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Séries en vrac : the Leftovers, the Strain, Extant

posté le 14/10/2014

Cet été, certaines séries regroupant de beaux noms ont tenté de se faire leur place. Malheureusement pour les trois qui suivent, les grandes promesses n’ont pas été tenues et on a vite décroché alors qu’elles ont bien été renouvelées pour l’été prochain. Petit retour sur the Leftovers, the Strain et Extant.

The Leftovers

Quand l’un des auteurs de Lost fait équipe avec le romancier Tom Perrotta pour adapter son roman the Leftovers avec HBO (presque toujours gage de qualité), on est forcément très curieux. Et le premier épisode était surement l’un des pilotes les plus audacieux en terme d’ambiance et de narration de ces dernières années. Tout commence quand 2% de la population mondiale disparait. Mais les auteurs ne vont pas faire de ce pitch une enième série chorale avec pour fil rouge la résolution du mystère. Dès ce premier épisode, on sait que nous n’aurons jamais la réponse car l’objectif de la série est de s’intéresser avant tout aux conséquences sur une petite ville des états-unis et plus particulièrement autour de la famille du shérif Kevin Garvey.

L’ambiance est mélancolique avec un air au piano revenant en permanence pour souligner la tristesse de ce monde perdu et livré à une secte d’hommes et de femmes habillés en blanc et gardant toujours le silence. On voit à quel point les événements mondiaux ont complètement bousculé les habitudes de cette ville et les liens de cette famille où tous sont partis chacun de leur côté. Prenant un peu trop son temps pour s’installer dans les premiers épisodes, le décrochage guette régulièrement mais certains épisodes centrés sur les personnages et revenant sur leur passé (à l’instar de celui sur le révérend Matt Jamison campé par l’impeccable Christopher Eccleston) sont là pour nous récupérer. Mais malheureusement, ces personnages sont parfois trop écartés du récit.
Un récit quiavance peu et reste avare en explications sur cette secte et qui refuse de faire avancer ses personnages qui restent en permanence dans cette horrible mélancolie entre quelques scènes choc (nous avons tout de même droit à une horrible scène de lapidation). Si on ne rentre pas dans la série qui regroupe tout de même de fantastiques qualités, de son ambiance singulière à sa très bonne interprétation (Justin Theroux y est remarquable) en passant par r sa réalisation raffinée, on aura malheureusement surtout un gros sentiment d’ennui.

The Strain

Chaque projet de Guillermo Del Toro est forcément attendu, d’autant plus quand il parle de vampires, un genre qui lui est cher depuis Cronos jusqu’à Blade II. Après le succès de son roman écrit avec Chuck Hogan, il se lance donc dans sont adaptation en série TV (projet qu’il avait en tête avant que ce ne soit un roman d’ailleurs. Nous voici donc plongés dans une histoire d’épidémie vampirique en plein New-York. Et la série commence très bien avec un épisode pilote particulièrement prenant, qui nous offre une vision plutôt sombre de New-York et nous permet de voir le vampirisme sous un angle médical, faisant le parallèle avec les épidémies de virus récentes tout en installant une belle mythologie de fond.

Malheureusement, plus la série avance, moins les personnages deviennent intéressants (contrairement au principe de toute série), et la dimension fantastique prend petit à petit le dessus mais de manière parfois trop grand guignolesque, s’éloignant alors du réalisme des débuts. Pourtant les personnages ne sont pas épargnés et nombreux sont les morts, mais l’intrigue s’oriente rapidement vers le n’importe quoi jusqu’à la révélation d’un ridicule grand maître des vampires. En plus de cela, la réalisation qui était particulièrement efficace au début tourne rapidement en rond (on ne compte plus le nombre de séquences avec un personnage de dos seul dans une pièce et qui se retourne pour révéler qu’il est devenu un vampire).

Extant

Décidément, Steven Spielberg devrait arrêter de produire des séries télé. Après Falling Skies et Terra Nova qui n’ont pas vraiment tenu leurs promesses, il produit cette fois une série de SF avec la star Halle Berry. Comme pour les 2 séries précitées, le pitch pouvait bien être intéressant puisque l’actrice incarne une scientifique de retour de mission spatiale qui découvre qu’elle est enceinte alors qu’elle n’a pas pu avoir de relation et qu’elle est stérile. Le retour auprès de son mari et de son fils robot va donc être plutôt difficile.

Alors que la série pouvait promettre de belles interrogations sur l’espace, sur la robotique et les avancées technologique et biologiques, on va rapidement se tourner vers une simple histoire de conspiration pour récupérer ce bébé. Extant devient alors une série thriller paranoïaque qui a du mal à poser une véritable ambiance à cause d’une réalisation particulièrement transparente et surtout à cause d’une Halle Berry qui veut s’investir mais joue particulièrement mal. Il faut dire que le seul à sauver est le jeune Pierce Gagnon (que l’on avait repéré dans Looper) qui apporte un peu d’étrangeté et de véritables questions éthiques sur les progrès technologiques leur éthique ainsi que sur la famille.

publié dans :Critiques Séries Séries

  1. Yoda
    18/10/2014 à 16:49 | #1

    Extant est une série aussi frustrant que le film Transcendance et pour des raisons similaires, qui laissent à penser qu’en SF, le média audiovisuel a encore beaucoup de retard sur le média littéraire. Dans le même sens : http://yannickrumpala.wordpress.com/2014/08/05/transcendance_et_circulation_des_ames/