des chapardeurs, critique

posté le 14/01/2011

Arrietty le petit monde des chappardeurs, critique, Ghibli

Hayao Myiazaki confie son nouveau bĂ©bĂ© Ă  l’un de ses « apprentis » pour adapter sa version des Chappardeurs. Au final, il s’agit bien de l’une des Ĺ“uvres les plus personnelles du studio Ghibli.

Arrietty le petit monde des chappardeurs afficheNous connaissons surtout les Borrowers de Mary Norton grâce Ă  la sĂ©rie animĂ©e les Minipouces puis nous avions redĂ©couvert leur facĂ©ties avec John Goodman en version cinĂ©ma. Mais quand c’est le grand maĂ®tre des studio Ghibli qui s’approprie l’histoire, c’est une toute autre dimension de l’univers des Chapardeurs qui se rĂ©vèle. Mais si Hayao Miyazaki scĂ©narise et produit, il laisse cependant la rĂ©alisation Ă  l’un de ses disciples du nom de Hiromasa Yonebayashi.

Pour la petite histoire, Arrietty nous raconte donc l’histoire d’une famille de toutes petites personnes, aussi petites que des insectes, vivant cachĂ©e des humains et leur dĂ©robant de temps Ă  autres quelques objets pour vivre correctement. Mais voilĂ , un beau jour la jeune Arrietty va ĂŞtre dĂ©couverte par le jeune garçon qui vient d’emmĂ©nager dans la maison.

ArriettySi Miyazaki n’a pas prit les pinceaux pour rĂ©aliser ce nouveau long mĂ©trage, on ne peut tout de mĂŞme s’empĂŞcher de penser qu’il s’agit d’une histoire extrĂŞmement personnelle. En effet,  alors qu’il nous gratifie habituellement de grandes fresques mythologiques mĂŞlant plus qu’adroitement magie, Ă©cologie et profonde humanitĂ©, le monde d’Arrietty est lui très posĂ©. Un seul lieu (une maison et son jardin), peu de protagonistes, pas de bataille Ă©pique, de monstres Ă©tranges, d’apparences trompeuses, pour une fois l’univers se veut rĂ©aliste et proche du quotidien familial. On s’Ă©tonnera donc de ne pas retrouver cette magie habituelle mais il y a un autre ingrĂ©dient qui est extrĂŞment touchant chez ces chappardeurs.

ArriettyCet ingrĂ©dient, c’est une profonde mĂ©lancolie qui nous prend au cĹ“ur. Celle d’un jeune garçon malade, celle d’une espèce en accord avec la nature et en voie de disparition, d’une famille contrainte de dĂ©mĂ©nager. Au fond, cet univers plus intimiste, plus triste rappelle d’ailleurs plus les Ĺ“uvres de Isao Takahata (Le Tombeau des Lucioles ou Pompoko en l’occurrence) que l’univers dĂ©bordant d’imagination de Miyazaki. Alors qu’on aurait pensĂ© avoir un divertissement bon enfant (chemin qu’empruntait le sympathique Ponyo), c’est finalement une histoire très adulte, au message profond et d’une grande tendresse qui nous est racontĂ©e, regardant avec une grande justesse dans le rĂ©troviseur ce qu’il nous manque pour retrouver une vie sereine.

ArriettyLe dessin et la musique sont d’ailleurs en parfait accord avec cette simplicitĂ© de l’histoire. La rĂ©alisation a privilĂ©giĂ© les aquarelles et couleurs soft tout en restant très raffinĂ©, allant de paire avec la musique de CĂ©cile Corbel (cocorico !).

Avec une grande mĂ©lancolie, Miyazaki et Yonebayashi font donc d’Arrietty et le petit monde des chapardeurs une Ĺ“uvre très personnelle et intimiste, oĂą les Ă©motions pures transparaissent avec une humanitĂ© dĂ©concertante.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 16/01/2011 Ă  15:31 | #1

    Vu hier, et mĂŞme sentiment ! Un film qui joue beaucoup sur les Ă©motions mais pas du tout ringard. Aucune prĂ©tention, maĂ®trise de la taille et des dimensions, une animation tout public aussi forte qu’un Toy Story.