My Screens

En adaptant le comics déjà culte de Mark Millar, Matthew Vaughn nous offre un film de super-héros qui assume clairement son rôle de divertissement cool. De quoi se prendre un coup de pied au c**.

Il y a des adaptations dont la destinée est assez surprenante. Avec Wanted, succès surprise au box-office, Mark Millar a d’un seul coup intéressé les producteurs. Le scénariste de comics un poil mégalo et as du marketing ne s’est donc pas reposé sur les lauriers. A peine a-t-il entamé l’écriture de son nouveau projet avec le dessinateur John Romita Jr qu’il projette déjà d’en faire un film. Son nom Kick-Ass. Le pitch : et si un gars ordinaire, dans notre monde réel, sans pouvoir, voulait vraiment devenir un super-héros de bd ? Sans l’aide des studios, et avec le réalisateur Matthew Vaughn (Layer Cake et Stardust) à la caméra, il commence donc à tourner le film alors que les premiers numéros du comic-book commencent tout juste à sortir. Mais le savoir-faire de l’énergumène fait monter la pression lors de la diffusion des premières images au comic-con et avec les chiffres de ventes exceptionnels de l’ouvrage. Alors les studios (Lionsgate en l’occurrence) se décident enfin à financer la sortie du film.

Du coup, l’adaptation est attendue sur les écrans de pieds ferme par les comics-fans, geeks et autres fans de super-héros et de films funs et badass. Le résultat est en tous points semblable aux planches. J’entends donc par là que c’est bien fidèle et devrait rassurer les fans tout en éloignant les détracteurs. Car Matthew Vaughn épouse bien le style de narration de Millar : brut de décoffrage, sans forcément faire de transition entre les instants d’action trash et de sentimentalisme ou pseudo introspection. Le résultat est donc plutôt fun et décomplexé. Bien sûr, certains petits changements ont été aménagés par rapport à la bd (il faut dire que l’aspect sanglant de certaines planches aurait été too-much sur l’écran) sans en trahir l’esprit et même en y approfondissant certains personnages.

Outre cette réalisation qui colle parfaitement au comics, il y a les acteurs qui sont tous bons. Aaron Johnson campe le jeune Dave Lizewski avec conviction. Mark Strong endosse encore une fois le rôle du méchant de service et Nicolas Cage apparait enfin dans un rôle honorable, celui de Big Daddy. Mais celle qui attrape toute la pellicule et sans qui le film ne serait pas aussi réussi, c’est bien la jeune Chloë Moretz. Dans la peau de Hit Girl, elle dégomme tout sur son passage, aussi bien les bad-guys que l’écran et les spectateurs. Car une gamine de 12 ans qui coupe des têtes et des jambes à tour de bras, qui flingue à tout berzingue et lance balance des lignes de dialogues trash, ça passe ou ça casse. Et ici, ça passe complètement, et même plus. La gamine a un bon avenir devant elle.

Mais la réalisation (qu’on aimera ou non) et les acteurs ne sont pas les seuls atouts du films. Car, non content d’appuyer son récit de super-héros (en soit pas aussi original que ce qui est vendu car il ne s’agit que d’un Spider-Man d’aujourd’hui) sur des références à la pop culture de nos jours (Youtube, Lost, Hellboy), et des scènes choc (la scènes de torture puis de sauvetage est saisissante de réalisme et d’idées), il est porté un humour bien senti et une BO d’enfer (Prodigy et Bad Reputation de Joan Jett en tête) qui lui sied parfaitement.

Avec tous éléments bien mixés, il en ressort sur grand écran un cocktail explosif qui devrait satisfaire les fans. Un petit défouloir par moments assez jouissif. Ici, il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Le film est fun, trash, cool et se laisse regarder avec un plaisir certain.

PS : Merci au Club 300 Allociné pour l’invitation en avant-première le 26 mars dernier. Un vrai bonheur de découvrir le film que j’attendais et en plus de repartir avec un t-shirt aux couleurs de Kick-Ass.