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Critiques express : le Grand Bain, les Crimes de Grindelwald …

posté le 18/11/2018

Il y a encore eu pas mal de sorties intĂ©ressantes (ou moins) au cinĂ©ma ces dernières semaines. VoilĂ  donc en rĂ©sumĂ© ce que l’on a pensĂ© de Le Grand Bain, Les Animaux Fantastiques 2, Seule la Vie, Jean-Christophe & Winnie et Sale Temps Ă  l’HĂ´tel El Royale.

Le Grand Bain

De Gilles Lellouche, on a souvent l’image de l’acteur un peu lourd et le voir s’attaquer Ă  son premier film en tant que rĂ©alisateur nous faisait pas mal tiquer. Puis il y a eu le casting et les retours positifs autour du Grand Bain depuis sa prĂ©sentation Ă  Cannes. Et force est de constater que les louanges ne sont pas usurpĂ©es puisque non seulement le film est bien rĂ©alisĂ© mais en plus il est très touchant.

S’attardant sur un groupe de quadras/quinquas dĂ©prĂ©ssifs qui trouvent refuge dans la natation synchronisĂ©e masculine, le rĂ©alisateur nous offre alors un Full Monty Ă  la française vraiment rĂ©ussi avec une tendresse palpable pour ses personnages. Avec une grande bienveillance et un casting 5 Ă©toiles plus qu’investi, nous avons donc le droit Ă  un vĂ©ritable feel good movie.

Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald

Le premier volet des Animaux Fantastiques nous avait dĂ©jĂ  profondĂ©ment déçus avec ses personnages inconsistants et son histoire qui peinait Ă  avancer. Mais bon, l’univers de J.K. Rowling reste tout de mĂŞme passionnant et on pouvait ĂŞtre curieux de voir l’histoire enfin dĂ©coler dans le second volet. HĂ©las, ce ne sera pas encore pour cette fois. Le fameux Grindlewald s’Ă©chappe et fonce Ă  Paris et attends de retrouver Croyance qui, quand Ă  lui, cherche sa vĂ©ritable identitĂ©. D’un autre cĂ´tĂ©, Norbert est de retour, missionnĂ© par Dumbledore pour les retrouver et les arrĂŞter.

Mais tout cela reste des motivations bien floues et les personnages ne savent clairement pas ce qu’ils doivent faire dans cette histoire. Le rĂ©alisateur David Yates non plus d’ailleurs avec des scènes d’action illisibles et un Paris des 30 fantastiques mais boursouflĂ© aux effets visuels voyants. On peine donc vraiment Ă  suivre le film qui n’a rien Ă  raconter (sauf dans les motivations finales de Grindelwald) et dont on se contrefiche des personnages, quand ils ne nous Ă©nervent pas. Tout cela est donc une 2e introduction vide pour une histoire qui pourrait enfin dĂ©marrer dans le prochain Ă©pisode. En attendant, on apprĂ©ciera juste la courte apparition de Jude Law (parfait en Dumbledore jeune) et un Johnny Depp Ă©tonnament sobre dans son rĂ´le de Grindelwald.

Jean-Christophe & Winnie

Ca sentait le projet casse-gueule pour Disney. Dans la sĂ©rie des films d’animation qui passent en live, pourquoi s’intĂ©resser Ă  Winnie ? Et pourquoi confier ça Ă  Marc Forster qui n’Ă©tait pas spĂ©cialement en odeur de saintetĂ© rĂ©cemment ? Et quand les visuels de ces peluches trop passĂ©es Ă  la machine Ă  laver sont sortis, cela ne nous a pas plus rassurĂ©. La seule interrogation Ă©tait de savoir ce qu’allait faire Ewan McGregor lĂ  dedans.

Et puis en voyant le film, on se rend compte qu’on avait faux sur toute la ligne, que le concept, le design et la prĂ©sence de McGregor sont ici extrĂŞment cohĂ©rents dans ce film qui parle d’un adulte confrontĂ© Ă  tous les problèmes de la sociĂ©tĂ© (responsabilitĂ©, chĂ´mage, après-guerre), qui doit retrouver la simplicitĂ© de son âme d’enfant. Et le film fonctionne Ă  la perfection lĂ  dessus, trouvant alors une âme Ă  partager et utilisant la philosophie de Winnie pour nous ramener sincèrement aux choses simples et essentielles. Tout ce qu’on a envie de faire après, c’est des free hugs.

Sale temps Ă  l’hĂ´tel El Royale

Depuis La Cabane dans les Bois, on avait perdu de vue Drew Goddard. RestĂ© dans l’ombre (scĂ©nariste sur Seul sur Mars, showrunner sur la 1re saison de Daredevil, un projet Sinister Six qui ne verra pas le jour), le revoilĂ  avec un nouveau huis-clos qui s’amuse avec ses codes. Après l’horreur, c’est le polar noir ambiance 70’s qui est ici revisitĂ©. Dans un hĂ´tel sur la frontière entre la Californie et le Nevada, 7 individus cachant chacun un lourd secret dĂ©barquent et pourraient repartir avec un magot qui a Ă©tĂ© planquĂ© ici il y a 10 ans.

Comme Ă  son habitude, le scĂ©nariste s’amuse donc avec les codes pour rĂ©vĂ©ler les secrets de ses personnages mais aussi de l’hĂ´tel petit Ă  petit. EnchaĂ®nant les surprises, les personnages hauts en couleur et Ă  multiples facettes et surtout avec une rĂ©alisation sophistiquĂ©e qui pose une ambiance aguicheuse, on se laisse prendre au jeu, d’autant plus qu’il en profite pour rĂ©gler quelques comptes politiques et sociaux. Il est juste dommage que le film s’Ă©gare parfois dans certaines longueurs et verbiages pour vraiment plonger dedans. Mais on apprĂ©ciera la rĂ©vĂ©lation sensible et forte de Cynthia Erivo, largement Ă  la hauteur de pointures comme Jeff Bridges ou Jon Hamm qui achèvent de donner au film un vrai cachet.

Seule la Vie

DĂ©jĂ  prĂ©sent sur le scĂ©nario impeccable de Crazy Studpid Love et surtout cartonnant Ă  la tĂ©lĂ© avec sa crĂ©ation This is us, on Ă©tait curieux de voir ce qu’allait donner le second long-mĂ©trage de Dan Fogelman, mĂ©lo choral sur la vie vue par diffĂ©rents personnages d’horizons Ă©loignĂ©s. Un couple qui va devenir parent, une gamine qui vit avec son grand-père et traine avec son groupe de rock, un producteur espagnol d’olives qui hĂ©berge un couple, voilĂ  des personnages qui vont, sans vraiment le savoir ĂŞtre liĂ©s par la vie.

Bref, tous les ingrĂ©dients sont lĂ  pour avoir un nouveau beau film familial. HĂ©las, ce qui fonctionnait parfaitement dans This is us, est ici particulièrement lourd. La faute Ă  une narration incroyablement pataude et Ă  des personnages irritants au possible, sans oublier cette volontĂ© flagrante de donner des leçons. C’est vraiment dommage car on avait envie de l’aimer ce projet avec Oscar Isaac !

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