Culte du dimanche : Edward aux Mains d’Argent
Les dĂ©coration de NoĂ«l se mettent en place dans les villes, les marchĂ©s de NoĂ«l sont aussi installĂ©s. L’occasion donc de revenir sur un film de Tim Burton de circonstance : Edward aux Mains d’Argent.
En 1990, Tim Burton vient de cartonner avec l’adaptation lĂ©gendaire de Batman qui installait Jack Nicholson dans le rĂ´le du Joker (jusqu’Ă la performance d’Heath Ledger dans Dark Knight). Grâce Ă ce succès, le rĂ©alisateur de Beetlejuice a les coudĂ©es franches pour rĂ©aliser le film qu’il veut : Edward aux Mains d’Argent.
Dans une petite ville de banlieue amĂ©ricaine typique des annĂ©es 70, clean et oĂą tous le monde s’entend merveilleusement va dĂ©barquer le jeune Edward, crĂ©Ă© dans le château surplombant la ville par un savant qui n’aura jamais eu le temps de l’achever.
Dès le dĂ©part, tout semblait dĂ©signer Tim Burton pour raconter cette fable magique sur la tolĂ©rance et l’acceptation de la diffĂ©rence. Le rĂ©alisateur fantasque va donc avec ce film installer dĂ©finitivement son univers gothico-romantique, poĂ©tique et enfantin et ses hĂ©ros solitaires, rĂŞveur et exclus de la sociĂ©tĂ©. Le sombre château contraste avec la ville colorĂ©e mais peu Ă peu cette impression va s’inverser car l’intĂ©gration d’Edward dans ce monde qui lui est Ă©tranger ne se fera pas sans heurts. La ville deviendra donc au fur et Ă mesure plus sombre alors que le château va refleurir, faisant ainsi revenir Edward dans un lieu familier, sa vĂ©ritable maison.
Ce film deviendra Ă©galement culte pour 2 raisons de casting. La première est la prĂ©sence de Vincent Price (que Burton vĂ©nère par dessus tout) dans le rĂ´le de l’inventeur d’Edward. Ce sera malheureusement le dernier rĂ´le de l’acteur lĂ©gendaire de films gothiques. La seconde et la plus Ă©vidente aujourd’hui, est la prĂ©sence de Johnny Depp. DĂ©barquĂ© de 21 Jump Street, le jeune acteur change de registre et son image par la mĂŞme occasion pour cette première collaboration avec Tim Burton. Une collaboration qui deviendra une vĂ©ritable amitiĂ©. L’alchimie fonctionne si bien que les deux surdouĂ©s se retrouveront sur pas moins de 7 films.
Une autre collaboration efficace dans la durĂ©e qui donnera son identitĂ© sonore au film est la collaboration entre Tim Burton et le compositeur Danny Elfman. Pour Edward, il Ă©crit une musique magnifique, s’accordant parfaitement avec les images poĂ©tiques des sculptures d’Edward, des inventions de Price, de la dĂ©couverte de la ville. L’un des thèmes musicaux les plus beaux du cinĂ©ma.
En fait, avec Edward aux Mains d’Argent, Tim Burton aura permit Ă tous les enfants des annĂ©es 90 de s’identifier Ă son cinĂ©ma et aux adultes de retrouver leur âme d’enfant. Il impose dĂ©finitivement son univers visuel poĂ©tique avec hĂ©ros solitaire et entame une collaboration parmi les plus intĂ©ressantes avec l’acteur le plus douĂ© de sa gĂ©nĂ©ration. Rien de mieux pour en faire un film culte que chacun portera longtemps dans son cĹ“ur.
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