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the Witch, critique

posté le 14/06/2016

La sensation horrifique de Sundance arrive enfin dans les salles françaises. The Witch est-elle Ă  la hauteur de sa malĂ©fique rĂ©putation ? VoilĂ  en tout cas un premier film d’Ă©pouvante beaucoup plus intĂ©ressant par ce qu’il raconte que par ses effets.

Nouvelle Angleterre, XVIIe siècle, une pĂ©riode de puritanisme aiguĂ« qui aboutira quelques annĂ©es plus tard par le procès des sorcières des Salem. Une famille beaucoup trop croyante est exilĂ©e de son village et va s’installer Ă  la lisière d’une sombre forĂŞt encore inexplorĂ©e et commence Ă  vivre en autarcie. Le jour le bĂ©bĂ© disparaĂ®t, les membres de la famille se dressent les uns contre les autres.
Qu’on le dise tout de suite, pour son premier film, le rĂ©alisateur Robert Eggers prend un parti pris fort, faisant de son petit film un huis clos avec une prĂ©sence surnaturelle qui n’est prĂ©texte Ă  son propos. Car the Witch n’est pas un film d’horreur qui va chercher Ă  faire des effets. Il ne cherche jamais le jump scare ni l’effet horrifique gratuit. Non, ici tout est question d’ambiance et surtout d’interprĂ©tation. Que ceux qui recherchent du surnaturel et quelques effets choc soient rassurĂ©s, il y a bien l’apparition Ă©trange, rĂ©vulsante ou sĂ©duisante, de sorcières, de phĂ©nomènes inexplicables et quelques pointes de violence, mais ce n’est pas forcĂ©ment le sujet du film.
Avec une ambiance oppressante qui tient pendant les 90 minutes de film avec une photo sombre Ă  tomber et une musique qui pose autant de questions qu’elle suscite l’effroi, on ne peut pas dĂ©crocher de the Witch. Ici le rĂ©cit prend son temps pour poser ses questions avant d’y rĂ©pondre enfin avec une violence sourde et une dimension malĂ©fique. Et cette ambiance porte Ă  merveille les sujets du film qui nous font dĂ©couvrir un contexte d’Ă©poque encore plus paranoĂŻaque que ce que l’on pouvait attendre et surtout une Ă©tude la famille et de l’Ă©veil sexuel inĂ©dite.
The Witch nous montre clairement oĂą peut mener l’extrĂ©misme religieux d’une famille qui va s’entre-dĂ©chirer, oĂą chaque Ă©vĂ©nement sera interprĂ©tĂ© de manière morbide et malĂ©fique jusqu’Ă  ce qu’il n’y ai plus de lien possible entre ses membres qui vont se sĂ©parer violemment. La cellule familiale dirigĂ©e par une mère paranoiaque et un père dĂ©chirĂ© entre sa famille et sa fille explose violemment Ă  cause de cette religion castratrice. Et la première Ă  en souffrir est l’aĂ®nĂ©e interprĂ©tĂ©e toute en retenue par la remarquable Anya Taylor Joy, jeune fille en fleur qui commence forcĂ©ment Ă  connaitre ses premières pulsions sexuelles qu’elle devra bien assouvir en Ă©chappant d’une manière ou d’une autre au cocon familial oppressant.
Avec sa fin aux multiples interprĂ©tation, the Witch cultive ainsi son image de film fascinant et sans concession qui pourra en dĂ©sorienter certains s’attendant Ă  un pur film d’horreur, et ravir ceux qui cherchaient un peu plus que des effets de suspense gratuits. A dĂ©couvrir.

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