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I Hate Fairyland, Flutin c’était trop bien !

posté le 22/01/2019
Skottie Young met fin à son histoire de fantasy qui n’est pas vraiment pour les enfants. En 4 tomes, les aventures de Gertrude nous ont bien fait rire, c’est donc l’occasion de revenir sur I Hate Fairyland.

Au départ, Skottie Young était surtout connu pour ses skeches et ses couvertures variant chez Marvel qui permettaient de revisiter sous un angle enfantin les héros de la maison des idées. Et puis il s’est aventuré dans le pays d’Oz. Mais l’imagination du gars était trop fertile pour s’adapter à un univers déjà existant. Après une aventure avec Rocket Racoon, il s’était donc lancé dans l’écriture et le dessin de I Hate Fairyland il y a 4 ans.
On avait déjà eu l’occasion d’évoquer la série à la publication de ses premiers tomes mais le fait que l’auteur ait décidé d’y mettre fin au vingtième numéro (4e tome chez nous qui vient de paraitre chez Urban), valait bien un article dédié. Pour rappel, l’histoire est celle de la petite Gertrude, jeune fille aux cheveux vert fluo, qui est aspirée dans le monde enchanteur de Fairyland. Pour retrouver sa chambre, elle doit partir à la recherche d’une clé et donc vivre d’incroyables aventures. Mais 30 ans plus tard, elle est toujours coincée dans ce monde qui lui sort par les yeux. Pour ne rien arranger, elle est restée bloquée dans son corps de gamine. Devenue désabusée (oui, elle se biture avec son compagnon, la mouche clopeuse Larry) et ultra-violente, elle cherche toujours un moyen de partir … mais ne prendra jamais de bonne décision pour y arriver.

 Ce qui est bien avec I Hate Fairyland, c’est que Skottie Young laisse complètement libre court à son imagination et nous laisse deviner ce qui pourrait arriver si nous étions bloqué trop longtemps dans l’attraction It’s a small world de Disneyland. C’est donc à chaque fois un doux mélange de couleurs chatoyantes, d’univers ultra kawai, de monstres démesurés, de personnages hauts en couleurs et surtout de violence qui devient un véritable défouloir, sans oublier les injures automatiquement détournées dans ce pays de conte de fées.

Gertrude en roue libre

Encore mieux, l’histoire et l’héroine échappent régulièrement à l’auteur. Régulièrement, la plume de Skottie Young va plus vite que sa pensée et Gertrude ne prend jamais les chemins attendus. Alors qu’elle arrive sur le trône de Fairyland, elle laisse finalement tomber au bout d’un épisode parce que ça ne lui plait pas. Et puis si elle doit choisir entre deux portes dont une est clairement nommée « fin du monde » c’est celle-là qu’elle choisira. Comment du coup la guider ? Impossible ! Mais c’est justement ce qui est le plus réjouissant à la lecture de I Hate Fairyland, ce côté trash et complètement imprévisible. Et même quand on la pense morte, on s’aperçoit que le monde aura quand même besoin d’elle, malgré toutes les immenses bêtises comises.
D’ailleurs, l’auteur n’hésite pas non plus à y aller franco avec des personnages secondaires aussi drôles qu’horripilants. De la reine Cloudia à la joyeuse Happy ou le petit garçon en pyjama de dragon en passant par un champion viking et bien sûr l’acolyte dépréssif de notre héroïne, la galerie est plutôt bien trouvée et va nous étonner jusqu’à ce 4e tome où donc Gertrude va enfin réaliser une bonne action pour pouvoir retrouver le monde réèl … mais est-ce une bonne nouvelle pour nous ?
Il est dommage de voir une série aussi plaisante, remplie de fraicheur et d’audace s’arrêter seulement maintenant, mais autant apprécier que l’auteur soit assez lucide pour voir qu’il ne pourrait pas poursuivre indéfiniment la folie de Gertrude. Il y met donc fin de manière tout à fait appropriée etc’est avec plaisir que nous y replongerons à l’occasion, sans aucun lassitude.

 

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