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Sicario, critique

posté le 05/10/2015

Plongée diabolique dans les cartels mexicains pour Denis Villeneuve avec Sicario, reparti bredouille de Cannes mais qui pourrait par contre faire le plein au box office !

Après 2 films d’affilée avec Jake Gyllenhaal, le réalisateur canadien Denis Villeneuve change un peu de casting  pour se lancer un film âpre, difficile et tout en tension avec Sicario. Nous allons ici suivre Emily Blunt dans la plus difficile de ses enquêtes pour lutter contre la drogue et le trafic mexicain à la frontière américaine. Accompagnée de Josh Brolin en boss qui ne lui dit pas tout et d’un Benicio Del Toro mutique, elle va bien vite se perdre dans le labyrinthe des assaut contre les cartel, tout autant que le spectateur.

Sicario débute de manière diabolique. A la frontière, des cadavres son retrouvés dans les murs d’une maison appartenant à un trafiquant. Maison qui ne tarde pas à exploser, laissant Emily Blunt aussi abasourdie que le spectateur parce qu’elle vient de voir et le cauchemar qui commence. Décidant que cela ne doit pas se reproduire, elle se voit embarquée dans une opération qui va vite la dépasser et mettre sa morale à l’épreuve. Perdue, elle a du mal à voir où le plan va aboutir et nous sommes dans la même situation qu’elle.

En effet, après cette scène diabolique, nous voilà nous aussi perdus dans une intrigue qui semble bien nous dépasser et qui mettra un moment à trouver son chemin. Pendant une bonne partie du film nous assistons donc impuissants à des événements dont nous ne saisissons pas forcément les tenants et les aboutissants, ce qui est souvent frustrant et ce qui gâche d’ailleurs l’une des révélation les plus importantes du film concernant le rôle de Del Toro. En étant laissé sur le bas côté, on se sent forcément un peu exclu.

Mais cela n’empêche pas de remarquer l’incroyable maîtrise de Villeneuve. Le réalisateur maîtrise ici la tension comme personne autour de séquences particulièrement prenantes. Que ce soit une course en ville finissant par une fusillade qui pourrait faire penser aux prémisses de la Chute du Faucon Noir ou encore l’assaut de souterrain à la tombée du jour, plongée dans un labyrinthe oppressant où une balle perdue pourrait vite être fatale, on reste tout de même bien accroché à son fauteuil. La maîtrise est bien là et les personnages impeccablement joués ne font qu’ajouter à cette atmosphère mystérieuse et tendue.

Alors que le film se révèle enfin plus limpide dans son dernier tiers, il est alors dommage qu’il prenne aussi vite fin. C’est en effet à ce moment là que sa ligne devient plus claire et que l’on a enfin peu se lier aux personnages. On aurait alors bien voulu quelques minutes de plus pour en profiter car conjuguer la maîtrise technique parfaite du réalisateur avec un scénario plus clair à la première vision aurait été un grand plus. Mais Sicario doit se révéler pleinement au 2e visionnage, une fois que nous maîtrisons le sujet et que nous savons où il va. Alors ce soit être effectivement le de meilleurs thriller de l’année, rien que ça.

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