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Le BGG, le Bon Gros Géant, critique

posté le 26/07/2016

Steven Spielberg revient au conte de fée en adaptant Roald Dahl avec le Bon Gros Géant. Et si le merveilleux est bien présent, le tout manque clairement de fantaisie pour que l’on accroche jusqu’au bout. Le tout petit film d’un géant.

Après 3 films au ton assez grave (Cheval de Guerre, Lincoln, le Pont des Espions), on sent que Steven Spielberg a besoin de retrouver un peu d’émerveillement, une petite pause en enfance, ce qu’il fait en adaptant le conte de Roald Dahl (Charlie et la Chocolaterie), le Bon Gros Géant, aussi connu sous le nom de BGG. Un danger car si le réalisateur a toujours excellé dans le divertissement grand public et familial, il s’est déjà cassé la figure en adaptant de manière plus inconventionnelle un autre conte avec Hook. Un douloureux souvenir pour beaucoup.

Spielberg nous entraîne donc dans une Angleterre intemporelle où un géant solitaire kidnappe une jeune fille dans un orphelinat et l’emmène dans son pays où il est persécuté par d’autres géants plus grands que lui qui projettent d’aller manger de l’humain. Une histoire simple mais qui a pourtant du mal à prendre avec un défaut de rythme dès le début du film qui provoque l’ennui, comme si le réalisateur peinait à retrouver ses marques. Loin d’enchaîner les péripéties où les gags, le film prend le temps d’installer ses personnages.

Ainsi la petite Ruby Barnhill est une petite révélation avec une force de caractère qui se débrouille bien en étant presque le seul personnage réel à l’écran, mais c’est surtout Mark Rylance (nouvel avatar de Spielberg à l’écran après Richard Dreyfuss et Tom Hanks, que l’on a vu dans le Pont des Espions et que l’on retrouvera dans les 2 prochains films du réalisateur) qui marque les esprits en composant, à travers la performance capture, un géant très attachant, loin des clichés, faisant passer à travers sa maladresse et son regard tout son incompréhension du monde et sa relation passée avec un autre humain, une histoire que l’on sent difficile à raconter. L’acteur apporte alors au film une incroyable profondeur.

Une profondeur qui est accentuée par certains moments tout simplement magnifiquement mis en image par Spielberg à l’instar de cette séquence de l’arbre à rêves. Le réalisateur, que l’on peut métaphoriquement bien placer à la place du géant apporteur de rêve, nous propose alors de belles images et d’autres moments d’action à la mise en scène bluffante mais loin d’être aussi frénétique que pour Tintin. On sent bien ici qu’il raconte une histoire à ses petits enfants et si il arrive à en garder tout l’aspect merveilleux, l’ensemble manque clairement de fantaisie (et non, désolé, mais quelques pets ne sont pas forcément signes de fantaisie), ce qui est l’essence même de Dahl.

Ce Bon Gros Géant est donc bien attachant, techniquement impeccable, avec un beau message humaniste comme sait le dire Spielberg mais manque clairement d’un grain de folie et de rythme pour emporter l’adhésion. On espère que le réalisateur va donc réussir à retrouver la pêche pour son prochain film de SF.

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