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Jason Bourne, critique

posté le 13/08/2016

L’espion amnĂ©sique Jason Bourne est de retour avec sa meilleure Ă©quipe aux commande : Matt Damon et Paul Greengrass. Un nouveau volet qui n’est plus innovant mais reste tout de mĂŞme un très efficace blockbuster pour cet Ă©tĂ© !

Avec les deux meilleurs volets de la trilogie Jason Bourne, le rĂ©alisateur Paul Greengrass avait remis Ă  zĂ©ro les principe du cinĂ©ma d’action avec shaky cam et montage hyper cut mais toujours lisible pour apporter au genre de l’espionnage une vĂ©ritable brutalitĂ©, un rĂ©alisme et une paranoĂŻa qui nous emmenait directement dans le film. Mais Ă  la fin de la trilogie, Jason Bourne, ou plutĂ´t David Webb (Matt Damon) avait donc fini par retrouver la mĂ©moire et il n’y avait plus de raison de poursuivre l’aventure. Mais Hollywood ne laissant jamais filer un bon tuyaux a tout de mĂŞme tentĂ© le spin-off avec Jeremy Renner, Jason Bourne l’HĂ©ritage, pas honteux mais pas extra-ordinaire non plus. Il est donc temps de retrouver l’Ă©quipe la plus douĂ©e au manettes.

Et dès les premières scène, on est plongĂ©s dedans. Matt Damon retrouve son personnage d’espion torturĂ© avec une rĂ©elle intensitĂ©, une nouvelle maturitĂ© dans son jeu qui en impose alors que Greengrass, sans forcĂ©ment se renouveler, nous replonge dans l’ambiance si particulière qu’il a instaurĂ© Ă  la saga. Mais pourquoi les faire revenir alors que l’Ă©poque post-11 septembre est passĂ©e ? Et quelle serait la raison pour laquelle Bourne devrait encore se battre de nos jours ? Quels nouveaux mensonges seraient Ă  rĂ©vĂ©ler ?

C’est dans cette remise en place que le scĂ©nario souffre de quelques facilitĂ©s, trouvant dans un sombre passĂ© familial la raison pour laquelle Jason Bourne devrait reprendre du service. Une raison un peu artificielle qui permet par contre de replonger le hĂ©ros dans notre Europe contemporaine, celle de la crise grecque, du terrorisme et de la surveillance des rĂ©seaux sociaux, de la fin de la confidentialitĂ© des donnĂ©es pour le bien de tous. Alors certes, c’est annoncĂ© parfois avec des gros sabots, mais toujours est-il que voir cela abordĂ© dans un blockbuster lui donne forcĂ©ment une aspĂ©ritĂ© en plus et fait tout de mĂŞme un petit peu rĂ©flĂ©chir sur notre monde et ce qui peut se tramer dans l’ombre, plaçant alors encore la saga Ă  un niveau plus engagĂ© que le tout venant.

Et avec ce scĂ©nario intelligemment paranoĂŻaque, c’est Ă©galement toute une nouvelle galerie de personnages qui viennent se frotter Ă  Matt Damon et au retour de Julia Stiles. Ainsi Tommy Lee Jones campe un patron de la CIA corrompu parfait alors que Riz Ahmed joue l’innocence du patron d’un rĂ©seau social qui tranche avec l’image que l’on peut s’en faire. Ajoutez Ă  cela un Vincent Cassel qui n’en fait pas des caisses et une Alicia Vikander qui joue subtilement des intentions de son personnage et vous obtenez un ensemble qui se tien plutĂ´t bien.

Mais si les personnages et le scĂ©nario sont intĂ©ressants, il ne faut pas oublier que la saga Bourne est avant tout une saga d’action avec ses morceaux de bravoure mĂ©morables. Et de ce cĂ´tĂ©, Greengrass n’a pas perdu la main et montre encore qu’il est bien le seul Ă  avoir des scènes d’actions filmĂ©es et montĂ©es de manière frĂ©nĂ©tique qui reste gĂ©nĂ©ralement très lisibles. De la poursuite au milieu des manifestants en Grèce Ă  la tĂ´le froissĂ©e de Vegas en passant par le jeu du chat et de la souris Ă  Londres, tout est toujours menĂ© avec une redoutable efficacitĂ© malgrĂ© la rĂ©pĂ©tition.

Ce nouveau volet de Jason Bourne est donc un divertissement dans la droite lignĂ©e de la trilogie originale qui ne se renouvelle pas mais s’inscrit bien dans les problĂ©matiques de notre nouvelle dĂ©cennie avec une efficacitĂ© redoutable et un Matt Damon toujours impeccable.

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