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Mad Max Fury Road, critique

posté le 14/05/2015

Après 30 ans d’attente, Mad Max est de retour sur la Fury Road. Une attente justement rĂ©compensĂ©e par un spectacle dingue, une symphonie de tĂ´le froissĂ©e et enflammĂ©e en plein dĂ©sert sur grand Ă©cran et qui pousse l’adrĂ©naline Ă  fond pendant 2h d’images jamais vues.

30 ans ! Il aura fallut attendre 30 ans depuis le dĂ©cevant DĂ´me du Tonnerre pour revoir enfin le Road Warrior de  George Miller sur grand Ă©cran ! Après les beaucoup plus familiaux et très intelligents Babe et Happy Feet, le rĂ©alisateur australien aura mis le temps, entre les galères pour monter le projet avec un tournage presque maudit, avant de retrouver la route sauvage qu’il avait pris au dĂ©but de sa carrière en compagnie de Mel Gibson. Mais Mad Max est un anti-hĂ©ros intemporel, une lĂ©gende du bitume australien qui peut se rĂ©inventer Ă  n’importe quelle Ă©poque pour retracer tous les mythes de notre inconscient dans un univers post-apocalyptique qui se dessine toujours plus concrètement devant nous.

30 ans après la mĂ©saventure avec Tina Turner, le dĂ©fi du rĂ©alisateur est donc de faire encore plus fort que la course poursuite de Mad Max 2 et son univers punk barrĂ© avec l’appui du studio Warner qui lui offre toute sa confiance (et son portefeuille), justement rĂ©compensĂ©e dès les premières images diffusĂ©es au Comic Con qui on transformĂ© ce curieux revival en blockbuster le plus attendu de l’annĂ©e. Une attente monumentale qui ne nous a pourtant pas prĂ©parĂ© Ă  ce que nous allions voir sur grand Ă©cran pendant 2 heures !

Cette fois, ce cinglĂ© de Max tombe sur une nouvelle communautĂ© de cinglĂ©s dirigĂ©e par Immortan Joe. Lorsque son lieutenant, l’Imperator Furiosa le trahit en enlevant ses femmes-objets, ce dictateur asthmatique au masque plus dĂ©rangeant que Dark Vador le prend mal et part Ă  sa poursuite avec tous ses guerriers de la route. Et le solitaire Max tombe en plein milieu de ce conflit oĂą il devrait choisir les moins cinglĂ©s pour pouvoir survivre. Sur le papier, l’histoire digne d’un conte de fĂ©es punk-apo ne va pas bien loin et se contente d’ĂŞtre une Ă©norme course-poursuite aux accents fĂ©ministes qui se rĂ©vèlent petit Ă  petit. A l’Ă©cran, c’est une autre paire de manches car le scĂ©nario devient un opĂ©ra visuel enragĂ© Ă  couper le souffle qui a tout Ă  gagner dans cette Ă©pure narrative, les images se suffisant Ă  elles-mĂŞmes pour faire passer tout ce que le rĂ©alisateur a Ă  dire.

Fury Road porte alors diaboliquement bien son nom, les 2 premiers tiers Ă©tant une incroyable course-poursuite oĂą s’entrechoquent autant les vĂ©hicules les plus improbables que les idĂ©es de mise en scènes pour rendre ce spectacle toujours plus fou et impressionnant dans un univers toujours aussi barrĂ© et punk qui imprime la rĂ©tine d’images choc rĂ©gulièrement. Tout cela jusqu’Ă  une courte pause permettant de dĂ©velopper les personnages et recentrer les enjeux puis repartir de plus belle jusqu’au final avec un sens du spectacle d’une gĂ©nĂ©rositĂ© folle qui ne faiblit jamais.

Des scènes d’action inventives et toujours parfaitement lisibles dĂ©livrent du moneyshot Ă  la seconde pour montrer qu’un blockbuster hollywoodien se porte bien mieux quand il n’est pas formatĂ© et qu’il s’autorise un peu de sauvagerie loin des effets visuels en CGI lisses (ici, les cascades son rĂ©elles et la tĂ´le froissĂ©e est aussi palpable que la chaleur du dĂ©sert). C’est cela le coup de poing que nous assène George Miller avec l’appui d’un Tom Hardy impeccable en Max au conflit intĂ©rieur qui n’est lĂ  que pour aider, tel un chevalier servant blessĂ© dans un monde post-apocalyptique, une Charlize Theron au charisme impĂ©rial pour assĂ©ner la plus belle baffe fĂ©ministe d’Hollywood.

En fait, au risque de le survendre un peu sans trop en dire pour garder la surprise, devant ce spectacle avant-gardiste dans la droite lignĂ©e de Mad Max 2 qui aurait pris des stĂ©roĂŻdes, il n’y a pas grand chose Ă  faire sinon s’accrocher Ă  son fauteuil et rĂ©cupĂ©rer sa mâchoire avant de sortir tellement l’expĂ©rience aura Ă©tĂ© forte, rapide, furieuse. C’est clair, Ă  70 ans passĂ©s, l’australien nous aura offert le film d’action le plus burnĂ© depuis bien longtemps et nul doute qu’il devrait bientĂ´t servir de nouveau mètre-Ă©talon du genre.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. Filmze
    27/05/2015 Ă  17:30 | #1

    Mad Max, c’est en quelques sorte la version futuriste et australienne du western italien. Les chevaux sont des motos, et les colts des fusils Ă  canon-sciĂ©, mais les thèmes sont bien les mĂŞmes. La vengeance, la justice expĂ©ditive, et les desperados mal-rasĂ© au rire gras qui ne pense qu’Ă  violer et tuer. En partant de ce constat, il est Ă©vident que Mad Max est un putain de film qui dĂ©chire sa race. Mad Max rĂ©uni tout ce qui peut fasciner un gamin de 12 ans. Des cow-boys, des voitures, de la violence. Mad Max, c’est un peu ma madeleine de proust. Le film commence par une course-poursuite qui ringardise d’un coup des centaines de films de bagnoles. Et en particulier les films de bagnoles rĂ©cents (genre fast & furious). Les voitures bondissent, dĂ©rapent, traversent des caravanes et finissent gĂ©nĂ©ralement par s’Ă©craser dans un fossĂ© avant d’exploser. Le tout, bien Ă©videmment sans CGI. Et parmi tout ça, le hĂ©ros. Max, incarnĂ© par un Mel Gibson d’une classe inter-galactique, est fatiguĂ© d’ĂŞtre un hĂ©ros. Poursuivre des mĂ©chants, les tuer et faire des cascades, c’est fatiguant. Surtout que ses collègues se font tout le temps tuer. Max prend alors quelques jours de vacances dans la campagne australienne. Mais c’Ă©tait sans compter sur une bande de motard qui fait rien qu’Ă  les embĂŞter. Et quand Max est Ă©nervĂ©, il devient carrĂ©ment « Mad ». Il se dĂ©gage de Mad Max, un dĂ©licieux parfum de cuir, d’essence et de sueur. Ce film est la preuve que les mots « SĂ©rie B » et « Chef -d’Oeuvre » ne sont pas antinomique. C’est sur, ce n’est pas du Haneke, mais Mad Max est tellement badass que je suis obligĂ© de lui mettre la note maximale.