Accueil > Comics, Critique Comics > Spider-Man par JM Straczynski et Romita Jr, tome 1

Spider-Man par JM Straczynski et Romita Jr, tome 1

posté le 03/07/2014

Avec la sortie de the Amazing Spider-Man 2 et devant les excellentes Ă©ditions du concurrent Urban Comics, Panini a eu la bonne idĂ©e d’inaugurer une nouvelle collection dĂ©diĂ©e aux arcs des grands auteurs sur les hĂ©ros Marvel avec la première partie du run de JM Straczyski et John Romita Jr sur l’homme-araignĂ©e. Une histoire passionnante dans laquelle nous avons plaisir Ă  replonger !

Au dĂ©but des annĂ©es 2000, le scĂ©nariste de tĂ©lĂ© JM Straczynski fuit le petit Ă©cran et vient se rĂ©fugier dans les comics avec 2 titres qui font dĂ©jĂ  sa renommĂ©e : Rising Stars et Midnight Nation (rĂ©Ă©ditĂ©s rĂ©cemment chez Delcourt). Au mĂŞme moment, Marvel lui propose de reprendre les rĂŞnes de Spider-Man, en perdition depuis la saga du clone. Et dès le dĂ©but de son histoire il commence Ă  replonger dans les origines de Peter Parker et Ă  bousculer ses origines. Il installe un ton humaniste et qui rapproche, d’une certaine manière, Spider-Man de la figure du hĂ©ros mythologique tout en s’intĂ©ressant Ă  sa vie privĂ©e sans jamais renier l’esprit du personnage.

Ainsi, dans la première histoire, Spider-Man fait la connaissance d’Ezekiel qui remet en doute l’origine de ses pouvoirs. Ceux-ci ne seraient pas dus Ă  la radioactivitĂ© de l’araignĂ©e qui l’avait piquĂ© il y a des annĂ©es mais Ă  l’araignĂ©e elle-mĂŞme. Il met ainsi en Ă©vidence l’identitĂ© et l’origine totĂ©mique de Spider-Man et de ses ennemis en commençant Ă  poser des questions dont nous aurons les rĂ©ponses plus tard, distillĂ©es tout au long de son run. Car avec Ezechiel, c’est un nouvel ennemi qui apparaĂ®t, sorte de vampire qui s’abreuve de l’âme des entitĂ© totĂ©miques justement. Le combat qui s’en suit entre Spidey et Morlun est l’un des plus difficile qu’aura Ă  mener notre hĂ©ros et en quelques Ă©pisodes, Straczynski nous aura fait frissonner comme rarement !


En plantant ainsi les graines de la mythologie qu’il va explorer tout au long de son run, le scĂ©nariste nous montre tout de suite quelle direction il va prendre et nous embarque adroitement aux cĂ´tĂ© de Peter. D’autant plus qu‘il rĂ©volutionne l’entourage du hĂ©ros en faisant en sorte que Tante May dĂ©couvre enfin son secret. Les rapports entre les personnages s’en retrouvent chamboulĂ©s et crĂ©ent une nouvelle dynamique intĂ©ressante. May n’est alors plus la vieille femme toujours Ă  l’article de la mort mais une battante qui va aider de son mieux son neveu dans son combat. D’autant plus que Straczynski cherche Ă  rapprocher Ă  nouveau Peter de MJ.  Non seulement il va explorer un cĂ´tĂ© mystique du personnage mais en plus, il va donc s’intĂ©resser Ă  son cĂ´tĂ© profondĂ©ment humain et attachant qui a fait son succès depuis ses dĂ©buts d’une manière particulièrement touchante qui a souvent Ă©tĂ© oubliĂ©e devant le dĂ©luge d’action ou de sentiments de soap artificiels.

Les deux autres histoires du volume portent Ă©galement toutes deux la patte de l’auteur et des discours qu’il souhaite aborder. Dans la seconde il plonge Peter Parker dans un collège qui a bien besoin d’aide. Il va donc donner un coup de main Ă  des Ă©lèves dĂ©favorisĂ© qui vivent entre la rue et la drogue. Straczynski aborde ainsi une dimension sociale qui lui tient Ă  coeur comme il a pu le montrer dans Midnight Nation. La 3e est quand Ă  elle l’occasion d’un voyage Ă  Hollywood oĂą Spidey devra reconquĂ©rir MJ tout en affrontant le Dr Octopus et un nouveau venu, l’occasion pour l’auteur de distiller quelques piques sur ses expĂ©riences infructueuses avec les grands studios.

Et entre toutes ces histoires, il y a le rĂ©cit culte que Straczynski avait dĂ©diĂ© aux attentats du 11 Septembre 2011 en tenant un poignant discours humaniste, remettant alors en perspective le rĂ´le des super-hĂ©ros avec celui des vĂ©ritables hĂ©ros de cette journĂ©e, les habitants, forces de l’ordre et des secours. Sans amĂ©ricanisme primaire ou dĂ©sir de vengeance, il invite ici Ă  l’unitĂ©. Une telle preuve de recul alors que l’histoire a Ă©tĂ© publiĂ©e juste un mois après la catastrophe est bien le signe que l’auteur sait Ă©crire et rĂ©flĂ©chir avec intelligence.

Si j’ai beaucoup parlĂ© de JM Straczynski, il ne faut pas oublier non plus le travail rĂ©alisĂ© par John Romita Jr aux dessins. Loin de ses gros traits assez brouillons d’aujourd’hui, il avait alors un style plus fin avec une vrai sens du storytelling. Grâce Ă  lui, le titre dĂ©veloppe encore plus sa personnalitĂ© et met bien en avant ses personnages, autant que les scènes d’actions sont prenantes. Il faut dire que le dessinateur bĂ©nĂ©ficie d’un encrage et de couleurs de premier choix grâce Ă  Scott Hanna et Dan Kemp qui ont parfaitement comprit le sens de ses dessins et les mettent bien en valeur pour achever de nous offrir un rĂ©cit formidable Ă  suivre et devenu culte, mĂŞme si Marvel a voulu ensuite effacer tout ce qu’a exposĂ© l’auteur.

publié dans :Comics Critique Comics

  1. Pas encore de commentaire