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Un Raccourci dans le Temps, critique

posté le 13/03/2018

Avec Un Raccourci dans le Temps, les studios Disney adaptent un livre culte aux US et qui, vu le résultat au cinéma, ne devrait pas le devenir en France. Un ratage total malgré une bonne intention initiale.

Aux Etats-Unis, le livre Un Raccourci dans le Temps de Madeleine L’Engle sorti dans les annĂ©es 60 est tellement culte qu’il est dans le programme scolaire et berce donc tous les gamins de 10 ans. Et pourtant il n’y a eu qu’une adaptation en tĂ©lĂ©film jusqu’ici. Il n’en faut donc pas plus aux studios Disney pour acheter les droits et engager la production. Et le studio engagĂ© dans un discours social qui fonctionne plutĂ´t bien (il n’y a qu’Ă  voir le rĂ©sultat de Black Panther) met donc la rĂ©alisatrice engagĂ©e Ava DuVernay Ă  la barre de cette superproduction.

Elle devient donc la première rĂ©alisatrice noire Ă  rĂ©aliser un blockbuster de studio. Et pas n’importe lequel puisque c’est l’histoire d’une gamine noire qui va partir Ă  l’autre bout de l’univers pour sauver son père. Mise en avant des femmes forte et de la communautĂ© afro-amĂ©ricaine avec Oprah Winfrey en grande prĂŞtresse de la lumière, voilĂ  ce qui nous attend. Mais toutes les bonnes intentions du monde ne servent Ă  rien si le film est ratĂ©. Et ici, c’est mĂŞme plus qu’un ratage, une vĂ©ritable catastrophe.

Car si Disney nous a habituĂ© Ă  des films hors licences qui Ă©taient parfois un peu bancals et n’ont pas rencontrĂ© le succès tout en Ă©tant originaux (John Carter, A la Poursuite de Demain), il y avait tout de mĂŞme un contrat minimum sur la qualitĂ©. Mais ici, il y a tellement de dĂ©fauts que c’est presque un catalogue de ce qu’il ne faut pas faire que l’on pourrait Ă©tablir.

Un raccourci pour une philosophie hippie kitsch

De l’Ă©criture de l’intrigue nĂ©buleuse et aux enjeux jamais palpables aux personnages taillĂ©s Ă  la serpe dont la moitiĂ© ne sert Ă  rien et l’autre moitiĂ© est victime de lignes de dialogues sentencieuses et dignes de cours de morale de CP jusqu’Ă  la mise en scène plate qui souffre d’effets visuels mal gĂ©rĂ©s, de fonds verts horribles et de dĂ©cors mal exploitĂ©s, il n’y a pas grand chose Ă  sauver. Cela va mĂŞme jusqu’au point oĂą Reese Witherspoon se transforme en feuille de salade gĂ©ante qui vole Ă  cĂ´tĂ© de la papesse Oprah surmaquillĂ©e, vision d’horreur qui traumatisera plus d’un cinĂ©phile.

Alors il y aurait bien quelques petites choses Ă  sauver comme la superbe chanson Flower of the Universe de la trop rare Sade ou une la retrouvaille du père dans un dĂ©cor minimaliste. Mais cela reprĂ©sente tout juste 3 minutes sur un long film d’1h50 au look et Ă  la philosphie hippie de bas Ă©tage complètement kitsch des annĂ©es soixante. MalgrĂ© la bonne intention qu’il y a derrière, ce Raccourci dans le temps est donc complètement artificiel et vide de sens et ne rend absolument pas justice Ă  son pseudo combat.

Bref, ça fait mal de le dire mais parfois Disney peut aussi se planter et on souhaite bon courage aux spectateurs qui oseraient s’avancer dans ce raccourci vers le vide.

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