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Culte du dimanche : Sunshine

posté le 15/11/2009

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Quoi qu’on en dise, avec Trainspotting, Danny Boyle est vite devenu un réalisateur culte. Mais l’un de ses films les plus intéressants est bien Sunshine.

sunshineAFFDanny Boyle est un réalisateur éclectique. Entre le film social, d’horreur ou la comédie, il s’essaie un peu à tout. Toutefois, dans son Å“uvre, il y a deux thèmes qui reviennent en permanence : l’argent (Trainspotting, Petits meurtres entre amis, une Vie moins ordinaire, Millions, Slumdog Millionaire) et l’étranger / l’inconnu (La Plage, 28 jours plus tard). Sunshine fait partie de cette seconde catégorie.

Avec Sunshine, le réalisateur britannique s’essaie donc au film de science-fiction. L’histoire d’un groupe d’astronautes chargé d’aller rallumer le soleil alors que celui-ci s’éteint, mettant en péril l’existence de la vie sur Terre. Évidemment, au court de la mission, les choses ne se passeront pas comme prévu.
D’emblée, le réalisateur nous plonge dans le contexte : l’espace, un équipage réduit, plus de communication avec la Terre, une mission précédente qui a échoué. On est donc proche de grands classiques de la SF comme 2001, Solaris ou Alien. D’autant que l’histoire prend le temps de s’installer et de présenter l’équipage, les compartiments du vaisseau, le tout devant un soleil hypnotique.
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Grâce à une mise en scène exemplaire, presque tape-à-l’Å“il mais sans l’être, on se sent vraiment dans le vaisseau, avec l’équipage. Il y a un travail vraiment impressionnant sur le son qui nous immerge dans l’espace et donne une personnalité au vaisseau. Et l’image n’est pas en reste avec de sublimes plans, en particulier lorsqu’apparait le soleil. Sans oublier la magnifique partition de John Murphy (avec Underworld) à pleurer lors des 2 scènes les plus marquantes (la mort du capitaine Kaneda et le plongeon de Capa). Une réussite technique indéniable qui hypnotise le spectateur. Jamais on n’avait pu voir le soleil de cette manière.

sunshine3Du côté des comédiens, c’est également une réussite. Boyle retrouve Cillian Murphy qu’il venait de diriger sur 28 jours plus tard. Il introduit Rose Byrne dans son univers (on la retrouvera dans 28 semaines plus tard qu’il produira) et Chris Evans trouve enfin un vrai rôle consistant. Ajoutons également Michelle Yeoh ou encore Cliff Curtis, tous parfaits.

Mais comme la mission ne tourne pas comme prévu, la mise en scène va évoluer. Dès lors qu’un étranger sera à bord, elle passera de contemplative à floue pour nous montrer que la menace est inconnue et son esprit confus. Un parti-pris risqué mais logique avec une véritable signification pour l’histoire et ce nouveau personnage que l’on ne peut montrer. sunshine sunDès lors le film empruntera aussi une dimension mystique avec une réflexion sur la place de l’homme dans le courant de l’univers et redonnant au soleil son rôle de divinité décidant de la vie ou de la mort. Une orientation à laquelle certains auront du mal à adhérer mais qui donnent toute son identité au film, n’en faisant pas un ersatz de 2001 et cie mais bien une vrai film d’auteur avec sa personnalité propre.

Avec tous ces éléments, le film se détache véritablement du film catastrophe auquel on pouvait s’attendre au départ (du type Armageddon ou the Core) pour avoir sa propre personnalité et être considéré comme un véritable film de science-fiction. Le premier film de SF spatiale des années 2000. Malheureusement ignoré du public et sortie, la faute à une promo quasi-inéxistante et à une sortie à une période inadaptée, le film va devoir attendre pour se faire reconnaitre. Mais pour ceux qui l’ont vu et apprécié, le film est entré directement dans le cercle des films cultes.

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