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Tu ne tueras point, critique

posté le 15/11/2016

Mad Mel Gibson est enfin de retour derriĂšre la camĂ©ra pour nous offrir un nouveau film coup de poing ! Tu ne tueras point est donc blindĂ© des obsessions religieuses et violentes de son auteur et nous donne Ă  voir la Guerre du Pacifique comme on ne l’avait pas vue depuis longtemps.

Cela faisait 10 ans que l’on n’avait pas vu Mel Gibson derriĂšre une camĂ©ra. En effet, son violent et incompris Apocalypto Ă©tait sorti en 2006 et depuis, l’acteur-rĂ©alisateur a enchaĂźne les dĂ©boires puis les seconds rĂŽles sans grand intĂ©rĂȘt, devant faire amande honorable aprĂšs son comportement douteux que nous ne jugerons pas plus avant ici. Non, ce qui nous intĂ©resse c’est son film qui se dĂ©roule dans la parfaite continuitĂ© de sa filmographie, de l’Homme sans Visage Ă  Apocalypto en passant Ă©videmment par Braveheart et la Passion du Christ, Ă  savoir la religion et son message de paix face Ă  la violence de l’homme.

Et Tu ne tueras point, adaptĂ© d’une histoire vraie, n’Ă©chappe pas Ă  ce propos et cette contradiction puisqu’il raconte l’histoire d’un soldat qui s’engage dans l’armĂ©e pour partir en pleine guerre du Pacifique pour y ĂȘtre infirmier mais refuse de toucher une arme et de tuer qui que ce soit. Cela nous est prĂ©sentĂ© dans la premiĂšre partie du film avec une certaine naĂŻvetĂ©, le jeune Doss campĂ© par Andrew Garfield Ă©tant Ă©videmment la risĂ©e de ses supĂ©rieurs et de ses camarades alors que cela lui permet de sĂ©duire la fille de ses rĂȘve. Remplie d’innocence un peu lourde, cette mise en place est assez longue et souffre d’un ton peut-ĂȘtre trop lĂ©ger et d’un Vince Vaughn qui n’est pas une seconde crĂ©dible en sergent instructeur.

Et cette innocence va nous exploser au visage dans la seconde partie du film qui envoie les troupes sur le front face Ă  des japonais implacables. LĂ  le dĂ©chaĂźnement de violence est une vĂ©ritable claque que l’on n’a pas pris depuis l’introduction du Soldat Ryan de Spielberg. Mel Gibson y va carrĂ©ment pour montrer la guerre dans toute son horreur, les hommes s’Ă©croulent comme des dominos, les jambes volent, les tripes explosent et bien d’autres sĂ©vices sont montrĂ©s. La rĂ©alisation est aussi immersive qu’iconique et au milieu de out cela, notre soldat qui refuse de toucher une arme vient en aide au plus grand nombre avec cette innocence et ce courage fou qui contrastent avec le reste de ce qui est montrĂ©.

Plus le film avance, plus Doss est montrĂ© comme un hĂ©ros et il n’en faut pas beaucoup Ă  Gibson pour presque montrer qu’il est touchĂ© par la grĂące et est devenu intouchable. Et mĂȘme quand il plonge dans les entrailles de l’Ăźle, au moment oĂč l’on se dit qu’il ne pourra qu’ĂȘtre forcĂ© de cĂ©der Ă  la pression de la guerre, il reste fidĂšle Ă  sa foi, toujours. Une naĂŻvetĂ© ou une forte conviction inĂ©branlable qui font de Doss un vĂ©ritable hĂ©ros de guerre peut-ĂȘtre trop lisse pour pleinement s’y identifier mais que Gibson arrive Ă  nous faire comprendre. Il y a peut-ĂȘtre seulement les images d’archives qui prĂ©cĂšdent le gĂ©nĂ©rique de fin qui sont un peu lourdes pour appuyer le propos mais rendent cet hĂ©roĂŻsme encore plus vĂ©ridique.

Tu ne tueras point est donc un vĂ©ritable tour de force qui montre que Mad Mel n’a rien perdu de sa superbe tant sa vision violente de la guerre est viscĂ©rale. Mais il ne fait pas cela gratuitement et toute cette violence vient en contrepoint d’un discours sur la croyance en la non-violence et sur la seule raison qui devrait importer : sauver des vies. Il en rĂ©sulte un film faussement naĂŻf passionnant et surtout une bonne claque !

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