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Fondu au Noir, critique

posté le 05/01/2018

Avec toute la pile de comics Ă  lire, on a forcĂ©ment pris du retard. Mais si la pile n’a pas diminuĂ© avec les fĂȘtes, celles-ci ont tout de mĂȘme permis d’avoir le temps de boucler certaines lectures, et en particulier les 400 pages de Fondu au Noir, le nouveau roman graphique noir d’Ed Brubaker et Sean Phillips qui font encore des merveilles ! C’est dispo chez Delcourt depuis fin novembre et il est encore temps de plonger dedans !

Depuis ScĂšne de Crime en 1999, l’association du scĂ©nariste Ed Brubaker et du dessinateur Sean Phillips nous aura permis d’avoir de nombreuses heures de lecture dans une ambiance de film noir. Sleeper, Criminal, Incognito, Fatale, en prĂšs de 20 ans, le duo aura touchĂ© autant au fantastique qu’au super-hĂ©ros oĂč au simple polar avec leur point de vue bien particulier. Avec Fondu au Noir, ils poursuivent sur leur lancĂ©e en s’intĂ©ressant de plus prĂšs au Hollywood des annĂ©es 40. Au programme : meurtres, complots, starlettes et retours de guerre.

Comme de nombreux polars, tout commence par un meurtre, celui d’une starlette qui s’apprĂȘtait Ă  connaĂźtre la gloire. Et c’est le scĂ©nariste Charlie Parish qui la dĂ©couvre en se rĂ©veillant. Alors que le studio cherche Ă  Ă©touffer l’affaire et Ă  poursuivre le tournage et que le FBI s’en mĂȘle, il va aussi mener l’enquĂȘte de son cĂŽtĂ©.

On ne va pas en dire beaucoup plus sur l’enquĂȘte si ce n’est que toute l’histoire rĂ©sonne Ă©tonnamment dans l’actualitĂ© puisqu’évidemment, il est un peu question de harcĂšlement et de manipulation des starlettes par des producteurs sans scrupules. Mais l’enquĂȘte plonge aussi dans des arcanes historiques intĂ©ressantes et peu explorĂ©es par Hollywood. En effet, les auteurs n’hĂ©site pas Ă  replonger dans le contexte des listes noires de l’Ă©poque oĂč se trouvaient tous ceux qui Ă©taient soupçonnĂ©s de travailler avec des communistes.

Ajoutez Ă  cela un personnage dĂ©jĂ  perturbĂ© par son retour de guerre, des amitiĂ©s complexes et un discours un peu meta sur le mĂ©tier de scĂ©nariste, et vous obtenez une oeuvre de plus de 400 pages assez dense et passionnante Ă  suivre. On pourra certes reprocher Ă  Brubaker une conclusion un peu facile par rapport Ă  tout ce qui est Ă©voquĂ© avant mais l’ensemble se tient trĂšs bien et se lit finalement assez rapidement. D’autant plus que le style de Sean Phillips Ă©volue un peu tout en conservant sa noirceur.

Bref, Fondu au Noir est bien une oeuvre que n’aurait pas reniĂ© James Ellroy et dans laquelle le duo est encore une fois Ă  l’aise pour nous emporter dans les arcanes d’une certaine noirceur humaine. A lire !

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