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Pandémie, critique

posté le 08/04/2014

Quand un film de contagion vient de Corée, cela s’appelle Pandémie, c’est aussi irritant que parfois impressionnant et ça sort mercredi en vidéo.

Si Steven Soderbergh avait détaillé de manière très clinique son Contagion au point de nous rendre un peu paranos et de faire attention aux gens qui éternuent dans le métro, les coréens ne sont pas en reste avec Pandémie, réalisé par Kim Sung-Soo. Ici, tout commence avec un container rempli de corps putréfiés, de passagers clandestins malades puis arrive l’introduction des personnages et en particulière d’une mère médecin et de sa fillette.

Si le parti pris voulu au départ de Pandémie est peut-être le réalisme, il n’en sera toutefois rien dans le film tant les choses sont précipitées et les caractères des personnages clichés. En effet, le réalisateur est plutôt parti dans l’idée de produire un pur film catastrophe. Il en résulte donc des personnages aux caractères déjà vus, des politiques ou militaires qui veulent rétablir l’ordre par tous les moyens aux personnages plus irritants qui paniquent au moindre éternuement et qui décident de frapper tout le monde. Et ces caractères clichés sont décuplés par l’identité coréenne du film. En effet, le cinéma coréen est connu pour pour pousser les curseurs à fond, que ce soit dans la violence, l’émotion et ici, c’est bien entendu le cas.

Côté scénario, le parti pris est d’imaginer une variation du H1N1 qui rendrait malade la population à la vitesse de l’éclair. Tellement rapidement qu’ici tout se passe presque en une journée pour ravager la métropole et faire des millions de morts. Oui, les coréens ne font pas dans la dentelle pour tenter de créer un sentiment de paranoïa avec une menace impressionnante, même si cela n’est au final pas très crédible. Cependant, malgré une mise en place laborieuse, le rythme commence à prendre après une demi-heure et on peut alors se laisser aller au jeu.

Malgré ses défauts de crédibilité et de personnages irritants, Pandémie possède tout de même un atout purement coréen. Son atout, c’est son fatalisme et son courage de montrer les choses et de développer tout de même un petit sous-texte politique. Car Pandémie n’hésite pas à montrer dans des plans larges (rendant ainsi par instants le film assez impressionnant) un stade entier rempli de corps à incinérer ou une autoroute occupée par des malades qui pourraient bien se faire fusiller. De la même manière, si il y a une tentative de trouver une structure familiale (même superficielle), celle-ci est perpétuellement mise en danger. De même le film n’hésite pas à pointer du doigt l’interventionnisme perpétuel des américains, quitte à faire passer les politiques coréens pour trop gentils.

Pandémie n’est donc pas un grand film de contagion paranoïaque que l’on pouvait attendre mais se révèle être, malgré ses défauts, un divertissement qui n’est pas désagréable et réserve même parfois quelques sursauts dignes d’intérêt.

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