Culte du dimanche : Duel
Certains se demandent aujourd’hui comment Steven Spielberg a pu devenir l’un des rĂ©alisateur les plus populaires d’Hollywood. Pour cela, il n’y a qu’Ă regarder son premier film, Duel, qui montre tout son savoir-faire avec une efficacitĂ© redoutable.
1971. Steven Spielberg est en train de faire ses armes Ă la tĂ©lĂ©vision en rĂ©alisant quelques courts-mĂ©trages et Ă©pisodes de sĂ©rie tĂ©lĂ© (dont un pour Columbo) et voici qu’on lui propose de rĂ©aliser un petit tĂ©lĂ©film pour de week-end pour ABC. On lui donne 10 jours, il en aura 13 pour finaliser Duel qui passera finalement sur le grand Ă©cran.
Pour ceux qui l’ignorent, Duel raconte donc la poursuite infernale entre un commercial dans sa Plymouth et un camion, massif monstre de mĂ©tal. En moins de 90 minutes Spielberg rĂ©ussi Ă coller des frissons aux spectateurs Ă tel point que l’on a pas vraiment envie de reprendre la route après avoir vu le film. Dès le dĂ©but il installe son dĂ©cor (le dĂ©sert californien) et ses personnage pour ne plus les lâcher. Le script (dĂ©veloppĂ© par Richard Matheson, auteur culte de Je Suis une LĂ©gende et The Box) est simple mais le jeune Steven se montre prĂ©cis et dynamique, Ă l’image de ce qu’il proposera plus tard dans ses blockbusters (on peut d’ailleurs dĂ©jĂ repĂ©rer certains tics de mise en scène comme son utilisation des miroirs/rĂ©troviseurs).
Steven Spielberg s’attache tout de suite au personnage de cet homme dont le quotidien devient en quelque minutes un enfer (impeccable Denis Weaver) devient Ă chaque instant plus intense tout en faisant du camion un personnage Ă part entière. En effet, en ne donnant que très peu d’indices sur la prĂ©sence d’un homme dans la cabine du chauffeur (on aperçoit juste son bras ou ses santiags Ă de rares instants) et en soignant le look de la machine (usĂ©e, fumante et au klaxon qui rĂ©sonne au loin), il en fait un vĂ©ritable monstre de mĂ©tal implacable dont la menace Ă©touffe chaque image.
En plus de crĂ©er un vĂ©ritable monstre et en ancran son film dans le dĂ©sert nous ramène dans les codes du western (en particulier dans le face Ă face final) qu’il mĂ©lange habilement Ă ceux d’un film hitchcockien tout en nous offrant l’une des courses-poursuite les plus haletantes du cinĂ©ma. Dans ce milieu hostile, l’aide se fait rare et le hĂ©ros ne peut compter que sur lui-mĂŞme et sur sa voiture capricieuse pour s’en sortir. Peu Ă peu le dĂ©cor qui s’Ă©tend Ă l’horizon se resserre pour Ă©touffer le spectateur comme le chauffeur de la Plymouth.
Pour un simple tĂ©lĂ©film, Spielberg met les petits plats dans les grand et propose en rĂ©alitĂ© un vĂ©ritable film de cinĂ©ma. Dès lors les producteur ressortent le film sur grand Ă©cran et il se verra mĂŞme rĂ©compensĂ© au festival d’Avoriaz. A partir de lĂ , l’histoire est en marche. Spielberg embrayera avec 2 films qui explorent chacun une facette de ce Duel : le road-movie Sugarland Express et surtout Les Dents de la Mer. Premier film de Spielberg, ce redoutable Duel est donc Ă voir absolument pour y dĂ©celer ce qui a fait du rĂ©alisateur d’E.T. et Indiana Jones le plus grand entertainer du cinĂ©ma.
publié dans :Cinéma Culte du dimanche
Le pire en voyant ce film c’est qu’on en vient Ă se dire que depuis on a vu peu de films avec un tel suspense…Perso, je le revois toujours avec plaisir.
Comme Bruce j’aime ce film Ă la tension insoutenable. Pourtant le scĂ©nario est simple, mais la mise en scène est sacrĂ©ment efficace !
Et pourquoi donc Steven s’est mis Ă rĂ©aliser que des films pour enfants par la suite ?? Triste
Simple et efficace oui !
@ChrisC en mĂŞme temps des films « pour enfants » comme E.T. j’en demande tous les jours