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Culte du dimanche : Princess Bride de Rob Reiner

posté le 05/07/2015

Avec l’Ă©tĂ© il est temps de replonger dans le contes de fĂ©es (oui ça n’a aucun rapport mais il faut bien mettre une introduction Ă  cet article). Alors pourquoi ne pas retomber dans la fraĂ®cheur et la drĂ´lerie mĂ©connue de Princess Bride de Rob Reiner ?

RĂ©vĂ©lĂ© avec la parodie Spinal Tap puis s’Ă©tant fait un nom avec l’adaptation rĂ©ussie de Stephen King Stand by Me, Rob Reiner continue d’aborder des genres bien diffĂ©rents mais qui donne souvent des films cultes des annĂ©es 80. Juste avant que Willow ne dĂ©barque au cinĂ©ma, il adapte donc le roman de William Goldman, Princess Bride, qui a tous les ingrĂ©dients du conte de fĂ©es traditionnel. Mais voilĂ , Reiner est bien conscient de la chose et va apporter Ă  son film une touche d’humour iconoclaste que l’on imaginait pas dans le genre.

En effet, Princess Bride, c’est encore une histoire de fantasy avec une princesse forcĂ©e de se marier Ă  un mĂ©chant seigneur et kidnappĂ©e par des pirates alors qu’un preux aventurier vole Ă  son secours. Mais le rĂ©alisateur la place tout de suite dans le contexte de l’esprits des gamins des annĂ©es 80 car c’est le grand-père qui raconte cette histoire Ă  son petit-fils qui se fait passer pour malade pour jouer aux jeux vidĂ©os et qui n’est intĂ©ressĂ© que par les sĂ©quences d’action. Les bisous et autres moments romantiques, ce n’est pas pour lui et il ne va pas se priver d’interrompre le rĂ©cit lorsque l’histoire ne lui plait pas.

Et pendant ce temps lĂ , dans l’histoire qui est racontĂ©e, le rĂ©alisateur use et abuse du kitsch, des dĂ©cors en carton pâte, des costumes qui rappellent le bon vieux robin des bois avec Errol Flyn et l’humour qui nous renvoie souvent aux Monty Python et leur SacrĂ© Graal. Entre l’hommage aux bons vieux films de cape et d’Ă©pĂ©e et le second degrĂ© le film navigue toujours très justement entre Ă©motions parfois surfaites sur fond de coucher de soleil et scènes d’action bien chorĂ©graphiĂ©es et un humour qui s’inscrit dans les rĂ©actions des personnages caricaturales ou blasĂ©es, jouant complètement sur les clichĂ©s du genre avec des rĂ©pliques parfois en dĂ©calage complet avec l’Ă©poque.

Ainsi, derrière le cĂ´tĂ© kitsch, on se prend facilement au jeu et on rit volontiers devant les rats gĂ©ants, les rĂ©action d’un gĂ©ant en pleine crise existentielle, le dĂ©sir de vengeance d’Inigo Montoya ou le ridicule du mĂ©chant très mĂ©chant et très bĂŞte. Il faut dire que le film n’abuse pas sur la durĂ©e et reste bien rythmĂ© avec une fraĂ®cheur permanente que l’on doit Ă  des comĂ©diens (en premier lieu Robin Wright, Carl Elwes mais aussi Mandy Patinkin) qui prennent eux-aussi plaisir Ă  jouer ces personnages auxquels ils apportent plus qu’une simple caricature, de vĂ©ritables rĂ©pliques cultes comme « Comme vous voudrez » ou « Mon nom est Inigo Montoya, tu as tuĂ© mon père, prĂ©pare-toi Ă  mourir » qui font immanquablement sourire dans leur contexte.

En plus de ce second degrĂ© permanent qui nous empĂŞchera de prendre au sĂ©rieux les films de fantasy ou de cape et d’Ă©pĂ©e qui suivront, Princess Bride dĂ©veloppe par contre un petit message sĂ©rieux sur la jeunesse des annĂ©es 80 qui a perdu de vue le charme des contes de fĂ©es pour la violence des jeux vidĂ©os. Mais voilĂ  qu’Ă  la lecture de cette histoire le gamin Ă  qui on raconte l’histoire tombe lui aussi sous le charme du rĂ©cit et changera complètement d’avis. Une manière pour lui de grandir Ă  travers la fantasy finalement.

Bien plus intelligent qu’on ne pourrait le croire, Princess Bride est donc une petite perle acidulĂ©e qui apporte enfin un peu d’humour et de fraĂ®cheur Ă  la fantasy en lui rendant autant hommage qu’en la tournant au second degrĂ©. C’est un vĂ©ritable concentrĂ© de bonne humeur kitsch Ă  qui Shrek doit sans doute beaucoup et il n’est donc pas Ă©tonnant qu’il soit, malgrĂ© son manque de notoriĂ©tĂ© dans certaines contrĂ©es, assez culte. Et le rĂ©alisateur ne s’arrĂŞtera pas en si bon chemin puisqu’il continuera avec l’humour des comĂ©dies romantiques dans Quand Harry rencontre Sally.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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