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The Normal Heart, critique

posté le 16/06/2014

Le créateur de Nip/Tuck et Glee adapte la poignante pièce the Normal Heart dans un téléfilm de luxe pour HBO. Une chronique sur l’apparition du Sida qui ne remonte pas le moral mais s’avère passionnante et émouvante.

Depuis quelques années, HBO a repris le terrain des téléfilms de luxe, permettant alors à certains cinéastes et à certains acteurs de faire des choix osés qu’ils ne peuvent plus avoir sur grand écran à l’instar de Ma Vie avec Liberace. Et parce que HBO aime les sujets de société parfois difficile à évoqué, la chaîne n’a pas hésité à produire une adaptation de la pièce de Larry Kramer, the Normal Heart avec Ryan Murphy aux commandes. Un réalisateur qui cherchait déjà depuis un certain temps à adapter cette pièce poignant sur la montée du Sida dans le milieu gay des années 80.

L’équation n’est pas si étonnante quand on sait que le sujet avait déjà été évoqué à maintes reprises par la chaîne (Angels in America) et que le réalisateur est un fervent défenseur de la cause LGBT (en plus de Nip/Tuck et Glee, il a aussi créé the New Normal, une courte série sur un couple gay cherchant à avoir un enfant). Pour l’accompagner, le réalisateur a rassembler un casting exceptionnel et particulièrement impliqué, de Mark Ruffalo à Matt Bomer (qui a perdu 20 kilos pour son rôle), en passant par Julia Roberts, Taylor Kitsch, Alfred Molina ou encore Jim Parsons (le célèbre Sheldon de the Big Bang Theory qui reprend le rôle qu’il tenait déjà dans la pièce aux côté de Lee Pace).

Le film commence donc à l’aube des 80’s colorées par des fêtes très sea sex& sun dans un milieu gay décomplexé, enfin libéré. Mais la fête va très vite s’arrêter lorsque l’un des amis de Ned (Ruffalo), trouve la mort à cause d’un étrange virus qui commence à décimer les homosexuels. Ned va alors, avec ses amis, monter un groupe qui viendrait en aide aux malades et à la recherche mais la bataille ne sera pas simple puisque que personne ne semble s’intéresser à ce virus et qu’il doit lutter en même temps contre les préjugés.

De manière assez adroite, le film navigue entre le grand récit du combat pour une cause mais aussi l’histoire d’amour tragique entre Ned et Felix Turner. En effet, le couple incarné par Mark Ruffalo et Matt Bomer est particulièrement touchant et ils nous font bien ressentir autant leur amour que leur peur de la maladie et de la mort qui approche, implacable. Mais ils ne laissent pas les autres personnages sur le bas-coté et chacun a l’occasion de s’exprimer. Désespoir, colère, incompréhension, voilà les sentiments qui traversent les personnages et donc les spectateurs. Sentiments véhiculés parfaitement par un Mark Ruffalo vraiment au sommet.

Mais la force de the Normal Heart c’est évidemment d’aborder son sujet de face et de montrer combien le combat est difficile et combien l’homosexualité avait était considérée encore comme une tare dans les années 80, faisant alors écho à ce qu’il peut se passer encore aujourd’hui. Si il n’atteint pas le niveau d’un Dallas Buyers Club qui ne versait, lui, jamais dans le pathos avec des personnages que l’on aimait détester, il n’en reste pas moins un très bon témoignage poignant sur cette lutte et cette acceptation de la différence.

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