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Le Rôle de ma Vie, critique

posté le 19/08/2014

10 ans après Garden State, Zach Braff est de retour derrière la caméra pour nous offrir son second film, Le Rôle de ma Vie, toujours semi-auto-biographique et plein de tendresse. Nouveau coup de coeur de vue ? Assurément.

Il aura fallu attendre 10 ans après le joli succès de Garden State pour que Zach Braff reprenne la caméra en main pour un second film. 10 ans pendant lesquels il n’a pas chômé (la fin de Scrubs, quelques seconds rôles dans des films, une pièce à Broadway) mais qui ne lui on pas permis de financer à son aise son nouveau projet écrit avec son frère. Après s’être aidé de Kickstarter pour faire participer ses fans au financement de son film, voici donc un résultat évidemment toujours personnel mais dont les émotions parleront encore une fois à beaucoup.

Un peu comme si il reprenait son personnage de Garden State 10 ans plus tard, Zach Braff campe donc à nouveau le rôle d’un acteur raté, Aidan Bloom, qui peine à trouver des auditions et doit maintenant s’occuper de sa femme et de ses enfants. Cependant, son père qui s’occupait de financer l’école privée des mômes doit y renoncer pour payer le traitement du cancer qui le ronge.  Aidan va donc devoir faire les cours à ses enfants pendant que sa femme peine au bureau. Il va aussi devoir prendre soin de son père qui n’est pas des plus commodes et tenter de se rapprocher de son frère. Son rêve d’acteur semble donc bien s’envoler.

On sent bien ici que le film découle encore d’expériences très personnelles et se révèle d’emblée plein de sincérité. On ne peut que s’attacher tout de suite au personnage d’Aiden qui ne cherche que le bien de ses enfants, se refuse aux préceptes inculqués par son père. Dans un petit élan de spiritualité et de rêverie, le film, malgré des séquences lourdes en émotions, se révèle toujours positif, faisant avancer ses personnages et leurs relations de manière naturelle et propre à toute histoire de famille dont on pourrait rêver. Le réalisateur aborde de nombreuses thématiques propres à la famille et qui se posent pour tous les trentenaires parents : comment être à la fois un père, un fils, un frère, un mari, à la hauteur des attentes de toute la famille ?


Depuis 10 ans, Zach Braff a aussi fait évoluer sa manière de réaliser. Appuyé par une belle photographie fait beaucoup moins usage des plans fixes et symétrique pour maintenant faire parler le mouvement, rendant son film plus vivant, lumineux, moins posé dans la mélancolie comme il pouvait l’être dans Garden State. On sent bien que Zach Braff a gagné en maturité mais aussi en liberté d’esprit. Mais il n’a pas changé de goût pour une musique plutôt aérienne avec une BO composée par Bon Iver, Coldplay et Cat Power, Gary Jules ou the Shins, pour une atmosphère qui lui ressemble toujours et fait surgir les émotions à merveille. D’autant plus qu’il est appuyé par de bons acteurs, en particulier Kate Hudson qui a rarement été aussi remplie de tendresse.

Evidemment, avec son esprit positif, ses problèmes familiaux et financiers, sa BO, le film de Zach Braff ressemble tout de même un peu à tout ce qui se fait dans le cinéma indépendant américain qu’il avait contribué à faire renaître au début des années 2000. Mais il se dégage du Rôle de ma Vie une réelle sincérité particulièrement touchante et un bon dosage entre émotion, humour et réflexion spirituelle sur la famille pour aboutir à un joli petit coup de cÅ“ur.

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