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Roulez Jeunesse, critique

posté le 17/07/2018

Une petite comĂ©die dramatique vraiment touchante pour grandir et occuper son Ă©tĂ© ? Je vous propose Roulez Jeunesse qui donne Ă  voir une nouvelle facette d’Eric Judor.

Avec son pitch, on pourrait penser qu’il s’agit du nouveau film de la bande de Philippe Lacheau. Alex a 43 et est dĂ©panneur dans le garage de sa mère. Quand il dĂ©panne une jeune femme et passe la nuit chez elle et qu’elle disparait le lendemain, rien ne va plus. Il se retrouve avec 3 gamins sur les bras.

On penserait alors que le film ne sera qu’une suite de gags avec le bĂ©bĂ© qui fait caca, l’ado en crise et le mĂ´me mal Ă©levĂ©. Et il y a un peu de ça dans la première partie de Roulez Jeunesse. A ceci près qu’Eric Judor n’est pas Lacheau et apporte alors une distance lunaire sur le sujet tout en restant touchant et rĂ©el et que son rĂ©alisateur Julien Guetta n’est pas lĂ  pour amuser la galerie mais pour parler de grandir et d’accepter des responsabilitĂ© en brossant un Ă©trange portrait de famille.

Un nouveau Eric Judor

Le comĂ©dien vĂ©hicule parfait de l’absurde depuis son duo avec Ramzy et ses participations chez Quentin Dupieux en passant par sa sĂ©rie Platane est ici impeccable dans le rĂ´le de ce jeune quarantenaire dĂ©passĂ© par les Ă©vĂ©nements. D’un seul coup il se retrouve face Ă  ses contradictions et va devoir rattraper le retard qu’il a pris dans ses responsabilitĂ©s personnelles et professionnelles. Il dĂ©veloppe alors une nouvelle facette, plus sĂ©rieuse et Ă©mouvante de son jeu.

Cet aspect du personnage est finalement, plus que les enfants, le grand moteur du film. Eric Judor apporte donc d’emblĂ©e beaucoup de sĂ©rieux au film, lorsqu’il faut ĂŞtre drĂ´le. Mais plus on avance, plus on comprend ses failles et frustrations. Et Julien Guetta dont c’est ici le premier long-mĂ©trage arrive très bien Ă  mettre cela en avant.

Drame ou comédie ?

En effet, le jeune auteur-rĂ©alisateur arrive très bien Ă  jouer sur l’humour et le drame, basculant de l’un Ă  l’autre au fur et Ă  mesure du film. Il nous permet de nous attacher avec sympathie avec les personnages Ă  travers des gags et rĂ©pliques bien senties dans la première partie avant de se tourner vers une dimension plus dramatique qui va forcĂ©ment nous toucher dans la seconde.

Roulez Jeunesse n’a toutefois pas non plus la prĂ©tention d’ĂŞtre la comĂ©die de l’Ă©tĂ© mais c’est justement cette retenue et cette approche des personnages qui va la rendre vraiment touchante et nous faire passer une jolie heure et demi au cinĂ©ma.

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