Arrietty le petit monde des chapardeurs, critique
Hayao Myiazaki confie son nouveau bĂ©bĂ© Ă l’un de ses « apprentis » pour adapter sa version des Chappardeurs. Au final, il s’agit bien de l’une des Ĺ“uvres les plus personnelles du studio Ghibli.
Nous connaissons surtout les Borrowers de Mary Norton grâce Ă la sĂ©rie animĂ©e les Minipouces puis nous avions redĂ©couvert leur facĂ©ties avec John Goodman en version cinĂ©ma. Mais quand c’est le grand maĂ®tre des studio Ghibli qui s’approprie l’histoire, c’est une toute autre dimension de l’univers des Chapardeurs qui se rĂ©vèle. Mais si Hayao Miyazaki scĂ©narise et produit, il laisse cependant la rĂ©alisation Ă l’un de ses disciples du nom de Hiromasa Yonebayashi.
Pour la petite histoire, Arrietty nous raconte donc l’histoire d’une famille de toutes petites personnes, aussi petites que des insectes, vivant cachĂ©e des humains et leur dĂ©robant de temps Ă autres quelques objets pour vivre correctement. Mais voilĂ , un beau jour la jeune Arrietty va ĂŞtre dĂ©couverte par le jeune garçon qui vient d’emmĂ©nager dans la maison.
Si Miyazaki n’a pas prit les pinceaux pour rĂ©aliser ce nouveau long mĂ©trage, on ne peut tout de mĂŞme s’empĂŞcher de penser qu’il s’agit d’une histoire extrĂŞmement personnelle. En effet, alors qu’il nous gratifie habituellement de grandes fresques mythologiques mĂŞlant plus qu’adroitement magie, Ă©cologie et profonde humanitĂ©, le monde d’Arrietty est lui très posĂ©. Un seul lieu (une maison et son jardin), peu de protagonistes, pas de bataille Ă©pique, de monstres Ă©tranges, d’apparences trompeuses, pour une fois l’univers se veut rĂ©aliste et proche du quotidien familial. On s’Ă©tonnera donc de ne pas retrouver cette magie habituelle mais il y a un autre ingrĂ©dient qui est extrĂŞment touchant chez ces chappardeurs.
Cet ingrĂ©dient, c’est une profonde mĂ©lancolie qui nous prend au cĹ“ur. Celle d’un jeune garçon malade, celle d’une espèce en accord avec la nature et en voie de disparition, d’une famille contrainte de dĂ©mĂ©nager. Au fond, cet univers plus intimiste, plus triste rappelle d’ailleurs plus les Ĺ“uvres de Isao Takahata (Le Tombeau des Lucioles ou Pompoko en l’occurrence) que l’univers dĂ©bordant d’imagination de Miyazaki. Alors qu’on aurait pensĂ© avoir un divertissement bon enfant (chemin qu’empruntait le sympathique Ponyo), c’est finalement une histoire très adulte, au message profond et d’une grande tendresse qui nous est racontĂ©e, regardant avec une grande justesse dans le rĂ©troviseur ce qu’il nous manque pour retrouver une vie sereine.
Le dessin et la musique sont d’ailleurs en parfait accord avec cette simplicitĂ© de l’histoire. La rĂ©alisation a privilĂ©giĂ© les aquarelles et couleurs soft tout en restant très raffinĂ©, allant de paire avec la musique de CĂ©cile Corbel (cocorico !).
Avec une grande mĂ©lancolie, Miyazaki et Yonebayashi font donc d’Arrietty et le petit monde des chapardeurs une Ĺ“uvre très personnelle et intimiste, oĂą les Ă©motions pures transparaissent avec une humanitĂ© dĂ©concertante.
publié dans :Cinéma Critiques ciné
Vu hier, et mĂŞme sentiment ! Un film qui joue beaucoup sur les Ă©motions mais pas du tout ringard. Aucune prĂ©tention, maĂ®trise de la taille et des dimensions, une animation tout public aussi forte qu’un Toy Story.