Accueil > Cinéma > L’Odyssée, critique

L’Odyssée, critique

posté le 10/10/2016

Grand biopic d’aventure français sur le commandant Cousteau, l’Odyssée est surtout l’histoire d’une relation père-fils difficile.

Près de 20 ans après son décès, il était grand temps de raconter le parcours du commandant Jacques Yves Cousteau qui a marqué plusieurs génération par ses exploits en plongée, sa folie des grandeurs dans les profondeurs et son tournant écologique. C’est Jérôme Salle, réalisateur efficace des 2 volets cinéma de Largo Winch, qui ‘y atèle en trouvant un angle plus intimiste, le point de vue de son fils casse-coup Philippe.

De manière assez classique, nous allons donc parcourir l’essentiel de la biographie du commandant, depuis ses premières plongée et l’achat de la Calypso jusqu’à la disparition prématurée de Philippe avec au passage tout ce qui concerne la face sombre du personnage (son attrait pour les médias, sa folie des grandeurs, l’abandon de sa femme sur le bateau, l’ignorance du reste de sa famille et son désintérêt pour l’écologie et le bien-être des animaux) jusqu’à son revirement assez soudain. C’est aussi le portrait d’une époque où la télé règne en maître sur l’information et où les lobbies du pétrole ont tout pouvoir, n’ayant alors rien à faire de la nature. Evidemment tout n’est pas montré à l’image mais le portrait de l’homme vu par son fils est peu flatteur et il faudra bien les derniers instant pour montrer le revirement  du personnage.

Tout cela est bien classique , sans réelles grandes surprises et est même plombé par instant par des ellipses assez incompréhensibles. L’exemple le plus flagrant en est la grande dispute entre le père et le fils suivi la scène suivante de retrouvailles émouvantes sans que l’on ai eu à aucun moment entre les 2 une donnée temporelle, une réflexion, l’illustration de certains remords ou d’une solitude. Il en résulte alors un manque d’émotion que ne s’efforcent pourtant pas de d’illustrer les violons d’Alexandre Desplat pendant tout le film avec une certaine lourdeur.

L’ensemble se regarde donc pour rattraper nos connaissances sur le célèbre commandant mais surtout pour la relation père-fils assez bien bien décrite et évidemment formidablement interprétée par Lambert Wilson (à qui le bonnet rouge sied bien) et Pierre Niney (aussi bon dans l’émotion que dans le rébellion). C’est bien cet angle particulier qui nous permet d’accrocher pendant le film et de sortir du récit wikipedia, tout cela sans occulter le défi technique pour le réalisateur qui nous ramène de belles images et une tout de même une formidable aventure humaine, rare dans le cinéma français.

Si l’Odyssée se suit plutôt agréablement, il est donc dommage que le parcours soit aussi classique et finalement avare en émotions véritablement ressentie malgré toute la bonne volonté déployée dans un film particulièrement ambitieux.

publié dans :Cinéma

  1. Pas encore de commentaire