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Le Guerrier Silencieux, la critique

posté le 16/03/2010

valhalla rising thumb

En route pour un voyage mystico-mĂ©taphysique au pays des vikings. Le Guerrier Silencieux, c’est un trip dans l’inconnu du grand nord qui ne laisse pas indiffĂ©rent.

valhalla risingIl y a des films comme ça dont on ne sort pas indemne. Que l’on ai aimĂ© ou pas, on s’en souvient encore longtemps après l’avoir vu. Valhalla Rising (plus connu sur nos terres sous le nom du Guerrier Silencieux) est de ceux-lĂ . Nicolas Winding Refn, de la trilogie Pusher et de Bronson s’intĂ©resse aux anciens maĂ®tres nordiques et Ă  leur mythologie faite de dieux vengeurs et barbares pour nous offrir un voyages inĂ©dit au coeur de l’enfer scandinave.

Mads Mikkelsen est un prisonnier borgne et silencieux (appelĂ© One-Eye), entrainĂ© Ă  se battre pour son clan viking. Un jour il s’Ă©chappe et va suivre des chrĂ©tiens en route pour les croisades mais ils accosteront sur une terre inconnue.

Le ton est donnĂ© dès le dĂ©but du film. A la fois brutal et contemplatif, hallucinĂ©, parfois mĂŞme hallucinant, le film se dĂ©roule sous nos yeux comme un grand trip norvĂ©gien. valhalla risingEn effet le rĂ©alisateur danois raconte son histoire de la manière la plus brute possible, sans artifice. La violence y est crue et les dialogues peu nombreux au milieu de la brume scandinave, reflet d’un film bien mystĂ©rieux. Au milieu de ces paysages sauvages, les guerriers vikings ne guerroient pas mais sont plutĂ´t en prise avec leurs dĂ©mons et leur nouvelle foi pour le dieu unique mais One Eye (Mads Mikkelsen, aussi impressionnant et mystĂ©rieux qu’il est silencieux) est lĂ  pour leur rappeler leurs anciennes croyances sur cette terre hostile.

Winding Refn, avec ce Valhalla Rising, c’est un peu comme si Kubrick Ă©tait passĂ© au pays des viking. Un cadre brut et parfaitement maitrisĂ© pour une puissance Ă©vocatrice incroyable. valahalla rising mikkelsenPas de superflu, chaque dialogue, chaque plan est parfaitement choisi avec minutie. Et au milieu de ça, il y a les visions, les rĂ©flexions que l’on commence Ă  avoir. Entre fascination devant les images et ennui devant le rythme lent du film, le cĹ“ur et l’esprit balancent. C’est sĂ»r le film ne laisse pas indiffĂ©rent et il lui faudra du temps et de multiples visionnages pour le comprendre. Car le film donne autant qu’il reprend, les vikings sont sauvages et ne s’apprivoisent pas. Ils laissent au contraire ensuite l’esprit vagabonder entre les multiples interprĂ©tations possibles de l’histoire et du final.

Donc non, on ne ressort pas indemne de cette odyssĂ©e brumeuse et mystĂ©rieuse. Un grand trip physique et psychique dans des contrĂ©es inconnues qui marque, et laisse dans notre esprit la trace d’une Ĺ“uvre hors du commun.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 21/03/2010 Ă  13:35 | #1

    Je pense malheureusement que de multiples visionnages ne peuvent que dissiper la brume des premières minutes : Valhalla Rising manque de propos et se complait dans un culte de l’image.
    Pour moi, il me rappelle plus Stalker de Tarkovski qu’un Kubrick : il y a ce voyage « sensoriel » au coeur de la nature, mais lĂ  oĂą le cinĂ©aste russe proposait une vĂ©ritable rĂ©flexion sur la sociĂ©tĂ© et l’Homme (en plus du trip mĂ©taphysique), Refn se condamne Ă  une sorte de dĂ©monstration de volontarisme par une bande de vikings chrĂ©tiens.
    Globalement, je suis déçu, surtout en repensant aux nombreuses qualités des premiers chapitres.

  2. Fred
    21/03/2010 Ă  13:54 | #2

    Quoi qu’il arrive c’est un film qui marque. Qui sera considĂ©rĂ© comme un chef d’Ĺ“uvre ou comme un monument d’ennui. Perso, c’est un peu des deux, ça dĂ©pend des moments et des scènes. Mais mĂŞme si il m’incite Ă  rĂ©flexion, ce ne sera pas un de mes films prĂ©fĂ©rĂ©s.