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Jackass 3D, critique

posté le 03/11/2010

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Cabrioles scatologiques et grand huit de la puérilité, mais surtout aventure cinématographique éprouvante, Jackass en résumé c’est cela. Un mélange de cascades, de défis d’adolescents attardés cherchant à se prouver qui sera le plus taré, le plus scientifiquement dérangé prêt à mettre sa vie en danger pour parvenir à l’ultime jouissance : faire rire ses potes, parce que l’un a réussi son challenge ou surtout parce que l’autre s’est magnifiquement vautré.

Mercredi 27 octobre, la sortie ciné événement de la semaine c’était l’avant-première de Jackass 3D. Peut-on vraiment parler de cinéma quand il s’agit d’une succession de scénettes n’ayant aucun lien entre elles, ne serait-ce que partagé par cet attrait commun pour le défi débile et le danger drôle. Retrouver Jackass, 3ème film après une série de XX épisodes, c’est un peu comme revoir après quelques années, ses vieux potes du collège avec qui on faisait des bêtises. Il est intéressant de voir ce qu’ils sont devenus.

Ce soir là, on aura aperçu pendant 2 min 50, Jeff Tremaine, Bam Margera et la star ( ?) Johnny Knoxville. Bon, après une rapide introduction traduite simultanément, les supers stars américaines (re ?) repartent en coulisse. Le film se lance et c’est parti pour 1h30 de vidéos gags version RED BULL, skate et potes gravos !!

10 ans après, la nouveauté est que le récit des aventures de la bande d’inconscients la plus populaire de MTV a été filmé en 3D. Malheureusement, le format n’est pas décisif dans ce chef d’œuvre mis à part pour voir un godemiché voler et passer au travers d’un verre de lait avant d’arriver dans la figure d’un comparse étonné.

Au-delà de cela, la nouveauté c’est une amélioration dans la mise en scène, le choix des plans, l’utilisation du ralenti, la décomposition des actions permettant d’en profiter encore plus et sous toutes les coutures.

Difficile de faire mieux/pire que ce que les Jackass ont mis en boîte jusqu’à maintenant. Mais que le spectateur et le fan se rassurent, on trouve toujours des trucs stupides à faire et la matière fécale et autres fluides corporels sont une ressource intarissable pour motiver les pitreries les plus nauséabondes.

Alors, ils ont pris de la bouteille, ont plus de tatouages, de looks branchés travaillés, mais n’ont pas vraiment gagné en sagesse. Enfin certains oui, d’autres ne semblent pas encore intéressés à réfléchir à l’avance à la conséquence de leurs actes. Cela reste du divertissement, qui se prépare bien à l’avance et faisons confiance à l’industrie américaine championne dans le domaine de « l’Entertainment ». Le poids du temps se fait sentir et 10 années passées à se faire du mal laissent forcément des traces. Par contre, on ne pourra qu’apprécier les commentaires des participants à la fin de chaque action qui ponctuent non sans trop de bon sens l’inexorable fatalité qui en découle. Eh oui, il fallait réfléchir avant d’offrir sa bouche au dard de deux scorpions. Après quelques saynètes bien stupide, on a le droit à quelques secondes de caméra filmant les protagonistes réagissant à ce que l’un d’entre eux vient d’accomplir ce qui donne : « et qu’est ce que tu pensais qui allait bien pouvoir se passer » ou autres tirades pleines de bon sens, au final. Etonnant ?!?

On relèvera parmi tant de stupidités marrantes : le jeu de balle avec des abeilles, le saut à mobylette usagée au-dessus d’une rivière (un classique), les merveilles que l’on peut accomplir avec des pets sortant à volonté, le tronçonnage d’un arbre avec 2 personnes perchées à la cime, des balles de sport projetées à des vitesses prodigieuses dans des parties sensibles (quoiqu’à grande vitesse, tout le corps devient sensible), mention spéciale pour l’ingéniosité de la scène avec l’avion à réaction ou le tir aux canards modifié.

Difficile pourtant de faire du neuf quand il s’agit de se faire mal, de choquer, de se provoquer des hauts le cœur jusqu’à en vomir, on pourra donc déplorer la similitude avec certaines cascades déjà accomplies par le passé. Le talent de ces comédiens/fous dingues à ses limites.

Un bon cru tout de même ce Jackass 3D. Du vieux, à la sauce 2010, beaucoup de nostalgie après 10 ans passées au service de la jeunesse déraisonnée avides de sensations fortes, véritable exutoire à une société trop sérieuse où règne le politiquement correct. Toujours aucune limite, morale ou conscience. La vie est définitivement une fête et si se blesser était un métier, Jackass serait extrêmement riche (ah oui, ils le sont en fait).

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