Accueil > Cinéma, Culte du dimanche > Culte du dimanche : The Dark Knight

Culte du dimanche : The Dark Knight

posté le 09/08/2009

tdk horizon

On inaugure une nouvelle rubrique en ce dimanche. Toutes les semaines, review d’un film culte (en tout cas pour moi). Cette semaine on commence avec LE film de 2008 qui a ravi à la fois les critiques et le public : The Dark Knight.

TDK affEn 2005, Chris Nolan, déjà auteur du remarqué Memento, remettait sur pied le personnage de Batman. Il faut dire qu’il avait bien souffert avec un Batman & Robin de triste mémoire. Avec Batman Begins c’est un nouvel univers plus sombre, plus violent, où la mafia a bien sa place que Nolan met en place. Il y expose également les origines de Batman avec un Christian Bale au top. Le film est un succès à la fois public et critique. Avec un final annonçant le Joker, tout est donc en place pour que la suite soit très très attendue.

Et en 2008, après une pause avec le très bon Prestige, Nolan nous offre donc The Dark Knight. Avec une communication teasing très réussie (plus d’une dizaine de sites Internet liés), l’annonce du Joker puis de Two Faces et le malheureux décès d’Heath Ledger, tout est là pour que le film soit déjà culte avant sa sortie. Il ne lui reste plus qu’à le prouver. Et lorsque le film sort sur les écrans, c’est tout simplement un choc. On s’attendait à un bon film, mais en ressortant de la salle, c’est bien plus : un grand film.

Tous les ingrédients sont là pour un film réussi. Tout d’abord, un scénario béton : une histoire intelligente, très sombre et surtout très dense qui enchaîne les événements et plans machiavéliques et chaotiques du Joker pendant 2h30 et nous replonge comme rarement dans une paranoïa tout droit sortie de l’Amérique post-11 septembre. Tout est lié, sans que l’on s’en rende compte.

TDK heroes

Ensuite, il y a la mise en scène de Chris Nolan qui ancre ses personnages hors-norme (Batman, Joker, Two Faces) dans une réalité possible. Nolan filme son histoire et ses personnages comme un thriller. Les scènes d’action sont violentes, impressionnantes, haletantes et vraiment sous tension. La scène de braquage d’introduction en est un exemple, l’attaque du fourgon blindé en est un autre. De vrais moments de bravoure qui montrent qu’il n’y a pas besoin d’avoir une mise en scène épileptique pour faire entrer les spectateurs dans l’action. Mais Nolan est aussi très à l’aise dans les scènes de dialogues, en particulier celles où le Joker est présent. Rien que l’entrée du Joker dans la recéption chez Bruce Wayne et son face-à-face avec Rachel Dawes montrent une tension incroyable. Bref, Nolan maitrise son film de A à Z.

DDKMais ce qui fait aussi le succès du film, ce sont les personnages et les acteurs qui les campent. En premier lieu, le regretté Heath Ledger. Il campe ici un Joker indomptable, imprévisible, violent, cinglé, à mille lieues de Jack Nicholson qui avait déjà marqué le rôle de son empreinte. Ici, le Joker est vraiment une menace permanente et dérangeante. D’autant plus que ses origines sont floues (2 histoires différentes mais toutes aussi glauques pour raconter ses cicatrices), et qu’il a même parfois un comportement de gamin (sa sortie de l’hôpital qui explose), sans oublier sa réplique culte « Why so serious ?« . Heath Ledger est donc parfait et l’on comprend qu’il ai pu être anéanti par ce rôle intense.

A côté, les autres acteurs ne font pas pâle figure. Aaron Eckhart campe un Harvey Dent tout en nuance, un chevalier blanc qui va peu à peu sombrer vers le côté obscur sous l’influence du Joker (leur discussion à l’hôpital) et de ses méfaits (la disparition de Rachel). Christian Bale est toujours aussi bon en Bruce Wayne / Batman qui se retrouve cette fois-ci dans le simple rôle de justicier qui va devoir adopter de nouvelles méthodes pour vaincre son ennemi mais cherche quand même à rester un tant soit peu humain. Le film ne porte plus sur ses épaules et il ne sert plus qu’à souligner la folie du Joker par rapport à l’ordre moral en vigueur à Gotham. Je tiens aussi à souligner la performance de Gary Oldman dans le rôle de Gordon qui est le plus droit et humain des personnages. Sans oublier évidemment Michael Caine, Morgan Freeman et Maggie Gyllenhaal qui sont tous impeccables dans leurs rôles.

TDK cardsAjoutez à tout cela des effets spéciaux efficaces et discrets (donc réussis), au service de l’histoire, mais surtout une musique géniale par Hans Zimmer et James Newton Howard. En effet, le thème du Joker, plus mécanique que mélodique, créé une tension incroyable dès qu’il apparait, celui de Two Faces est dramatique à souhait et l’extension du thème de Batman est héroique comme il se doit. Une musique qui entre bien dans le film et contribue pleinement à cette noirceur et cette tension.

Avec ce résultat, hors norme, ce Dark Knight n’est pas devenu que le meilleur film de super-héros, mais aussi le plus adulte et tout simplement un grand film de cinéma. Ce n’est pas pour rien qu’il sera nommé aux oscars (même si dans trop peu de catégories à mon goût) et surtout qu’il sera le plus gros succès de l’année et même de tous les temps au box-office. Un chef d’oeuvre au succès mérité et qui devrait formidablement bien vieillir. Reste à savoir si Nolan arrivera à passer la malédiction du 3e volet (en général, les n°3 sont toujours moins réussis). Comment va-t-il arriver à faire mieux ? Nous verrons bien. En attendant, regarder The Dark Knight est toujours un bonheur.

Plus d’infos sur ce film

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. Pas encore de commentaire