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the Walk, critique

posté le 09/11/2015

Attention, si vous avez le vertige, the Walk ne sera pas pour vous … mais vous pouvez toujours lire la critique du nouveau Robert Zemeckis à l’image de son protagoniste, parfois irritant mais souvent bluffant !

Après avoir retourné un avion dans Flight, Robert Zemeckis prend encore de la hauteur en s’intéressant à l’exploit du funambule Philippe Petit qui avait déjà été immortalisé dans un documentaire oscarisé en 2009. Narré par son protagoniste incarné par Joseph Gordon-Levitt, le film revient sur la jeunesse de l’artiste et son obsession pour les deux tours de World Trade Center qu’il rêve de relier par un fil. De sa jeunesse et son apprentissage à son exploit en passant par sa love story née dans les rues de Paris ou encore son entrainement, nous allons tout suivre en détails.

Ainsi, Robert Zemeckis aborde en un seul film plusieurs genres comme il aime le faire régulièrement. Du biopic à la petite histoire d’amour en passant par le film de casse (la préparation de l’exploit de manière illégale est sans doute la partie la plus excitante du film), jusqu’à l’exploit en lui-même où l’on prend enfin mesure de sa dimension mystique. Mais tout cela car le réalisateur a affaire à un personnage qui reste bien un artiste avec tout ce qu’il faut d’excentricité et de sombres obsessions pour rester un personnage de cinéma comme il les aimes, légèrement en dehors de notre monde mais qui vont aller jusqu’au bout de leurs possibilités pour accomplir leur défi avec un entourage toujours présent.

Le personnage de Philippe Petit est d’ailleurs très intéressant dans son obsession maladive pour sa traversée du World Trade Center. Mais elle se révèle aussi irritante pour le spectateur qui doit faire avec un personnage prétentieux et tête à claque avant qu’il ne devienne vraiment génialement malade (dans la dernière partie). Le film sera ainsi, sur son segment central, parfois assez embêtant et ce n’est pas la narration trop appuyée (qui nous décrit bien ce que chaque personnage fait et pense, ce qui est assez inutile) et le passage incessant et ridicule du français à l’anglais qui va arranger les choses, sans oublier le jeu parfois limite de Charlotte Le Bon que l’on a connu plus à l’aise.

Heureusement, une fois la troupe débarquée à New-York, tout s’arrange car le plan se met enfin en place et la folie du personnage est enfin confrontée au groupe, ce qui le rend bien plus intéressant. Et toute la préparation qui fait bien penser à un film de casse avec les repérage, la discrétion obligée, … est intéressante et mise en scène avec entrain avant que le réalisateur ne laisse place enfin à l’exploit. Et c’est là que le film prend toute sa dimension.

C’est en effet dès que Philippe Petit pose le pied sur le fil qui relie les deux tours que le film prend toute sa dimension poétique et tout son sens. C’est à ce moment là que Robert Zemeckis, en plus d’une réalisation qui donne véritablement le vertige (et avec comme d’habitude une parfaite maîtrise de la 3D), parle de l’art, de la vie avec la mort à un pas de travers, de la défiance des autorités, de la beauté de la nature et du défi humain. Et c’est également à cet instant que le film prend le pouls de la ville de New-York et rend le plus bel hommage à ces deux tours qui ont disparu le 11 septembre 2001, bien mieux que ce que d’autres ont tenté auparavant. D’ailleurs, l’une des phrase de conclusion indiquant que c’est l’exploit de Philippe Petit qui a donné vie à ces tours est bien ce que l’on ressent pendant cet instant, comme si, à ce moment là, le film comme les tours révélaient leur âme.

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