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Monsters, critique

posté le 29/11/2010

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Aliens clandestins et humains va-t’en guerre : qui sont les vrais monstres ? Pour répondre à cette question, le réalisateur Gareth Edwards utilisera copieusement les 93 minutes de Monsters pour vous suggérer un jugement sans appel.

Le pitch original de MONSTERS est simple : depuis quelques années, des aliens se sont crashés sur terre, entre les Etats-Unis et le Mexique. Confinés dans une zone « infectée » ils ont fini par s’établir et tentent de s’adapter avec leurs voisins humains pas toujours très courtois. Ça c’est pour l’idée générale. Sur le plancher des vaches, l’histoire va nous faire suivre Andrew Kaulder (Scoot McNairy), un photographe chargé de ramener Sam (Whitney Able), la fille  de son patron, retrouvée au Mexique. Va s’en suivre un périple de globe-trotter qui va les mener au cœur de la dite zone infectée jusqu’aux États-Unis, tout en se demandant où vraiment rentrer…

Débutant au cœur d’une ville du Mexique après une attaque d’une de ces bêtes géantes, sorte de pachyderme gigantesque à tentacules filandreuses plutôt taciturnes, nous suivons les pérégrinations d’Andrew, missionné pour retrouver une jeune femme. Ce dernier, reporter avant tout, cherche à obtenir le cliché d’une de ces créatures, vivantes, et se verra imposer d’escorter la demoiselle pour la remettre à son père, saine et sauve. Une fois retrouvée et les préparatifs organisé, le couple de fortune va rapidement jouer de malchance et de la cupidité des hommes, car ils se verront obligés de traverser le territoire par leurs propres moyens.

Le décor est planté : les aliens sont là. Semblable à un paysage d’occupation ou d’un état de guerre, les pays envahis se sont habitués à la présence de ces immigrés de l’espace… Comme dans toute atmosphère post-apocalyptique ou de film de zombies, la vie s’est réorganisée et adaptée à la proximité avec des êtres incompris et potentiellement dangereux. Les autorités elles, incarnés par une armée américaine qui a la gâchette qui chatouille, font tout pour éliminer à vue ces indésirables. Cependant, les aliens ne brillent pas par leur agressivité, ni par leur présence en fin de compte.

Sorte de road-movie mélancolique et contemplatif, MONSTERS est en réalité plus une découverte d’un monde perturbé par une cohabitation incertaine que réellement un film d’action où les hommes souhaitent reprendre leur monde aux griffes de bestioles nourries par leur haine de l’humanité. Carrément plus en fait, malgré ce que peut laisser espérer l’affiche ou la bande-annonce : point de confrontation contre l’ennemi venu de l’espace ou de misère sociale de la part d’une espèce en perdition cherchant un refuge.

Le questionnement du couple quant aux motivations qu’ils ont a rentrer chez eux (mais où est vraiment notre maison ?) ou encore leur introspection constante sur leurs préoccupations psychologiques vont vite prendre la pas sur la présence d’extra-terrestres dans le secteur. Cette subtilité du scénario va rapidement laisser place à l’errance sentimentale de deux personnes sans attaches, mis en image dans une zone urbaine mi-détruite puis une jungle mexicaine vide.

Lenteur de la progression scénaristique et vacuité de dialogue seront contrebalancées trop rarement par des scènes de violences limites gore des dégâts causés par la guérilla que se livrent les hommes armés et les extra-terrestres. On se lasse vite du manque d’action et de diversification de la thématique du film, qui se terminera de façon abrupte dans une station-service du sud des Etats-Unis, dévasté comme la Nouvelle-Orléans post-ouragan Katrina.

Il est tellement dur de voir un bon long-métrage de Science Fiction qui soit à la fois humain et sensible, et mêlant bien sûr des phénomènes surnaturels crédibles. Le genre perce quelques fois par quelques adaptations savoureuses et permettant d’offrir une tête de pont aux productions à plus faibles budgets qui se déversent sur les chaînes du satellite. Devant MONSTERS, on pense d’abord à CLOVERFIELD,  DISTRICT 9, LA GUERRE DES MONDES, un peu à AVATAR, de très bonnes réalisations à la fois belles et à message. Malheureusement, au bout d’un certain moment, on pensera plus à une bluette éthérée à la Sofia Coppola pour ses personnages à fleur de peau en quête d’une raison d’exister.

La tentative de Gareth Edwards est donc très ambitieuse, de traiter la quête de sens de deux âmes solitaires au travers du thème de l’invasion extraterrestre (avec tous les sous-entendus politiques que l’ont voudra bien y trouver), mais hélas, malgré des images très belles, un décor naturel très réaliste, une photo superbe, rien ne perturbera les deux adultes plus concerné par leur désarroi, entraînant le spectateur dans un ennui lui aussi bien réel.

 

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