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le Garçon et la Bête, critique

posté le 07/01/2016

Un récit initiatique pour nous apprendre à gérer notre face sombre d’humanité, voilà ce que nous propose d’une bien belle manière le Garçon et la Bête.

Avec la Traversée du Temps et Summer Wars, Mamoru Hosoda est devenu le meilleur représentant de la relève de l’animation japonaise et depuis le magnifique les Enfants Loups sorti en 2012 il est même clairement devenu l’auteur héritier de Miyazaki et consorts.

Il était donc naturel d’attendre de pieds fermes son nouveau film, le Garçon et la Bête, racontant comment un jeune orphelin débarque au royaume des animaux. Il va alors se placer sous la tutelle de Kumatetsu pour apprendre les arts martiaux et trouver un but à sa vie, mais celui-ci n’est pas forcément le meilleur exemple à suivre. Qu’à cela ne tienne, il va en faire un peu son père d’adoption pour apprendre la vie et et lui donner en même temps un peu plus de sagesse.

Dans la continuité des Enfants Loups, Hosoda explore ici toujours les thèmes du passage à l’âge adulte, de l’abandon des parents, être parent, de la quête de soi et de la découverte de sa part sombre (cela surtout dans la dernière partie) mais d’une manière bien différente. Alors que le premier était basé plutôt sur l’émotion pure, ici l’ambiance est plus masculine et le jeune héros apprend par les coups. Il faut dire que les personnages sont assez différents avec ce Kumatetsu qui n’a rien du grand maître mais est plutôt un guerrier paresseux et qui s’énerve pour rien, loin de l’honneur que l’on pourrait attendre et qui a justement autant à apprendre du jeune garçon.

Tout le film est ainsi un conte initiatique qui fonctionne pour les deux personnages qui vont se révéler l’un à l’autre. Et donc le chemin peut sembler relativement balisé, donnant alors au segment central quelques longueurs que l’on passera aisément après une introduction magnifique et un final très intéressant et bien rythmé qui apporte également l’émotion attendue. Ainsi, les thèmes abordés, le sont toujours avec justesse et arrivent au bon moment pour être explorer à chaque fois autant qu’il le faut, donnant au film une véritable consistance.

Il faut d’ailleurs souligner encore une fois l’excellence du design et de l’animation. Il ne se passe pas ici un instant sans que l’on admire vraiment les dessins à l’écran. De la mégapole humaine lumineuse aux images du village des animaux en passant par leur transformation ou bien d’autres trouvailles visuelles, c’est un enchantement de tous les instants qui nous est offert.

Avec le Garçon et la Bête, déjà triomphal au Japon l’été dernier, c’est donc un beau début d’année que nous offre Mamoru Hosoda pour le cinéma d’animation.

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