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Buried, critique

posté le 02/11/2010

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Imaginez-vous enterrĂ© vivant, seul dans une boite sous terre. C’est l’Ă©touffante experience claustrophobe que vous propose Buried.

Ryan Reynolds se rĂ©veille dans une boite, sous terre, en Irak avec pour seul objets un briquet et un tĂ©lĂ©phone portable Ă  moitiĂ© chargĂ©. VoilĂ  tout le concept de Buried. Concept ultra casse-gueule mais qui a justement assez de gueule et d’audace pour maintenir le spectateur accrochĂ© Ă  son siège en attendant la sortie.

Après un gĂ©nĂ©rique très hitchcockien, le film commence avec une minute de noir complet. Nous sommes dĂ©jĂ  dans la boite. Pas d’introduction pour nous prĂ©senter le contexte ou le personnage, on est plongĂ© directement avec le hĂ©ros dans cet espace on ne peut plus exigu et nous y seront jusqu’Ă  la fin du film. Non, nous ne suivrons pas d’autres personnes Ă  l’exterieur pour avoir un autre point de vue, pas plus que nous n’aurons de flash-back pour en savoir plus ou meubler le film. Et pourtant Rodrigo CortĂ©s rĂ©ussi son pari, nous tenir en haleine pendant 1h30 avec un seul protagoniste, un lieu unique et quasiment en temps réèl.

Pour arriver Ă  ce rĂ©sultat, il trouve tous les ressorts dans le scĂ©nario pour maintenir la pression. En cela, l’idĂ©e du tĂ©lĂ©phone portable est excellente puisqu’elle permet au hĂ©ros de s’exprimer mais aussi et surtout de faire avancer l’histoire. Selon les protagonistes appelĂ©s, Paul va se sentir menacĂ© (par les terroristes), ou en colère (contre son administration incapable). Le doute s’installe Ă  chaque fois qu’une personne dĂ©crochera. Dit-elle la vĂ©ritĂ© ou ne cherche-t-elle qu’Ă  rassurer le hĂ©ros qui est de toute façon condamnĂ© puisqu’introuvable ? Autant de questions sans vraiment de rĂ©ponse auxquelles doit faire face Paul en interprĂ©tant les phrases et le ton des interlocuteurs pour entrevoir son destin.

A cĂ´tĂ© de ce scĂ©nario parfois un brin tirĂ© par les cheveux (lĂ©gèrement incohĂ©rent par moments, le seul essoufflement Ă©tant l’apparition d’une petite compagnie dans la boite),  il y a la mise en scène au cordeau de Rodrigo CortĂ©s. Le jeune rĂ©alisateur espagnol montre ici tout son talent en gardant un rythme soutenu et surtout en proposant une manière inspirĂ©e et inventive de filmer, oĂą tous les angles et mouvements de camĂ©ra possibles dans cet espace confinĂ© sont utilisĂ©. Du coup, il n’y a presque pas de redite sur les plans utilisĂ© et la tension ne fait que monter jusqu’Ă  un final Ă  couper le souffle.

D’un autre cĂ´tĂ©, on aurait pu craindre que le fade Ryan Reynolds ne nous ennuie pendant 1h30 mais c’est le contraire qui se produit. L’acteur se montre simple mais surtout, il campe un monsieur tout le monde dont la situation lui Ă©chappe. Du coup, l’identification au spectateur est immĂ©diate et on ne peut qu’accompagner le hĂ©ros dans ces dĂ©marches. Lorsque l’on dĂ©couvre l’histoire de Paul au travers de ses coups de fils plus personnels, l »empathie fonctionne Ă  plein rĂ©gime. L’acteur prouve donc ici qu’il n’est pas que le mari de Scarlett Johansson et Deadpool muet et qu’il peut se risquer dans des projets audacieux en apportant un vrai atout d’interprĂ©tation (de bonne augure pour Green Lantern).

Finalement, Rodrigo CortĂ©s nous propose avec Buried le huis-clos ultime, suffoquant Ă  souhait. A la fin du film, une seule envie pour les plus claustrophobes, en sortir. Aurez-vous le courage de tenter l’expĂ©rience ?

Au passage, merci à Allociné pour cette avant-première dans le cadre du Club300.

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