Accueil > Cinéma, Critiques ciné > Critiques express : de Green Book à Vice

Critiques express : de Green Book à Vice

posté le 21/02/2019

Il y a eu pas mal de sorties ciné des dernières semaines. Forcément avec les vacances et l’approche des Oscars ! Mais en dehors de Dragons 3, qu’y a-t-il à voir au ciné … ou sur Netflix ? Passage en revue de Vice, Green Book, Lego 2, La Favorite et Velvet Buzzsaw.

Vice

Avec the Big Short, Adam McKay avait montré qu’il n’était pas qu’un réalisateur de comédie avec Will Ferrell mais qu’il pouvait aussi s’attaquer au démontage de système avec un casting de poids lourd. Cela dit il s’éparpillait un peu dans son discours et dans la démonstration. cela ne l’empêche pas de revenir à la charge avec un portrait épicé de l’ex-vice-président de Bush Jr, Dick Cheney. Et le format biopic, plus resserré que le large système des subprimes, lui permet de se concentrer sur la vision du pouvoir par un homme corrompu au plus haut point.

Car d’une certaine manière, McKay dresse de manière très ludique (avec une foule d’idées de narration et de montage) un portrait sans concession de Cheney qui va détruire un pays et le monde pour l’amour de sa femme. Une figure tragique mais surtout odieuse que l’on prend plaisir à admirer autant qu’à détester. A travers ce personnage campé par un Christian Bale époustouflant c’est tout un système politique qui est visé. Rarement une satire aura été aussi féroce et c’est aussi drôle que flippant.

Green Book

Quand Peter Farrelly fait un film sans son frère (ensemble ils ont notamment fait Mary à tout prix), il s’engage sur un terrain plus sérieux, celui du film sur le racisme et la tolérance. En effet le réalisateur raconte l’histoire vraie d’un videur de boite de nuit italien mal élevé de New-York qui devient le chauffeur d’un grand pianiste afro-américain sur les routes du sud intolérantes des Etats-Unis. Le premier va donc apprendre quelques bonnes manières et le second se décoincer tout en affrontant le regard des. gens du sud. Et il va naître de ce voyage une belle histoire d’amitié.

Le scénario est donc ultra balisé et on s’attend évidemment à tous les événements qui vont se passer et toutes les cases de démonstration d’intolérance (arrestation injustifiée des flics, risque dans un bar, non acceptation dans un restaurant) vont être cochées. Pas de surprises donc mais il y a tout de même un côté feel good qui l’emporte pour nous maintenir dans le road trip pendant plus de deux heures. L’alchimie entre Viggo Mortensen et Mahershala Ali fonctionne vraiment bien les nomination en meilleur second rôle pour ce dernier sont bien méritées. Le film prône donc la tolérance en enfonçant des portes ouvertes et ça marche d’une belle manière.

Velvet Buzzsaw

Netflix n’en fini pas avec les belles signatures. Et cette fois ils nous proposent le nouveau film du réalisateur de Night Call. Après avoir enfoncé les chaîne d’info poubelle, il s’attaque cette fois au milieu de l’art moderne dans un thriller satirique porté toujours par le génial Jake Gyllenhaal et Renee Russo. Une agent artistique trouve les oeuvre d’un artiste décédé et décide de les revendre contre son gré. Du coup les oeuvres vont petit à petit décimer des personnes de son entourage artistique.

Entre pure satire et pur film d’horreur, le film a souvent du mal à trancher et on ne sait pas trop il veut aller. D’autant plus que les personnages ultra caricaturaux n’aident pas à s’immerger tant on veut juste les voir mourir. Il reste alors le mystère qui fonctionne tout de même et surtout des mises à mort graphiques qui ne manquent pas d’idées. C’est déjà ça.

La Favorite

Yorgos Lantimos plonge cette fois dans le film d’époque en costume. Un nouveau moyen de dresser un portrait rempli d’absurde et du cruauté dans un film un peu plus grand public qu’à l’accoutumée. Il s’intéresse du coup à la méconnue reine Anne d’Angleterre, malade et mal à l’aise dans son rôle de monarque. C’est donc son amie Lady Sarah qui prend les choses en main pour faire en sorte que le pays gagne la guerre en cours. Mais quand la cousine de cette dernière, Abigail,  arrive à la cour, il se pourrait que son statut de favorite soit remis en jeu.

S’en suit alors une lutte de pouvoir entre Sarah et Abigail pour obtenir les faveurs d’une Anne complètement paumée. Une histoire évidemment féministe mais avant tout une histoire d’amour, d’amitié et de trahison qui destructeurs. A ce jeu l’histoire est intéressante et les comédiennes (Olivia Colman, Rachel Weiz et Emma Stone) impeccables, délivrant à la fois charisme  et émotions. On aurait presque aimé que le film s’embarque encore plus dans l’absurde pour mettre la cruauté de l’histoire encore plus en lumière et que le réalisateur tente moins d’effets de style dans sa manière de filmer (abusant du fish eye) pour rentrer pleinement dedans.

La grande aventure Lego 2

Il y a déjà 5 ans, la firme aux briques nous avait vraiment étonné avec la Grande aventure Lego, ôde à la créativité, remplie de référence autant que folies et d’idées. Un moment de bonheur aussi méta que sincère qui détonnait dans le monde de l’animation et de l’humour. Evidemment, devant ce succès, on n’allait pas échapper à une suite mais cette fois les créateurs Phil Lord et Chris Miller ne sont plus que producteurs (et plus concentré sur Spider-Man New Generation que sur cette suite). La main passe pour donner une suite directe où le monde des Lego a été détruit par les Duplo. Au moment où un nouveau personnage débarque, c’est le signe pour Emmett d’une nouvelle aventure qui pourrait signer l’apocalypse ou une alliance de paix.

Cette suite est aussi rythmée et remplie d’idées que le premier volet. Mais malheureusement, quelque chose ne fonctionne pas. Non seulement l’effet de surprise est passé mais surtout certains traits plus mercantiles sont ici forcés. Et derrière les chouettes vision du monde Lego apocalyptique, le personnage de Rex, l’innocence des duplos ou un étrange voyage temporel, il y a des choses qui ne passent pas. Trop de chansons, une intrigue qui peine à avancer et qui est bien plus prévisible et surtout beaucoup trop de rose et de paillettes. Du coup c’est la lassitude qui gagne. Mieux vaut donc se refaire le dérivé Lego Batman.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. Pas encore de commentaire