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No Dormiras, critique

posté le 11/05/2018

Un hopital psychatrique au lourd passé, des acteurs qui ne doivent pas s’endormir, forcément No Dormiras vire au récit horrifique, laborieux mais intéressant.

En 2011, Gustavo Hernandez avait fait sensation dans le cinéma de genre avec the Silence House (la casa muda) et son (faux) plan-séquence unique. Un exercice de style qui nous entrainait directement dans le récit pour tenter de nous effrayer. 7 ans plus tard, il revient avec un nouveau concept mais laisse tomber la démonstration technique pour se concentrer sur son histoire.

Dans No Dormiras, nous allons donc suivre Bianca, une jeune actrice qui va tenter d’obtenir le rôle principal d’une pièce. Mais la particularité de celle-ci, c’est qu’elle se déroule dans un véritable hopital psychitrique et la directrice de la troupe de théâtre expérimente une technique de jeu bien particulière. En effet, en privant ses comédiens de sommeil, ceux-ci son plus à même de délivrer des perfomances plus intenses et réalistes. Le souci est que cette privation peut aussi leur montrer des hallucination … ou leur montrer les esprits habitant encore les lieux.

Le concept est donc plutôt original et très intéressant, notamment pour explorer jusqu’où des acteurs et même dtes artistes sont prêts à aller pour décrocher le premier rôle et s’investir dans leur art, quitte à s’y perdre. En y greffant également une intrigue finalement plus personnelle pour l’un des personnages, le film gagne aussi en émotion comme dans la grande tradition du cinéma fantastique espagnol porté par Amenabar ou Bayona.

Cependant, le réalisateur peine tout de même parfois à raconter son histoire de manière fluide. En cherchant à entretenir certains mystères superficiels, en empilant quelques clichés de jump scares prévisibles, en n’étant pas très subtil dans l’écriture du personnage de la directrice campée par la talentuese Belén Rueda (les Yeux de Julia), et en développant des motivations assez artificielles pour son héroïne, il peine à nous happer dans son récit.

Toutefois le film recèle tout de même de quelques bons moments. Notamment des passages dans le côté psychotique bien réfléchis et une conclusion portant plus sur l’émotion avec tout de même une actrice principale qui se donne beaucoup et est une excellente révélation : Eva de Dominici.

Avec un véritable amour du genre, on ne demande donc qu’à ce que le réalisateur s’améliore en ne nous offrant pas un film tous les 7 ans pour arriver enfin à bien nous faire flipper et nous émouvoir. Il en a le potentiel.

 

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