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Critiques en séries : secondes saisons d’été

posté le 30/07/2018

La première partie de l’été s’achève et les network ont déjà dévoilé leurs plus grosses cartes. En fait il s’agit surtout de secondes saisons plus ou moins attendues. D’un côté Westworld et the Handmaid’s Tale chez HBO et Hulu, de l’autre Glow et Luke Cage chez Netflix.

Le labyrinthe de Westworld

A sa sortie il y a un an et demi, tout le monde espérait que Westworld deviendrait la relève de Game of Thrones pour HBO. Mais la série de Jonathan Nolan, Lisa Joy et JJ Abrams s’aventure sur des terres bien plus complexes. La première saison devenait vraiment passionnante en la regardant d’une traite, révélant petit à petit la prise de conscience des robots et les plans d’une obscure société au leader insaisissable.

Cette seconde saison sera difficile à pitcher tant elle part dans différentes directions. D’un côté nous avons Maeve qui va tenter de retrouver sa « fille », de l’autre Dolores qui cherche à libérer les siens, même si elle doit tuer tout le monde pour y arriver. Et puis il y a toujours Bernard qui va enquêter sur les dessous du parc tandis que nous en apprenons plus sur la vie de William, l’homme en noir. Tout cela mêlé dans plus plusieurs timelines et avec cette éternelle question de savoir si les protagonistes sont des humains ou des hôtes.

Du coup les auteurs entretiennent pendant toute la saisons une certaine confusion qui devient rapidement lassante. Car Westworld a assez de densité pour être passionnante en tant normal avec des enjeux élevés et des intrigues de SF philosophique qui nous interrogent toujours sur notre condition. Mais en multipliant les pistes et mystères avec une complexité artificielle, on perd alors la simplicité qui aurait permis au message de nous atteindre plus directement.

C’est dommage car avec la découverte de 2 nouveaux parcs, une musique magnifique de Ramin Djawadi, des comédiens au meilleur de leur forme, une réalisation épique, tout est là pour nous emporter dans un grand spectacle d’une grande intelligence. D’ailleurs un épisode dédié à un hôte indien est passionnant et émouvant et le final est assez fou et promet une nouvelle direction qui peut être aussi passionnante. On espère donc que les auteurs essaieront de moins s’embourber dans leurs temporalités pour nous atteindre en plein coeur.

The Handmaid’s Tale : le conte qui tourne en rond

La première saison de the Handmaid’s Tale nous avait fait froid dans le dos. Dystopie qui revoyait la condition de la femme ramenée au moyen-âge, résonnant de manière particulière ave l’Amérique de Trump, on était sous le choc et laissé dans un vide incertain lorsqu’Ofred, enceinte (et donc avec un certain pouvoir) était emmenée de force ont ne sait où.

Cette 2e saison est donc la suite directe et l’on découvre rapidement qu’Ofred est en transit pour fuir, l’occasion pendant 2 épisodes de faire le point sur sa rébellion mais aussi d’explorer un autre versant de Gilead avec un retour sur le personnage d’Emily prisonnière dans des camps de travaux forcés. Oui, autant dire que l’ambiance n’est toujours pas au beau fixe et ça ne va pas aller en s’améliorant puisqu’Ofred est finalement capturée et ramenée chez les Waterford.

Un retour à la case départ qui signe aussi le début d’un nouveau cycle qui comporte toujours les mêmes humiliations. On aurait pensé découvrir plus de choses sur le passé des personnages, sur la construction et le fonctionnement de Gilead, mais ce ne sera que par petites touches. Et finalement Ofred tournera autant en rond (fuite, retour chez Waterford, fuite, …) que les créateurs semblent s’autosatisfaire dans le côté glauque toujours plus prononcé de la série.

Pourtant l’intensité fonctionne toujours aussi bien, avec des acteurs impeccables et même le personnage de Serena qui gagne en profondeur avec cette maternité qui l’amène à défier son mari. Mais on aurait pu penser que la série évoluerait pour porposer des choses plus intéressantes plutôt que de ressasser la même chose.

Glow : toutes sur le ring

Lors de la première saison, on découvrait une bande de femmes un peu paumées dans les années 80 qui trouvaient dans le catch leur unique issue. Féminisme, place de la femme dans les média et crêpage de chignon, voilà une série qui sous des airs légers et les maillots de lutteuses nous offrait des portrait touchants.

Les présentations étant faites, mais les rivalités pas encore dépassées, la saison 2 de Glow peut donc passer à la vitesse supérieure et proposer un show qui nous embarque tout de suite. La raison est simple, on aime beaucoup cette bande de femmes et elle nous font émouvoir autant qu’elles nous font rire. La série trouve maintenant son ton, son rythme et impose un show de qualité sur scène comme à l’écran. Bref, on en reprend pour une saison 3.

Luke Cage : recette Marvel lassante

Les séries Marvel continuent leur bonhomme de chemin sur Netflix avec une qualité et un intérêt toujours aussi variable. Si Daredevil et Jessica Jones sont des valeurs sûres, les autres ont encore leurs preuves à faire. Et Luke Cage ne va malheureusement pas y arriver. En effet, si la première saison était poussive, elle permettait d’en savoir plus sur le héros de Harlem, son passé, son quartier, avec des ennemis mafieux charismatiques.

Mais pour cette 2e fournée, il n’y a rien d’intéressant. L’intrigue s’étire inutilement autour de la vengeance du Bushmaster sur la queen Mariah qui devient totalement folle. Les 13 épisodes contractuels sont toujours une aussi mauvaise idée, surtout quand il n’y a rien à raconter. Du coup la série se perd dans des tunnels de dialogues ou de séquences qui ne font pas avancer l’intrigue ni les personnages. Luke Cage est ainsi totalement transparent, le Bushmaster n’est pas l’ennemi attendu et Alfre Woodard en fait des caisse pour rendre Mariah menaçante. On sauvera seulement Misty Knight qui illumine chacune de ses scène. Et quand on voit que l’épisode le plus sympa est celui où Cage est réuni avec Iron Fist, on a la confirmation que Marvel aurait du produire une série sur le duo plutôt que deux séries solos.

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