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Une merveilleuse histoire du temps, critique

posté le 19/01/2015

Dans la sĂ©rie mĂ©lo Ă  oscars, cette annĂ©e, je demande Une Merveilleuse Histoire du Temps qui a tout ce qu’il faut d’histoire vraie, de handicap Ă  surmonter par un acteur, de larmichette Ă  faire Ă©couler Ă  coup de violons Ă  la rĂ©alisation transparente tout en ratant ce qui Ă©tait vraiment intĂ©ressant dans son sujet. Vous l’avez compris, ce n’est finalement pas si merveilleux.

Lorsque l’on entame un film sur le gĂ©nie qu’est Stephen Hawking, on pourrait se dire que l’on devrait avoir quelque chose de passionnant, traitant autant de la science de que l’amour, du temps et de l’espoir. En effet, ses recherches et thĂ©ories ont Ă©normĂ©ment fait avancer la science et la maladie de Charcot qui l’a atteint mais avec laquelle il a rĂ©ussi Ă  vivre une histoire personnelle et professionnelle intense ont apportĂ© aussi beaucoup d’espoir. Tous les ingrĂ©dients sont lĂ  pour nous offrir un film qui, entre bonnes mains, pourrait ĂȘtre un film fort et passionnant, qui pourrait traiter autant de la maladie et du handicap que de la science avec Ă©motion.

Cependant, les producteurs, le rĂ©alisateur et le scĂ©nariste oublieront trĂšs vite le cĂŽtĂ© scientifique (5 minutes de science Ă©voquĂ©es sur les 2 heures de film) et feront du temps (sujet de prĂ©dilection de Hawking) une donnĂ©e plus que secondaire, rappelĂ©e juste pour encadrer le film. Ils prĂ©fĂšrent en effet s’intĂ©resser beaucoup plus Ă  sa femme Jane et Ă  la maniĂšre dont elle peut vivre avec cet homme souffrant de cette maladie dĂ©gĂ©nĂ©rative.

DĂšs lors, le film rĂ©alisĂ© avec Ă©lĂ©gance mais de maniĂšre trĂšs acadĂ©mique (ce qui est assez plat quand on s’intĂ©resse tout de mĂȘme Ă  un homme passionnĂ© par la notion de temps) se penchera plus sur les Ă©tats d’Ăąme de la jeune femme qui choisit de vivre aux cĂŽtĂ© de cet homme et sur l’histoire d’amour semĂ©e d’enjeux incroyables (doit-elle commencer une liaison secrĂšte avec l’homme qui dirige la chorale de l’Ă©glise du coin ?). Un pur mĂ©lodrame fait pour un public qui ne demande surtout pas Ă  ĂȘtre malmenĂ© et Ă  en savoir plus sur la personnalitĂ© et les dĂ©couverte de gĂ©nie Stephen Hawking qui a fait avancer la science autant qu’il a dĂ©passĂ© tous les pronostics vitaux pour vivre.

JouĂ© de maniĂšre juste par Felicity Jones et Eddie Redmayne qui font bien leur boulot sans ĂȘtre non plus transcendants, Ă  l’instar du rĂ©alisateur James Marsh (primĂ© auparavant pour le documentaire Le Funambule), cette Merveilleuse Histoire du Temps au rythme lent et sans grand intĂ©rĂȘt sinon celui d’alimenter la grille des tĂ©lĂ©films tire-larme du samedi aprĂšs-midi est donc encore une fois une belle arnaque complĂštement formatĂ©e pour ĂȘtre nommĂ©e aux oscars, et le pire, c’est que l’acadĂ©mie tombe bien dans le panneau.

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