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Premier weekend à Deauville 2016

posté le 05/09/2016

C’est devenu une habitude. Les premiers de weekend de septembre se font au Festival de Deauville. Et sur les planches, entre le soleil du samedi et la pluie du dimanche, le programme était déjà bien rempli de 7 films à voir dont un énorme coup de cÅ“ur !

Si on a raté le film d’ouverture Infiltrator et le tapis rouge de Diane Kruger et Chloe Grace Moretz, nous étions au taquet dès le samedi matin pour découvrir le Captain Fantastic de Matt Ross qui avait déjà apporté sa dose de bonheur sur la Croisette au printemps dernier. Et les échos n’ont fait que ce confirmer pendant toute la projection qui a bousculé toutes nos émotions. Avec cette histoire d’éducation des enfants hors de la société le réalisateur nous emporte dans une famille pas comme les autres et parvient à bien nous chambouler. Un beau fel good movie qui dépasse de loin son postulat pour nous interroger sur notre société avec un Viggo Mortensen exceptionnel. Bref, un véritable coup de coeur pour ouvrir le festival, un potentiel prix du public en vue et on vous en parlera plus longtemps à l’approche de sa sortie en octobre.

Mais le bonheur ne va pas durer longtemps puisque c’est Certain Women de Kelly Reichardt qui a la lourde charge de nous maintenir éveillé pendant la digestion. Ce qui se finira finalement par une énorme sieste devant le désintérêt total porté aux 3 femmes qui portent cette histoire de destins croisés. Enchaînant les plan longuets, une fausse mélancolie, des histoire qui ne racontent rien, le film en perdition est d’un ennui total et on se demande bien ce que Laura Dern, Michelle Williams et Kristen Stewart sont allées faire là dedans sinon s’approvisionner en xanax.
Heureusement, suivra juste après Collide, futur direct to vidéo d’action fait de courses poursuites en bagnoles de luxe ultra speed et surtout rempli de tellement d’incohérences et de surjeu de la part de Ben Kingsley et Anthony Hopkins, qu’il en devient drôle malgré lui. Dommage que ce ne soit pas assumé entièrement et que Nicholas Hoult ne joue pas le second degré sinon on aurait pu vraiment tenir quelque chose de vraiment excitant. Mais comme ce recul manque un peu, c’est finalement assez vain.

Le samedi soir, après un hommage à l’éternel second rôle qu’est Stanley Tucci (mais si, l’assistant chauve dans tous les films américains), on découvrait Free State of Jones, plongeant Matthew McConaughey en pleine guerre de sécession pour en développer un aspect peu vu au cinéma jusqu’ici, le point de vue de ceux qui on déserté et se sont réunis et se sont révoltés contre cette guerre. La leçon d’histoire est vraiment intéressante. Mais malheureusement le réalisateur Gary Ross (responsable du premier Hunger Games) a les yeux plus gros que le ventre, à la fois du côté du récit qui s’éparpille un peu trop et cherche à évoquer un pan trop grand de la grande histoire plutôt que de se concentrer sur son sujet, et du côté de la réalisation reste désespérément plate. En résulte une simple illustration d’une passionnante histoire. Sortie en salle le 14 septembre.

Le dimanche, c’est avec un chien qu’on attaque la journée, et plus précisément le Teckel de Todd Solondz. Dans un récit en vignettes montrant différents personnages qui ont pour point commun d’adopter l’animal, le réalisateur nous montre différentes manière de voir la société, à la fois une histoire familiale scato et absurde, une partie qui solitaire pathétique ou encore une dernière partie qui se rapprocherait presque de la douce folie de la mort. C’est fortement cynique avec des personnages pathétiques et un humour grinçant. Il est par contre dommage que le teckel, lien entre tous ces personnages, ne reste qu’artificiel avec une idée de transmission abandonnée en plein milieu, comme si le réalisateur n’allait finalement pas au bout de ses idées.

L’après-midi, c’est un premier film que allait être soumis au vote du jury, the Free World reprend l’histoire d’un prisonnier qui doit se réinsérer dans notre société et rencontre une femme qui pourrait le faire retourner en prison. Deux personnages écorchés vifs qui vont devoir s’apprivoiser et finirons inévitablement par tomber amoureux devant une caméra pleine de sensibilité. Avec évidemment quelques défauts propres à un premier film et quelques écarts dans le récits un peu dispensable, on ne peut tout de même que saluer la maîtrise dont fait preuve le jeune Jason Lew derrière la caméra, nous offrant de très belles scènes portées par des acteurs qui porte admirablement le récit. Une petite révélation à suivre de près, et peut-être un petit prix en vue ?

Enfin au tour de David Mackenzie de venir présenter Comancheria qui sort déjà ce mercredi au cinéma. Un western contemporain avec 2 frangins braqueurs de banques pour la bonne cause, poursuivis par un ranger qui s’approche de la retraite. Le réalisateur de Perfect Sense et Des Poings contre les Murs nous offre un film rugueux qui n’échappe pas aux clichés du genre (Jeff Bridges joue un personnages de vieux briscard attendu et la musique de Nick Cave est maintenant une constante du genre) et s‘égare un peu dans son rythme à la peine dans la première partie. Mais il bénéficie heureusement d’un discours social qui donne bien son sens au film et d’acteurs aux personnages humains et attachants malgré leurs défauts (le duo Chris Pine et Ben Foster marche très bien).

Voilà donc un weekend bien rempli dont on retiendra surtout le formidable Captain Fantastic et la révélation the Free World. Mais le weekend prochain pourrait révéler encore de belles choses avec la venue de Daniel Radcliffe, les présentations de Kubo et Sing Street (qu’on a déjà vu et qu’on trouve déjà formidables)  mais aussi de War Dogs en cloture.

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